(texte (??) — 17 janv. 2017 à 19h54)
—> déplacé de 196. à 153. « d’où tu viens ! »
— Langue imprévue des premiers jours indécise de ce périple, elle m’a nargué, c’est bien court. De ce préjudice, j’ai voulu y retrouver un peu d’amour ; ce mot galvaudé et sans détour, vous fait la nique. Oui, vous dansiez bien ; et moi, et bien ? Non, je n’en pouvais plus à cette attente narquoise qui s’immisçait pour une affirmation pour un rien.
Langue imprévue des premiers jours, ce : « ouin ! » qui vient de loin.
— Mais de quel ouin parlez-vous ?
— Comment ? vous ne vous souvenez pas du ouin de vos débuts ?
— Ah ! ce ouin-là !
— oui, c’est cela, le ouin de votre première sortie originale !
Je reprends, puisque vous m’avez coupé dans mon élan !
Ce cri débutant préfigure les espérances de futures amours. Trop tôt, à trois ans j’ai déjà tout gâché, depuis un ressort incessant me harcèle dorénavant ; pour finir de tant insulter mon avenir, je suis devenu un vulgaire tueur de chats (excusez ma maigre barbarie, point d’homme dans cette boucherie). Horrible pensée sans détour, me montre la corde de ma pendaison funèbre. Je dis bien que je ne vaux rien, c’est tout ! N’en concevez pas un drame, ma petite personne n’a pas beaucoup d’importance et je m’efface derrière la tâche dernière qui m’arrive par-devant. Finir à cette histoire sans amour, sans détour y ajouter tout ce que la vie me dit de mettre, sans pudeur, sans haine ni reproche. Laissez ce qu’elle veut que je dépose, cette trace, que quelques écrits restent, même si au bout du compte certains les jetteront au feu ; j’aurais fini ma tâche, voilà tout !
Il disait « je ne suis qu’un tueur de chats ! »
Il dira plus tard « as-tu oublié d’où tu viens ? »
Et comme toute chose il se disait qu’il faut bien trouver un prétexte. Il avait cette raison terrible ou anodine selon l’ampleur de la dramaturgie, selon que l’on s’éprenne de lui ou le maudisse. Ce prétexte il vous l’annoncera plus tard presque au dernier moment pour éviter toute forme de jugement hâtif. Alors il lâcha : « je ne suis qu’un tueur de chats ! Et je mérite un pareil achèvement. »
« J’ai enlevé la vie à ces bébés félins qui naissaient tous les ans, de la petite chatte que j’abritai et nourrissais depuis un temps… excusez ma maigre barbarie, mais cette annonce me tourmenta tant. »