(texte manuscrit – 26 mars 2020 à 17h50)

—> 5. « ajoutements » › autour et sur le récit

Si parfois la parole diverge de celles écrites précédemment, c’est que l’inspiration en a voulu autrement.
Dans la lecture du récit, si parfois la parole diverge de celui-ci, c’est qu’une inspiration passagère en a décidé autrement, ou qu’elle eut raison, un récit, fut-il écrit, peut se tromper aussi ! Parfois donc, il convient de rectifier. Dans tous les cas, l’erreur fait partie du racontement, se tromper de mots, de sens, appartient aussi au rythme de la mélodie, du chant en train de se narrer, alors trompons-nous assidûment !

(texte manuscrit – 27 mars 2020 à 23 heures)

—> 5. « ajoutements » › autour et sur le récit

M’en fous ! C’est pas moi l’auteur !
C’est qui, alors ?
Oh ! Certainement aucun humain, sur cette terre ; que la vie, en somme ! Seulement elle, cette diablesse ! Elle a instillé en moi tous ces mots-là ! Et de les distordre, de se les attribuer, représente dès lors à mes yeux une usurpation audacieuse ! Pour cette raison aussi, je n’ose ni ne me permets une quelconque signature, un paraphe en bas de l’ouvrage.
On croirait que votre livre est divin, à vous entendre !
C’est vous qui le dîtes, c’est vous qui venez de créer le mythe ! Vous n’en avez guère lu à ce sujet, les quelques chapitres où l’on aborde cette idée, d’un mythe. Relisez, et vous me direz…
Prenez ce que vous voulez au-dedans, du beau, du méchant, disconvenant, marrant, toutes sortes de racontements ; ce récit n’est à personne et à tout le monde en même temps, il est gratuit, c’est un cadeau de la vie qu’elle nous fait, je n’ai fait que copier.
Je me méfie de votre procès d’intention et de la gloire de son écriture à celui-là.
Ce récit, qui n’est pas de moi ni de personne, de droits dessus, il n’y en aura pas.
Vous ne m’y prendrez pas à revendiquer pareil racontement. Je vous l’interdis ! C’est risible, je sais !
Prétentieux ? C’est vous qui le direz. En quoi serait-il prétentieux de vous présenter la chose ainsi ? Puisque de gloire, il n’y en a pas à s’en attribuer.
Ce n’est pas plus une « performance » d’artiste, l’artiste je ne le revendique plus depuis longtemps, cet attribut. L’on peut m’oublier après tout ça, vous en serez remerciés.

(texte manuscrit – 28 mars 2020 à 0h35)

—> 5. « ajoutements » › autour et sur le récit

Je commence à percevoir le biais à adopter, j’en éprouve une perception accrue. Tout viendra à point nommé, ne t’inquiète donc pas.

Entendu aujourd’hui : « afin de préserver un savoir préalable… »

(texte manuscrit – 29 mars 2020 à 4h10)

—> 5. « ajoutements » › autour et sur le récit

Mais quel est ce cheminement à me dire sans cesse de « ne pas se perdre » ? Mais quel est ce chant voulant me rappeler sans cesse de « ne pas se perdre », etc.
De ne pas oublier d’où tu viens, à travers ces portes que tu ouvres sans cesse, allant de monde en monde, d’univers traversés en univers traversés ; franchir une porte, c’est comme tourner une page pour y voir au verso ce qu’elle contient, et puis ne pas oublier le chemin parcouru, la voie prise, ce souvenir de l’origine du déplacement ; établir un plan, un tracé, une carte et des repères, pour sans cesse baliser la lecture, afin d’atteindre de proche en proche l’irrémédiable destinée de ton parcours ; ne pas se perdre afin de retrouver ses origines, d’où l’on vient, afin de savoir où l’on va, ce serait bien, puis délimiter les repères, les étapes, offrant un préalable à chaque continuation ; oui, une étape, afin de se reposer, et de reprendre ensuite la route prise ; faire une pause, faire le point, appréhender le terrain, comparer la terre d’où l’on vient à celle d’ici, si elle en vaut le détour et puis si ce n’est pas le cas, partir, avancer à nouveau, aller plus loin, suivre son chemin, le baliser encore, s’il n’y a rien sur des cartes, sur le chemin… Cette lecture suit un pareil cheminement, un pareil parcours, il se réalise au sein de cette lecture comme un chant indéfini qui ne peut s’arrêter. Il nécessite un entraînement, une habitude à prendre…
Et puis demander pardon pour toutes les erreurs commises, comme savoir pardonner, erreur de parcours bien entendu, erreur de jeunesse, faut-il les payer toute sa vie quand cette mémoire de nos pas franchis nous ressasse sans cesse ces mauvais choix, faut-il les payer sans cesse, implorer le pardon ? De toutes ces choses, y trouver la juste mesure, du pardon et de l’oubli, entre un trop et un pas assez.