(parole du matin – 21 mai 2019 à 9h39)

—> 1. « İl », le détachement, du dédoublement de « il », 205.
—> C’est une voix à l’intérieur de lui qui lui régurgite tous les propos autour de sa perception et de ses attitudes en affirmant qu’il n’en est pas le maître absolu, qu’il est instrumenté à son insu, comme chacun d’entre nous (à travers cette narration, me sont insinués sans que je le veuille forcément, tous les éléments d’un dévoilement progressif d’une réalité peu abordée par ses semblables).
—> du dédoublement de lui et qui le regarde, le juge, le soupèse, l’estime, le moque, le nargue, le pousse à bout, à la limite d’une folie ?

Pauvre être ! Dans quel souk on t’a mis, quelle aventure tu vécus, nous savons bien, elle ne t’intéresse plus. On te fit étudier des situations mièvres, peu orgueilleuses, tu t’aventuras dans des expériences que tu savais d’avance foireuses et tu t’y ingénias pourtant à laisser faire, toujours pour voir comment ça fait une expérience foireuse ! Tu t’associas même avec un escroc (magouilleur) notoire, on t’avait pourtant prévenu « méfie-toi de lui, il est arrogant ! » Tu discutas peu avec lui, et pourtant, vous vous associâtes quelque temps, des mois peut-être, un an peut-être, dans l’édition d’une presse sans mystère, (à) ingurgiter les potins du moment et les recracher dans des papiers d’une édition vulgaire. Tu payas les premiers salaires et t’endettas fortement, et puis ne pouvant assumer plus loin, tu finis par te fâcher avec l’importun, cet escroc évident, ce petit arriviste ! On t’avait prévenu, pourtant ; mais il fallait que tu vives cette expérience. Oh ! elle ne te passionnait pas, les amis d’alors l’avaient compris tout de suite que celui-là qui te côtoyait et prenait le peu de sous que tu gagnais, celui-là n’est (était) pas d’un bon apport, d’une bonne compagnie qui te fera vivre quelques élans de la vie. Il avait quelques talents pourtant, de vous embobiner dans des arguments, que quand tu les entendais en face, dit de lui, te déplaisais pourtant. C’était une époque bénie où ta jeunesse s’amenuisait, partait peu à peu, tu te voyais finissant vieillissant, mais tu n’étais pas vieux. Eh, cette expérience provoqua l’exil, loin de la cohue de la ville, de la grande ville, la cité financière du pays ; tu t’en éloignas pour éviter de payer quelques dettes de plus ; et puis surtout, ne plus voir cette tête-là, celle du petit escroc.
C’est curieux comme on a une appétence à rencontrer des gens illusoires, qui pourriront ta vie et que l’on n’arrive pas à trouver quelques soleils parmi ceux-là qui émerveilleront ton avenir, tu n’en rencontras point de ceux-là, ils étaient tous partis, ou très occupés avec des gens d’un autre acabit que toi-même ; car tu l’admis pourtant, ta vie, tu la trouvais médiocre, tu disais que c’était de la merde, et que toi aussi, te dépatouillant dans cet univers-là tu te trouvais sans intérêt. Pourquoi l’on s’amouracherait d’un être comme toi, tu en venais à cette sorte d’évidence que tu affirmais, « tu ne valais pas le coup ! », à ton idée, c’est ça !
La rubrique du petit potin que l’on dira de toi, sur des écrits nouveaux d’un quelconque embarras, inutiles propos, ils se noient dans la multitude de la médiocrité ambiante. Être exceptionnelle n’était pas de ton lot et tu l’affirmais bien souvent, n’être rien du tout ! ah ! ça, ça, tu en étais fière de l’affirmer, ton insignifiance, sans vraiment te rendre compte que cela repoussait ; les gens ont besoin de merveilleux, d’un idéal ambitieux, toi, rien de tout ça, tu ne concevais au-dedans de toi. Alors, comment veux-tu poursuivre des cohabitations avec les formes qui te ressemblent si tu ne t’émerveilles même pas de toi, et si peu des autres ; que tu les trouves la plupart, médiocres, autant que toi. Quand on fouille un peu, on en voit tous les défauts et tu fouillas tant (au-dedans) de ta propre personne, de ton petit ego sans mesure, que tu en détachas quelques mots artisanaux d’une conception que tu prétendais nouvelle ; mais là seulement, pour affirmer ta propre médiocrité. Comment voulais-tu t’attacher à quiconque, une seule option te restait, le détachement de tout, en toutes choses en toutes formes, en toute allure, un détachement total jusqu’à la fin. Mais qui a insinué au-dedans de toi pareil contentement, oh, qui n’en était pas un d’ailleurs ; on faisait de l’expérience de toi celle d’un détachement profond et nouveau, et tu ne t’en rendais pas vraiment compte. Effectivement, tu étais dans le lot de ces êtres secondaires que l’on expérimente, à mettre de côté pour l’expérience commune de la multitude des gens de ce monde, que l’on faisait pour l’expérience quotidienne. Des castes se faisaient (se formaient), on mettait à part ceux qui brillaient un peu trop, en oubliant qu’ils n’étaient en somme que peu différents de ceux que l’on disait (d’une vie) banals. Ils avaient les mêmes défauts, les mêmes qualités, qui pouvaient (pourraient) prétendre un jour à une grande pureté… qui pouvaient ? C’était là, à ce moment de ta pensée, la grande question.