Parce que l’on ne sait rien jeter, parce que l’on se dit que cela pourrait bien servir un jour, parce que tout comme la molécule d’ADN (quand elle se spécialise en os, peau, cheveux, dent, etc.), au-dedans d’elle, conserve tout un tas de gènes, ces codes semblant superflus et inopérants (seulement désactivés), une bibliothèque mêlée au plan de fabrique, un garde mangé pour plus tard, de ce qui fut engrangé naguère, cette mémoire irrépressible qui nous raconte une histoire…

(texte électronisé, 15 janv. 2021 à 9h30)

(redite webeuse)
Parce que l’on ne sait rien jeter, parce que l’on se dit que cela pourrait bien servir un jour, parce que comme la molécule d’ADN, au-dedans d’elle, conserve tout un tas de gènes aux codages semblant superflus et inopérants, les premières bibliothèques existentielles du vivant mêlées à des plans de fabrique, un garde mangé pour plus tard, de ce qui fut engrangé naguère ; cette mémoire irrépressible, dans une littérature de seulement quatre lettres (A, C, G, T), nous raconte les premières histoires et les premiers savoirs, l’histoire de bien des ancêtres, avec au creux de leur chimie, un secret génétique, non encore compris par ceux qui en sont construits, la raison du pourquoi ils sont là, la raison de leur existence, la raison de leur vie, ici… Tous les récits de ces gènes, s’il fallait les recopier dans nos archives de papier, feraient crouler toutes nos librairies, sous le poids immatériel d’un savoir plus vaste que les seuls racontements des hommes ; l’évocation de notre existence ne représenterait qu’un court instant, mêlé aux récits de tous les autres vivants…

Les récits en ajoutements ici, sont dans cette logique d’un amoncellement de traces de la mémoire qu’on n’arrive pas à abandonner, on ne sait pourquoi…