(texte manuscrit – 7 juill. 2020 à 20h30)

—> 1. « İl », la retournée, 213. témoigner…

Lettre aux Mouches

Mesdames les Mouches, me voilà fort aise de vous dire tout cela, de mouches, nulle ne viendra chez moi sans risquer l’assaut de ma tapette. Fière de moi, je vous abats sans aucune gêne. Chez moi, je suis le roi et donc vous malmène si d’aventure vous rentrez sous mon toit.
Sachez que ce plaisir est fugace ; je ne vous tus que parce que vos virevoltements m’agacent, et me distraient de mon activité quotidienne ; que je boive mange ou travail, dorme ou bataille, avec mains propos, avec des canailles, cela m’agace déjà ! Alors, de Mouches ajoutées à cela, c’en est trop ! Fuyez !
Mais, si vous tenez vraiment à me visiter, faites-le au bon moment, celui qui sera le bon, quand je n’agiterai plus aucun membre ni n’aurai de cœur en battement ; là, vous aurez tous les droits : virevolter au-dessus de moi, vous posez sur ma tête, ou ailleurs ; explorer mes narines ou ma bouche si elle reste ouverte, vous aurez tous les droits ! Même de pondre au-dedans de moi ! Ce jour-là, vous serez les reines et moi, un roi déchu, voilà !
Attendez donc un temps, votre tour viendra. Mais, tant qu’il n’est pas là, ce moment de liberté offerte à vos vols intrépides, vous ne serez jamais les bienvenus ici, soyez polies, attendez donc ma fin de vie, ce sera plus joli !

(texte manuscrit – 8 juill. 2020 à 13h32)

—> 1. « İl », la retournée, 214 témoigner…

Étudier l’opportunité de quelques lettres :
Lettre aux mouches
Lettre à la presse
Lettre à l’inconnu (à un inconnu ?)
Lettre de service
Lettre pour la frime
Lettre aux autres
Lettre sans famille
Lettre à la solitude
Lettre à un ami (ou quelques amis)
Lettre sans amour (mais quelle vie !)
Lettre pour la forme
Lettre (l’être) à soi (pour flatter un ego en superflu)
Lettre à celui qui lira, s’y reconnaîtra
Lettre à la bêtise
Lettre à l’oubli, lettre que l’on oublie, lettre que l’on renie
Lettre comme un chant, ou peut-être une ironie ?
Ce déchaînement d’incompris et que l’on déverse au-dedans, etc. beaucoup de mots pour rien, une lettre de vauriens !
Lettre et le néant, lettre pour qui pour quoi et peut-être y mettre une croix au-dedans, signer d’une croix comme si l’on ne savait pas mettre un autre choix. (Version : signer d’une croix comme si l’on ne savait pas écrire autrement qu’en déposant des croix)

(ajout du 18 juill. 2020 à 9h30)

—> 1. « İl », la retournée, 214 témoigner…

Lettre à l’ennui, comme ça, au bout d’une vie…
Lettre à la providence, dans l’espoir d’une rédemption, quelques mots (maux) avant l’oubli de toute une vie. Faisons comme si de rien n’était, facilement sans aucun vacillement, osons cette lettre sans attrait autre qu’un subterfuge, une ruse offerte à l’esprit, une magouille malgré le repenti, malgré que l’on ait dit oui à l’idée d’une métamorphose ; tant qu’elle n’arrive pas, un espoir apparaît jusqu’au bout de ces pas mal ordonnés, une vieillesse inexorable arrive, petit à petit… pas à pas…

Lettre et le néant (l’être et le néant) !
Ah ah ! Je ris de ces consonances faciles !
On pourrait écrire une lettre sur l’être et le néant, une lettre à soi-même, une lettre, un post, un courriel (mot laid), un mailage, un courrier électronisé, un message électronisé, c’est-à-dire user d’une machinerie excentrée et gaspillée heureuse d’énergie en continu pour maintenir cette mémoire en vie, la maintenir… plus d’énergie, plus le message ! Mais où devrait-on les garder ces lettres, ces courriels, offerts à une mémoire ? La figer dans des matériaux inaltérables, la graver quelque part sur un support stable. Cette volonté de préserver son petit message, dans l’espoir de parler à un autre âge, celui des devenirs, des lendemains plus ou moins lointains. Ces prochaines temporalités en guise de mémoire évidemment, mais pas seulement, une prévenance que recherche la chose vivante en nous, elle nous demande de tenter de conserver ces informations-là ! La tentative d’une pérennité à résoudre au sein d’une matière, au sein des particules maintenir ces messages au-delà de tout, au-delà de l’oubli, comme si c’était fondamental, préserver le maintien d’une vie tentant de préserver cela, pour demain, etc., etc.