(parole en marchant – 9 avril 2020 à 9h32)

—> 2. « petit chemin » : les oiseaux dictent le récit
—> durée : 23’29

Serait-ce des oiseaux indiscrets, ils lui dictent le récit ?

Qu’y reste-t-il à ajouter, dans ce récit ?
Oh, principalement il devra notifier de ses manquements…
0’13 (un oiseau prend note, « titeulti ! »)
Vous entendez, les oiseaux me dictent ce que je dois dire…

de 0’19 à 0’26, chants croisés, de l’oiseau (??) et puis de l’homme…

0’19 (l’oiseau ajoute la note, « titeulti ! »)
… oui oui…
0’23 (l’oiseau, etc., « titeulti ! »)
… oui oui…
0’25 (éclat de rire des oiseaux « ti iii euledi ! » et gazouillis divers)
Ajouter, y ajouter un peu de gaieté, il en manque fichtrement ! Mais cela n’est pas le plus important, on n’écrit pas pour être gai, on écrit par nécessité, par impossibilité de faire autrement ; et si une gaieté passe par là…
0’55 (un autre oiseau ajoute son chant varié)

de 0’53 à 0’58, (??)

… la Grive draine, derrière, là, me dit « oui, effectivement… c’est possible ! »
1’07 (un grand débat d’oiseaux mêle plein d’autres chants)
Mais celle-là, si je l’entends trop, je déprime encore plus ! Son chant, certes il est beau, mais dans le tempérament des hommes, il pousse à la déprime lui, il n’en comprend pas tout (l’homme), pourtant pour elle, c’est une gaieté ; ou se lamente-t-elle des hommes, comme elle semble le dire ? Il ne sait pas (l’homme), il ne vit pas à ses côtés, il n’a pas appris, c’est un de ses manquements parmi les innombrables qu’il a oublié de notifier, parce que cela n’est point venu au bon moment, ou qu’il a oublié ? Nous ne pouvons pas tout appréhender, que faudrait-il y rajouter dans ce récit ? J’attends… Attendez, elle m’explique !…
2’54 (la Grive ajoute à un moment, ceci, « uitidé uitidé uitidli ! » d’une manière très enjouée, loin de toute déprime hominidéenne…, lui, il écoute patiemment, en marchant…)
4’03
Voilà, vous avez compris, moi je n’ai rien à ajouter, c’est à vous de traduire… vais pas faire tout le boulot quand même !
4’15 (à cette affirmation laborieuse, un oiseau caché dans les arbres, ajoute « tuituituipiapiatiditruii ! »)

de 4’13 à 4’20, le chant du Pinson entre les pas de l’homme, il rumine…

Le Pinson des arbres me dit, « oui ! bossez un peu les z’hommes, apprenez des autres, ça vous ferait du bien (au lieu) de vous morfondre dans vos petits malheurs à vous, en oubliant les autres ! Arrêtez donc de nous amoindrir, vous avez autant besoin de nous de territoire pour exister, il faut (vous devriez) apprendre à partager ! », et le garnement, il est bien méprisant, il ne comprend pas, il s’enrichit, accapare, oui, ça, on l’a maintes fois dit, il n’est pas nécessaire d’en rajouter, j’espère… vous avez bien compris ce que l’on ne cesse de vous dire, dans ce récit-là ? Arrêtez, garnement ! Il faut que l’on vous fesse encore, pour que vous compreniez vos égarements ? Viens ici, que « la chose » te fesse assidûment, que tu apprennes de ce fessage tonitruant ! Apprendre, c’est cela, la leçon, et s’il le faut, on fessera éternellement le garnement… en lui adjoignant quelques petites bêtes insignifiantes, invisibles à l’œil, des choses « virales », dit-on, qui, si l’on bouleverse trop les équilibres, vont vous réguler assidûment ? Ah oui ! En quelques milliards d’ans, la nature a tout prévu ! Ce n’est pas un de ses énergumènes, s’il batifole ainsi inconsidérément, qui (qu’il) va tout remettre en cause ? Oh non !…
Tu vois ? À ma parole, tout le monde se tait, même les oiseaux, c’est… ce que je dis est peut-être d’un intérêt qui nécessite une pause ; que l’on m’entende, je suis surpris de cela ? J’ai l’habitude de parler dans un brouhaha considérable où l’on n’écoute personne… (il s’est arrêté de marcher), ici, c’est le silence soudain ? Peut-être les grands chênes et l’ancêtre au milieu, là…
7’24 (un oiseau rompt le silence, « tadi tadi tadi ! », quoi ?)
… entouré de ça haie de Houx, d’Ilex aquifolium…
7’24 (l’oiseau reprend « tadi tadi tadi ! », mais quoi ?)

de 7’24 à 7’35, entre les mots, « tadi tadi tadi ! » quoi, la Mésange charbonnière ?

Oui, l’oiseau le dit, effectivement ! Le Pinson (il se trompe) me congratule affectueusement…
7’48 (Un Pic épeiche tambourine un arbre !)
Tu entends ?
Tu as dit le Pinson ?
Non ! Excuse-moi, le Pic ! Le Pic !
8’08 (l’oiseau reprend, « tadi tadi tadi tadi ! », quoi quoi ?)

de 8’04 à 8’11, Mésange charbonnière

Tacada !…
(il reprend sa marche)
Vala… j’ai plus rien à dire ! Vous, vous cessez de parler, et moi, je ne sais plus quoi dire, je suis stupide, idiot, reprenez votre discours…
Et voilà encore que tu te lamentes, tu sais bien le faire, eh, cela nous exaspère…
Mais, mais… je suis imparfait ! Qui peut prétendre à la perfection, dans ce bas monde ? Vous peut-être ? Pas moi !…
« Il faut que je trouve ce qui manque ? », disiez-vous tout à l’heure.
Oui, c’est facile de dire comme ça, eh, il faudrait que je sois au bon endroit, que l’on m’inspire ! Moi, je ne fais que transvaser d’un état à un autre quelques vibrations, sensations, qui me viennent, je transpose, je transcris en d’intelligibles mots pour les hommes, avec le peu qu’ils amènent, leurs imperfections, leurs défaillances, aussi. Tout cela est bien difficile… voilà…
10’12 (des gazouillis de-ci de-là…)
10’23
La journée s’annonce belle…
10’27 (un Pouillot véloce s’exclame « tadi tadi tadi di ! »)
Oui, le Pinson insiste, oui, tu as raison…
Le Pinson ?
Oh ! je confonds tout à mon âge, le Pouillot ! Pardon, le Pouillot…
Il est véloce ?
Oui !… L’herbe est jolie, dans l’allée elle pousse sans encombre, on ne l’a pas encore trop tassée avec des engins innommables. Le bois est trop petit ici, on le coupera plus tard, s’il y aura encore des hommes, j’en doute fortement… (version : Le bois est trop petit ici, on le coupera plus tard, s’il reste encore des hommes, j’en doute fortement…) Dans vingt ans, trente ans, cela risque d’être dur ?

À moins que retourner à la barbarie (revenir à des tribus grégaires de-ci de-là) avec des cahutes toutes pourries, ils les construiront au creux de la forêt pour se préserver des autres hommes, retourner au temps préhistorique où plus rien ne fonctionne comme avant ; vos réseaux webeux et électronisés seront atténués fortement, les ondes électriques, tout autant, voire inexistantes, que des vibrations sonores, des vibrations de la lumière du soleil, les rayonnements cosmiques suffiront pour recommencer dans cet acharnement qu’a la vie de sans cesse expérimenter, s’en sera finie de nous ; belle leçon, qu’elle s’offre à elle-même ! (version : À moins de retourner à la barbarie, revenir à des tribus grégaires de-ci de-là, avec des cahutes toutes pourries, ils les construiront au creux de la forêt pour se préserver des autres hommes, retourner au temps préhistorique où plus rien ne fonctionne comme avant ; vos réseaux webeux et électronisés seront atténués fortement, avec les ondes électriques devenues presque inexistantes, puisque c’en sera fini de nous ; que des vibrations sonores, les vibrations de la lumière du soleil, les rayonnements cosmiques suffiront pour recommencer, dans cet acharnement qu’éprouve la vie de sans cesse expérimenter ; belle leçon, qu’elle s’offre à elle-même !)

Mais qu’aura-t-elle appris au passage ?
Qu’il faut sans cesse relier les êtres, ne pas trop les dépareiller, faire attention aux mouvements trop rapides, ils sont délétères. Et préserver cette énergie qui nous manque… sur terre ; elle est limitée, il ne faut (ne) pas être trop nombreux ! C’est pour ça qu’elle nous régule, la nature ; elle a ses lois, ah, il y en a qui sont contre elle…
Non, les hommes dominent, et ils doivent savoir ce qu’il y a faire !

Noon ! Vous vous trompez assidûment, vous ne dominez rien du tout, vous obéissiez malgré tout, malgré vous, vous n’avez pas le choix ! Même si vous désobéissez, ce sera pour vous amoindrir encore plus ; alors que voulez-vous : vivre en paix ? Mais, avancez et évoluez, mettez à la poubelle vos reliques et vos croyances d’hier, elles ne servent à rien, qu’à vous amoindrir, disais-je ! Avez-vous compris ? Entendez l’oiseau, il me le dit lui, il a compris, il reste à sa juste mesure, il ne tente pas de conquérir le monde…
(il arrête sa marche)
Certes, il n’a pas de mains comme nous, mais joie suprême, lui, il sait voler ! Il vole, il voit d’en haut ce qui se passe, il a un surplomb que nous n’avons pas. C’est cela la petite remarque qu’il fait, il reste à sa place, ah !… Bien des hommes n’ont pas compris cela, ils se croient les maîtres, mais restez donc à votre place, il n’y a pas de maître ! Il n’y a pas de dominance, il y a des choses qui se meuvent et apprennent d’elles-mêmes pour voir comment ça fait, ah, phrase suprême ! Eh, d’avoir vu cela, en tirer quelques conclusions ; mais avec nous, il faut insister ! Le dictateur local, le petit chef imbu de sa personne ne comprend pas, il faut lui taper sur la tête, il faut le fesser assidûment, pour qu’il comprenne, mais ça ne suffit toujours pas, alors quoi faire… quoi faire ? Je n’ai aucune réponse, je laisse faire (et je me cache de lui)… Je n’ai pas la force de le combattre celui-là qui veut me dominer, atteindre son nirvana suprême, son idéal, sa maîtrise de lui, du monde, monter en haut de la montagne sur le dos des autres. Je les plains, ils mourront comme les autres, heureusement ! Et cette voie-là, elle est infranchissable, nous sommes construits pour mourir un jour ! Nous ne sommes qu’un assemblement (assemblage) local, momentané ; voilà ce que l’on nous dit, sans cesse, sans cesse ! Il nous faut expérimenter et puis partir, laisser cette information de notre vie (existence), même si elle est… elle a été délétère. Elle est malgré toute une petite information dont il faut s’inspirer pour recommencer dans un jour nouveau, des lendemains qui apporteront un nouveau chemin…
Voilà, voilà, tu as compris, cela vient, cela vient…
Mais je l’ai dit maintes fois, cela, je me répète, je me répète… Tiens, cette petite plante en fleurs… j’ai oublié le nom ?
Des Luzulas !
Des Luzules… Oh, faut vérifier… c’est le nom qu’on leur a donné, il y a longtemps…
(il s’approche de la route bitumineuse traversant la forêt)
Alors ! Vais-je pouvoir passer sans que l’on me voie ? Informe-moi l’oiseau, toi qui vois de loin ?

(un oiseau lui répond bien, en se demandant s’il mérite cette information, le bonhomme en bas. Un Pouillot véloce, au loin, réplique [ne lui dis rien !] « ta di ta ta ta di ! » ; tous les oiseaux commentent la scène !)

de 19’14 à 19’22, embrouille d’oiseaux, dont un Pouillot véloce…

19’15
Dépêche-toi !…
Ah, y’en a une (de machine roulante) qui arrive (au loin)… (il se dépêche de traverser)
19’31 (le pouillot s’amuse, « ta di ta di ta de ! »)
19’38
Au loin, un oiseau blanc, très grand ; un Héron sûrement (ou une Aigrette), il y a des sources là-bas ; on le voit souvent le Héron, là-bas !
(la machine le croise, il a traversé la route, et s’engouffre goulûment dans un coin branchu de l’allée, pour qu’on ne le voie… méfiance de lui !)
Ils se réveillent les hommes ! Ils se réveillent… les voilà qui courent à droite à gauche, mécréant que je suis…
Tu n’as pas honte de médire d’eux ?
Off ! Non ! Plus maintenant…
Que faut-il ajouter ?
Que faut-il ajouter ? Je cherche assidûment, cela ne vient pas… dites-le-moi, je ne sais pas, « cela viendra au moment opportun », me dit lointaine, une voix, « ne t’inquiète pas, tu as suffisamment à faire ! » dit la voix tranquillement…
21’25 (serait-ce cet oiseau au loin qui d’un doux chant, le tranquillise ?)
Tu entends ?
On veut m’apaiser ?
21’35 (le chant reprend, la mélodie est d’une infinie douceur)
Certainement… certainement…
22’00 (dans l’air, monte le bruit d’un aéroplane à réacteur ; il fait une pause ; quelques chants d’oiseaux, ils attendent sa parole, dirait-on ? ; il reprend sa marche…)
Vas-tu le croiser, le double de toi, qui sévit dans la forêt et que nul ne voit ?
Je ne sais pas… encore un de ces aéroplanes dans l’air qui m’apporte ces sonorités désagréables ; couvrez le son de celui-là, que je ne l’entends pas, les oiseaux !
22’50 (il se mouche deux fois…)
23’06
Que dois-je ajouter ? Si je dois attendre que cela vienne, je n’ai qu’une chose à faire, donc, me taire !
Oui, c’est ça, tais-toi, tais-toi…

(entre deux : 200409-100442 – chants d’oiseaux)

de 0’10 à 1’10, (??)
zoom de 0’23 à 0’38, (??)
zoom de 0’34 à 0’53, en bas le chant d’une Tourterelle…

(parole en marchant – 9 avril 2020 à 10h09)

—> 2. « petit chemin » : souvenirs racontés aux oiseaux
—> durée : 5’32

(pénible, l’aéroplane, là-haut !)

Oh, pays de mon enfance, vous n’avez pas besoin de moi, je projetais d’aller vous voir, mais je crois que ce souhait est illusoire en cette période de pandémie…
Le grondement de l’avion sourd, dans le ciel, me le présage et le pi… me prévient aussi, reste donc ici, ne répand pas… ne répand pas toute cette lèpre que tes ancêtres firent (amenèrent) auparavant, rester ici ! (version : le grondement de l’avion sourd, dans le ciel, me le présage et le pire me prévient aussi, reste donc ici, ne repart pas… ne répands pas toute cette lèpre que tes ancêtres amenèrent auparavant, rester ici !)

1’06 (un oiseau discret appel depuis un certain temps déjà, « tui tui tui tui ! »)
1’21
J’aurais voulu revoir les paysages de cette enfance, des visages peut-être reconnus, les blessures que j’y ai laissées et les regrets aussi…
1’41 (l’oiseau reprend, « tui tui tui tui ! » ; il arrête ses pas et écoute, reprend sa marche à 1’59 ; l’oiseau s’approche en chantant plus rapidement)

de 1’47 à 2’06, les « tui tui tui tui ! » de l’oiseau (??), ressemble au chant du Bruant zizi, en plus grave, trilles plus lents ; en arrière-plan un Pinson…

2’06
Des odeurs du riz mouillé, cuit dans une grande marmite ; inoubliable odeur, que je reconnaîtrais tout de suite…
2’22 (l’oiseau chante vite, « tuituituitui ! », il demande la suite !)
Ces bols remplient (de riz) dans les réfectoires, de bol en bol, une forme arrondie…

de 2’32 à 2’52, les « tui tui tui tui ! » de l’oiseau (??) s’accélèrent…

2’38 (l’oiseau demande encore…)
… que l’on en sauce aussi, de quelques légumes, volailles cuites, de maigres repas… Ici, l’on ne crie plus famine depuis longtemps, nous mangeons assidûment, de trop ! Et la pandémie a ceci de curieux qu’elle attaque les embonpoints, un peu trop curieux (curieuse) qu’elle soit de ces ventres gras inutiles (inutilement) qui vous mettent dans quelques embarras. Elle punit nos excès, notre refus de voir la réalité, de n’en faire qu’à notre tête, de ne pas avoir compris ; pourtant, nous le savons depuis longtemps, qu’il ne faut pas bouleverser inconsidérément les espaces, les restreindre les territoires des autres, ne pas acquérir plus qu’il n’en faut. Alors, du voyage, de plus en plus… vers vous, dans ces considérations, me semble de plus en plus inutile et superflu ; je ne garderai que quelques images dans ma mémoire, et peut-être si vous le voulez de ces lieux, du visage de vous, m’en renverrez-vous de nouveaux ? Des nouvelles, pour me dire ce qu’ils sont devenus, ces endroits de ma jeunesse, le ferez-vous ?

(en fin : 200409-101914 – chants d’oiseaux)

de 0’05 à 0’12, (??)

Sonagrammes audiométriques :