(parole entre deux sommeils – 19 mars 2021 à 2h47)

—> [philosophia vitae] changements d’état et information laissée
—> durée initiale : 15’38 ; durée après corrections : 8’37

Changements d’état et informations laissées…

(changements d’état, ou comment la bête procède, par imitation, l’imitation d’un savant au parlé péremptoire, comme si sa parole était celle de celui « qui a trouvé », quoi ? L’éternité ? Ou sa propre réalité ?… À chacun de juger sur pièce ; après, que la bête meure et qu’on la dépèce… jeu ironique de ce que nous sommes…)

Nous croyons mourir… Nous « croyons » mourir, mais en fait nous ne mourons pas, c’est une apparence ! Nous ne faisons que de nous transformer, notre singularité n’est que momentanée. L’éveil, la perception que l’on a de notre mort n’est que ce que les autres voient de vous ; ils vous voient dans cette apparence, celle de mourir, de ne plus être, alors que votre être n’est que transformé, passé à un état à un autre… d’un état à un autre. Les sens, les perceptions, ne sont pas les mêmes, votre individu passe d’une étape à une autre, il rejoint une multitude là où il avait exploré qu’une simple individualité momentanée. Avant, il venait de la même manière, d’une autre composition, d’un autre monde, il s’assembla, forma cette individualité qui se disloque à un moment ou un autre, mais, il ne meurt pas ! Il n’y a pas de mort, il n’y a que des transformations, des états qui (ne) durent qu’un temps…
Alors de conscience, me direz-vous, il n’y en a pas ?
Ah, ça ! Il y a la conscience d’être soi, tant que l’on existe sous la forme qui nous fait parler, comme je vous parle. Après, il y a un autre état, quand l’on dit que vous êtes mort, votre parole n’existe plus, elle appartient au passé, aux souvenirs, aux traces que vous avez laissées ; après, votre parole en est une autre, ce qui vous composa, continue d’exister, il n’y a eu qu’une transformation, et l’expression de ce qui vous composa est tout autre, eh, exprime une présence, une dislocation d’un état à un autre ! C’est tout ce qu’il se passe, il ne se passe pas autre chose ! L’état, qui est différent, qui correspond à ce que l’on appelle une mort, n’est pas celui qui vous donne une parole telle qu’on la comprend, tant que vous vivez, non ! Et même s’il y avait un au-delà, ce qui est à peu près sûr, c’est que… vous êtes passé dans un au-delà, d’un état à un autre ; l’information emmagasinée par votre être, qui vous constitua, ne se perd pas comme ça, la temporalité en devient une autre, et de mémoire, elle s’en trouve diversifiée, différemment, d’un état de composition, qui correspond à la construction d’une entité existentielle, telle que les êtres que nous sommes n’est qu’une composition, nous le disions tout à l’heure, momentanée, d’un état qui a sa propre expression ; et qui passera inévitablement dans un autre univers, dans un autre monde de perception où la conscience de soi est toute autre. Et cette parole peut être infinie, puisqu’elle ne fera qu’exprimer ce que des temps innombrables avant vous, une multitude exprima chacune à leur manière, les termes que voilà, que j’exprime ici, comme ça…
« De recommencements ! », dites-vous, « ce serait que des recommencements sous une autre forme, donc ? » Et il faut trouver ce langage qui lui est propre à ce changement d’état, car la dislocation va entraîner une séparation des entités qui vous constitua (constituèrent) en une multitude. Eh, pendant toute votre existence, vous n’avez cessé de faire cela ! Les composants, qui vous constituèrent, à votre naissance, n’ont plus rien à voir (avec ceux) tout le long de votre existence les uns avec les autres, (votre être) ce n’est qu’un support qui ne fait que changer en permanence ; et c’est une cohésion momentanée seulement réunie à travers une information, celle de votre construction qui emmagasine une unité, ce que l’on appelle un être, c’est cette construction-là. Mais elle ne cesse de se transformer, cette construction, du début jusqu’à sa fin, il y a une multitude de changements d’état, et les composants de ce qui me constitua quand je naquis, ne sont (ils ne seront) plus les mêmes, là, quand je mourrai ; et même quand je vis, je ne cesse de me transformer, abandonner (d’abandonner) particule après particule, celles qui me construire (construisirent), remplacées par d’autres prenant une place momentanée et puis s’en vont, d’autres peuvent revenir momentanément, mais à un autre moment, elles vont repartir… Et chacune de ces particules qui me constituent, raconte une histoire, leur histoire, l’histoire de l’instant qui me constitua, mais qui les constitua aussi ; cela assemble une histoire qui se juxtapose à une autre histoire, une information sans teneur, mais, information tout de même, où l’instant où on la lit dégage une énergie, cette cela, une vie ! Elle lit une mémoire qui l’anime et dégage une énergie et par divers principes, se multiplie.
C’est cela, une vie !
Oui, donc nous existons de la sorte, d’accord, mais où voulez-vous en venir ?
Oh, je ne fais que appréhender les choses d’une autre manière ! je regarde, selon un angle qui n’est pas tout à fait le même que d’habitude ; ces instants où d’autres regardaient ce qui se manifeste en eux : le soi à eux, qui bouge et qui change effectivement, l’on constate cela ! De la mémoire de ce qui s’est dit en ce moment est l’expression d’une perception qui laissera une trace, peu importe sa teneur. Il peut y avoir quelques égarements, mais euh… toute expression n’est qu’un égarement de structure telle que la nôtre, qui cherche, explore, parce que cela fait partie de son mécanisme : on cherche, l’on explore sans trop savoir pourquoi ? Et ce n’est pas une quête, puisqu’il y a l’ignorance totale de ce que nous cherchons, on ne cherche pas ce que l’on a perdu, l’on ne fait que « vivre », c’est cela que nous faisons en nous animant ; il n’y a pas de quête ! La quête est un leurre ; absolument un leurre ! On « croit » que nous avons perdu quelque chose, est-ce véritablement cela qui nous mène ainsi dans ce chemin, que nous parcourons, ce petit chemin-là ?
II y a que je m’égare, en disant tout cela, que je me contredis, que je tergiverse, que… que sais-je encore, qu’ai-je à ajouter à nouveau, sinon de me répéter sans cesse sous des termes nouveaux ? Il y a un moment où il faut se taire par nécessité, car plus rien d’autre ne peut être abordé qu’en se répétant (inutilement)…

(parole entre deux sommeils – 19 mars 2021 à 3h08)

—> (suite)
—> durée : 0’52

Je voulais ajouter aussi que l’on ne survit pas à ce que l’on dit là !
Pourquoi donc ?
Parce qu’en toutes choses, il y a une fin. On ne peut survivre à un pareil racontement, de la sorte, amené, c’est impossible ! Il n’y a pas d’après, il n’y a qu’un état de transformations qui se fait (font, produisent) ; on n’y survit pas, on ne change que d’états (en se décomposant, redevenir autrement)…

(ajout du 17 sept. 2021, vers 14h)

Après un laps de temps de jours nombreux, et après relecture ce qui précède, parce que le principe de notre animation nous y convie, on peut résumer la chose ainsi, en au moins trois formes de mémoires distincts, contenant toutes de l’information :
> d’abord l’existence d’un déterminisme, la petite étincelle de notre animation, la formule inconnue ayant suscité la construction d’entités animées…
> ensuite, l’élaboration et l’affinement continuel de plans de fabriques (code ADN) dupliqués sans cesse dans la moindre cellule vivante, depuis le début, et sa pérennisation, avec au moins deux aléas de variation, la duplication plus ou moins exacte d’elle-même et l’influence du milieu nécessitant une adaptation permanente au fil du temps…
> enfin, probablement l’élaboration la plus récente, issue du constat que toute existence laisse toujours une trace, peu importe son ampleur, comprendre que cette trace représente aussi une information, une histoire, une mémoire, du souvenir à transmettre par-dessus la petite étincelle de notre animation, par-dessus notre plan de fabrique, lire les traces laissées et par là, extrapoler, anticiper et inventer une anticipation au travers de multiples langages transmit de vivant à vivant, dont les supports tout aussi multiples permettent leurs diffusions, leur stockage (chimique, biologique, sonore, physique), leur duplication…

Un récit, un conte, une littérature, un chant, une danse, etc. résultent de l’expression du vivant, qui à travers ces traces, ajoute des informations supplémentaires, une mémoire qu’il cherche à préserver…

Tout cela se manifestant au travers d’une agitation permanente de la matière, de vibrations physiques hétéroclites des plus diverses, l’information naît de ces vibrations, on pourrait nommer cela : « des vivrations »…