(parole entre deux sommeils - 14 déc. 2017 à 3h38)

—> (début d’une clarification du nom, le sens glisse vers une définition plus large)

(version)

Plusieurs choses

Première chose : le nom de lui sera apporté par la vieille femme à la fumée bleue ; le patronyme qu’elle lui a attribué exprime une suite de termes utilisés par le peuple innommé qui veut dire : un être en vie, une partie du vivant, un être parmi les autres vivants, qu’il ne cessera de se chercher, et cherchera longtemps à comprendre, ce vivant en lui, dans un mode méditatif…

Deuxième chose : une longue description des entités vivantes infimes autour du peuple innommé.

Troisième chose : le narrateur de ce récit, en parlant de l’éveil d’İpanadrega, précise bien qu’il ne le perçoit pas lui-même, qu’il ne le comprend pas, il ne fait que répéter, et les images amenées n’expriment en rien son propre ressenti à lui, mais de celui d’İpanadrega uniquement dans cette histoire-là.
Le narrateur se présente comme un témoin, un simple lecteur des propos du scribe (l’auteur), celui qui mémorisa le racontement d’İpanadrega ; sans juger, le récitant, se veut un raconteur neutre, un interprète, un comédien, il réalise le boulot qu’on lui demanda, sans plus…

—> le narrateur —> le récitant
—> l’auteur —> le scribe
—> İl —> İpanadrega

(parole entre deux sommeils - 14 déc. 2017 à 3h45)

Et quand la vieille femme eut dénommé İpanadrega, auparavant il ne possédait pas vraiment de nom, puisqu’on ne le nomma jamais directement (ni quiconque l’interpella réellement d’ailleurs, dans la narration, avec ce nom décerné rétrospectivement ; c’est vrai qu’il n’avait pas de nom véritablement avant), il lui demanda « pourquoi donc, tu me donnes ce nom-là ? » Après avoir extirpé longuement des bouffées de fumée bleues de sa brindille, elle répondit à sa question, que voulait donc dire « İpanadrega ? », lentement elle lâche : « celui qui parle en soi est alors du vivant, celui apaisé par le vivant, celui qui décèlera une part de ce message oublié par bien des vivants ; c’est ça le nom d’İpanadrega, et tu apportes une information à tes semblables à ta manière, malgré cela, tu t’en iras en mourant et ta trace ajoutera une virgule à la vie, de la vie qui se parle à elle-même et qui l’évoquera à travers ce que tu diras, c’est pour ça que je t’ai appelé ainsi, parce que je pense bien connaître ton histoire, et ce que tu feras et raconteras je n’en ignore rien, c’est pour ça que je t’ai donné ce nom ; mais méfie-toi, ne te prends jamais pour un gourou ni un quelconque être élu ni ne te berce de choses divines, elles ne s’avèrent pas véritables (elles ne sont plus) ; tout ce que tu sauras, nous le saurons tous, nous le savons tous déjà, nous l’avons toujours su, tu ne feras que réveiller ce qui dormait en toi, voilà tout ! » On ne discernait pas vraiment dans ses mots, si elle s’exprimait au présent, au passé ou au futur, tant ce qu’elle affirmait semblait immatériel, sans âge, vaporeux, sans doute, en cause beaucoup de cette fumée bleue…
Mais İpanadrega désirait en connaître plus, il interrogea à son tour le vieil homme qui l’accueillit plus tôt, au sujet de ce mot et de son histoire, et de ses racines ?

Le vieux sage peu avare de descriptions lui donna quelques définitions :

— Dans le langage d’ici, « ipana » veut dire celui qui part, et « drega » parce qu’il est vivant ; son déplacement fait partie de son bagage, sa condition inhérente à sans cesse bouger, à parcourir le monde, même à travers un grand désert finir par découvrir des gens comme nous, ta quête sans un aboutissement, devient un éveil de plus à ajouter à ton chapelet aventureux, celui de ta situation, toi le vivant qui nous visita…