(texte manuscrit – 5 janv. 2020 à 2h15)
—> 3. « singes savants », considérations philosophiques :
—> nous n’existons qu’à travers les autres
Il n’y a pas d’origine (à redonner, ou donner) à cet homme que l’on veut déraciner de son sol. Du vivant, tout est relié, nous n’y voyons que des différences, chaque vie a des dépendances avec d’autres existences, famille, engendrement et persistance. (version : Du vivant, tout est relié, nous y voyons des différences, chaque vie a des dépendances avec d’autres existences, famille, engendrement et persistance.)
Nous n’existons qu’à travers les autres ; ses hôtes nous habitent et font fonctionner la machine, la chimère organique. Chaque être multicellulaire n’est qu’un agglomérat d’entités associées. Dans un seul de ces êtres, vous en avez une multitude indénombrable nous permettant d’exister. Infimes, unicellulaires, tout le temps en nous, des êtres bactériens, archéens, forment les constituants essentiels de nos vies ; ces êtres infimes, invisibles, étaient là depuis le début (d’une existence sur cette planète), nous en sommes les héritiers, les descendants, et pourtant ils nous habitent en permanence, agencent l’eucaryote que nous sommes, lui permet de digérer, se reproduire, ils réparent les cellules vivantes et les organisent. Sans ce monde invisible, nous ne sommes rien, nous n’existons pas. Ils sont à la base de notre inspiration ou de son émanation, afin de permettre une évolution d’un possible avenir à construire.
Nos croyances sont un leurre archaïque qui permit quelques avancées, il faudrait bien pourtant un jour, demain, tout de suite, dépasser ce schéma. Elles nous y préparent, elles tentent une domestication docile. Ce sont nos maîtres oui, ni méchants, ni gentils, ni faciles, à comprendre et apprendre, voilà ce que ce monde-là me raconte.
Dans ce racontement, « moi » n’existe plus, il a disparu, « je » n’y suis plus. Ce « moi » enfermant l’être dans une altérité qui lui gangrène l’esprit. Elles me disent « éveil-toi ! » Alors, le « je » tente cela, un éveil en grand, une tentative d’aventures en grand, oui, dépasser le cadre de sa propre personne, s’oublier un peu et naviguer dans les vastitudes du monde tel qu’il est ; plus qu’un marigot de formes guerrières et hostiles, une prédation d’être en devenir, etc., etc.
l’esprit se fige, n’arrive plus à évoluer, l’inspiration lui dit « va te coucher ! Ton processus a besoin de ce repos, il est tard ! »
Nous ne sommes pas les êtres « supérieurs » que nous « croyons » être, par la simple raison que nous sommes le fruit, la conception d’êtres antérieurs. (version : Nous ne sommes pas les êtres « supérieurs » que nous « croyons » être, nous sommes seulement le fruit, la conception, insue d’êtres antérieurs.) Nous ne sommes pas les créateurs de nous-mêmes, mais le fruit, la crème en surface d’un principe existentiel vieux de milliards d’ans sur cette planète. L’éveil (mot pompeux, certes, hélas, je n’en ai pas d’autres), où la perception qui serait la plus approchante demande une modestie d’âme, un rabattement de caquet considérable. Tout se passe au-dedans de soi. Au-dehors, il existe ce même processus, il veut relier quelques égarements, quelques informations à travers l’espace grandissant, du temps passant errant, en perdition ; et les espacements nous séparant de nos origines, au temps où naquirent les premières idées de concevoir plus grand que soi, construire des êtres associés pour de plus amples déplacements (des associations de nous, empilées les unes sur les autres, formant des êtres considérables si on les compare à notre échelle devenue infime en comparaison) ; des nécessités opportunes de se diversifier, de se propager, retrouver le chemin de ses origines, voilà ce qui nous est demandé, aussi !
…
Prendre le temps de vivre,
voilà le cheminement que je me donne à suivre.
Je ne garde ni mémoire ni peine,
tous les penchants d’une mémoire qui s’égrène.
Est-ce que tu me prends pour une poire ?
Quelle drôle d’histoire tu me chantes là !
Quelle drôle d’histoire me chantes-tu là !