(parole en marchant – 5 déc. 2017 à 18h01)

—> 1. « İl », il, lui, dans les rêves nouveaux, 205.
—> Contexte : à propos de lui, le non-nommé…
—> corrigé le 6 juin 2018

On ne sait pas par quel mécanisme temporel il trouva la méthode pour accentuer le vieillissement des corps ; simplement en désignant précisément un objet, une forme, un être, en le choisissant d’une certaine manière, il lui faisait subir une décomposition précipitée de sa structure, et la chose ainsi visée se métamorphosait à vue d’œil ; personne ne comprenait ce mécanisme d’accélération où sa temporalité naturelle se désynchronisait de son entourage, apparaissant en déphasage avec son propre milieu ; une distanciation s’insinuait immédiatement, le sujet évoluait plus rapidement, comme accéléré localement, nous dirions plutôt. Ce phénomène étrange semblait nouveau, on ne le vit nulle part ailleurs ; peut-être dans le vaste univers l’on détectait de telles dilatations du temps, constatant qu’il ne s’écoulât pas à la même allure d’un endroit à un autre selon sa vitesse de déplacement… C’était tout de même curieux, un mystère pour la science communément admise, pour tout le Gotha des savants qui ne manquèrent pas de s’interroger sur cela, à en susciter des interprétations ininterrompues ; mais à aucun moment, personne ne sut apporter de solutions véritables à ce phénomène ni ne put l’expliquer ; c’était étonnant, comment un fait si local, insignifiant dans sa démesure, puisse engager autant d’émois au sein de la junte scientifique ? Ce serait donc possible que le temps s’égrène différemment localement d’un objet à un autre, selon certains critères ; cette accélération se produirait alors volontairement probablement à travers un quelconque appareillage, appréhendant la chose pointée dans sa globalité pour qu’elle vieillisse rapidement ; voilà toute l’énigme, ne l’envisagez pas autrement ! Devait-on revoir les principes de la discipline, en refonder toutes les théories d’une physique élémentaire, où l’on veut comprendre le monde tel qu’il se montre à nos yeux, contredisant les lois relativistes que l’on avait établies au siècle dernier ? Par ce simple cas, elles se trouvaient remises en cause, ce n’était pas en soi un bouleversement, mais on supposa que c’était une arme qui était employée afin de détruire une sorte d’adversité, un ennemi de passage, éliminer une dangerosité qui n’apparaissait pas sage ; on ne savait plus trop quoi en penser ; et ceux qui vérifièrent à maintes reprises ce phénomène en restaient tout interloqués. Il n’était pas nécessaire de se montrer un grand cerveau plein d’érudition pour admettre que cette manifestation ne paraissait pas commune ou naturelle… On ne « pigeait » pas ce truc… pas banal, certainement oui ! Cela ressemblait à une de ces lois de l’univers que l’on ne discernait pas véritablement et ce processus aperçu épisodiquement (quand son énigmatique manipulateur l’utilisait) s’ajoutait à toutes ces contradictions ; nos entendements, nos certitudes ébranlées nous obligeaient à reconsidérer notre compréhension du monde. À cause de cette réalité sans ampleur, tout un pan des connaissances humaines était à revoir ; ce n’était pas une mince affaire pour un fait aussi anodin d’apparence, laissant peu de traces. Observez-le, ne serait-ce qu’une fois, et il remettait en cause totalement tout un savoir acquis de siècle en siècle. Quel drôle de phénomène « hilare » nous amenait-on là ? Il nous interpelle bel et bien et comme par devoir, nous nous devons de le saisir pour l’appréhender et l’expliquer !