(texte manuscrit – 23 févr. 1980)

—> remplace en début ou fin texte initial « son roman sans cesse médité »
—> ajouter les textes de la même époque

—> 1. « İl », prolegomena, dans les rêves : 21. [af L] puis plus rien à dire…

Parler pour ne rien dire

Bref, je vais écrire, mais je n’ai rien à dire ! Alors, pour parler, pour dire le temps qui passe, je m’en vais vous lire au thème de la vie, un passage de mes pensées, un songe sage qui vous fait rêver, prétention ?

Alors voici que je prends la porte, l’ouvre, puis la ferme derrière mes pas et pour ne rien dire de plus, la démarche alerte, le cœur en bavette accoudé à la fenêtre du moment. Je trace dans le brouillard de tant d’années passées, une route bordée de fêlures multiples, genres de cités et sorte d’humanité. Une route parmi les paysages que porte, certes, notre terre de nacre blanche aux nervures bleutées.

Dessus ma route, il pleure le moment d’une fête, l’instant d’une trêve, ou des sortes de tristesse et des rayons qui frôlent la paresse.

Comme je vous disais que je n’ai rien à dire ! Et comme je finissais le repas sous une lumière qui luit, je me mis à rire longtemps et fort, et alors pour en finir, le sentiment en détresse, à la limite d’une crampe de mâchoire, rigolard et fier de l’ombre du temps, je décidai, à force de ne rien dire, de cesser d’écrire !

Adieu grammaire…

Mes écritures, c’est plus un rêve, facile en mon sens, voir écrire et gémir.

Ailleurs ! Les règles qui disent tant et tant, c’est le sens qui me prend à tenir des lignes immenses, des lettres que je lance frelatées, rêve joli sur la table d’existence, cela m’est mieux, m’élève au règne d’insouciance.