(parole en marchant - 12 juill. 2016 18h07)
—> 1. « İl », peregrinatio, livre 2 : 84. [∂ af L] anosmia, parosmia, hyperosmia, agueusia, dysgueusia…, perdre l’odorat et le goût
(récit original)
à ajouter
(version)
anosmia, parosmia & hyperosmia
Dans « perdre l’odorat et le goût », il y apparait ceci, étonnant, que cette altération ne perdure jamais vraiment totalement ; au hasard des jours, des heures, se trouvent des moments où l’orifice nasal se désengorge ; par on ne sait quel stratagème, la gorge se dénoue et des bouquets de fragrances s’offrent à vous, inoubliables à certains moments ; c’est qu’une narine s’est débouchée soudain, tantôt l’une, tantôt l’autre, on ne sait par quelle manœuvre cette ingéniosité des senteurs s’insinue, lorsque les en empêche la plupart du temps, ce capteur olfactif obstinément altéré ; puis tout à coup, se dévoile, et vous offre une délectation des arômes, parfois heureux, parfois malheureux, quand le parfum arrive inapproprié d’un endroit… puant ; ou ailleurs au milieu des fumets d’une cuisine alléchante, ou encore passant auprès d’un bouquet « enfleuri » de l’été ou du printemps, vous donnent des sensations inoubliables ; ainsi lorsque l’odorat s’éteint, vous ne soupçonnez plus qu’il puisse exister de telles émanations, de telles senteurs, autrement que par le souvenir que vous laisse votre mémoire ; puis, j’ajouterais de nouveau, ceci, du très navrant et à la fois fort remarquable dysfonctionnement des sens, que ce débouchage de narines, des capteurs ainsi dévoilés, se produisant toujours d’une manière inappropriée, devienne souvent la petite surprise au bout de la journée ; et quand la senteur s’en trouve adéquate et humée suffisamment, s’évade dans un quotidien qui s’évapore peu à peu, puis revient comme une vague qui tourne, du vent qui dit non, qui dit oui ; ce corps au flair quelque peu esquinté, cet abîmé-là qui ne cesse de s’user, s’offre aux aléas des transformations très variées, passablement agaçantes, je l’admets ; mais, qui au bout du compte, vous permettent l’essor de cette sensation, qu’on appelle « le changement » ; alors j’en conviens, ce vieillir-là, me va très bien.