(texte électronisé – 4 mai 2017 à 18h29)
—> 1. « İl », peregrinatio, péroraisons : 217. [ ] (entre-mangement perpétuel et pourrissement)
Un journaliste bien informé, quelqu’un de bien mis de sa personne et très raisonnablement il fut étonné de tant de cannibalisme dans les écrits de l’auteur ; il lui demanda « pourquoi les adversaires que vous décrivez s’affrontent et s’entre-mangent systématiquement, aussi vulgairement, c’est déconcertant ! » Sans la moindre envie de l’absorber, en aucune sorte, il lui répondit d’une manière tout à fait cordiale, « de toute façon, la vie s’alimente toujours d’elle-même ; le règne du vivant depuis ses débuts a perpétuellement consisté à se construire de ce qui l’entoure, que cela soit inerte ou animé ; les plantes assimilent les éléments du sol, de l’air, du soleil et des pluies ; les animaux se nourrissent des végétaux ou de leurs voisins selon qu’ils soient herbivores ou carnivores, de lumière et de l’eau, pareillement ; comment voulez-vous faire autrement ? Le monde est construit ainsi ! » À cette remarque pertinente, il rétorqua aussi « D’accord ! Mais pourquoi mangent-ils systématiquement leurs adversaires, leurs semblables ? » Il lui répond « Pourquoi pas ? Cela évite de lâcher une bombe qui apporterait bien plus de dégradations ; les protagonistes du mangement réciproque agissent d’une manière tout à fait “écologique”, dans ce cas de figure ; leurs désaccords ne débordent pas de leur personne, les dégâts apparaîtront donc moindres… et puis leurs dépouilles toujours à la fin seront dépecées comme toute charogne par un tas de bestioles rompues à cette tâche ! Je ne vous les énumère pas… Vous souciiez-vous autant du petit veau, que votre boucher découpa pour préparer votre dernier repas ? Ou du poisson à la vinaigrette d’avant-hier, ou encore de cette salade (toute aussi vivante laitue ou batavia ?) que vous absorbâtes tantôt, ainsi que cette délicieuse portion de tarte aux pommes… Tous ces aliments ont exprimé la vie à un moment ou un autre, ils restent organiques comme nous, l’homme n’en représente qu’une variante ; par cet artifice de l’écriture, cela nous ramène à notre condition, c’est tout à fait dans les propos de mes réflexions, dans le seul but de ne procéder à aucune distinction entre chaque chose que la vie anime. Le monde ne montre qu’un entre-mangement perpétuel ! » De ces réponses, le journaliste en resta quelque peu coi ! Mais il prit des notes fort nombreuses ; il semblait toutefois satisfait de sa journée, après ce bon repas, sans en avoir ingurgité l’auteur, mais d’autres substances probablement plus digestes. Son interview inspirera-t-elle le sujet d’un article opportun où l’on pourra peser le pour et le contre ; du souci de manger son semblable ou de choisir des vies plus adéquates pour ce rituel… Enfin, ils se saluèrent avant de se séparer, en montrant chacun leur belle denture aux canines acérées avec un sourire après tout à fait pacifique. Rassurez-vous, le cannibalisme susurré ici n’ajoute qu’un argument de plus au raisonnement ; à aucun moment, l’auteur n’a envie de découper ses lecteurs en vue d’un bon repas, que nenni ! Pouah !
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(parole en marchant – 5 mai 2017 à 18h20)
(récit original)
à ajouter
(version)
Dès notre fin, nous nourrissons des êtres les plus petits, les plus infimes, des bactéries et les asticots, tous ces êtres minuscules pour qui nous représentons les fruits de leur subsistance, ces êtres préalables existaient là bien avant nous et dans le fondement de la vie ils apparaissent en tout, précurseurs ; à se demander s’ils ne sont pas quelque part, les maîtres du jeu, posez-vous cette question, elle n’est pas anodine !
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(parole en marchant – 5 mai 2017 à 18h25)
(récit original)
à ajouter
(version)
Réflexion d’autant plus accrue que nos scientifiques découvrent que notre génome, notre patrimoine génétique n’apparaît pas le plus vaste, loin de là, bien des espèces, comme un simple grain de riz en détiendrait un, cinq fois supérieur au nôtre ; des êtres plus infimes, comme les amibes conservent un stock chromosomique géant encore bien plus prépondérant, ainsi que beaucoup d’arbres, comme les pins par exemple, etc., etc. Donc tous ces êtres et l’information qu’ils colportent incluent des données dont nous ignorons tout ; imagineriez-vous que ceux-ci puissent être vos maîtres et qu’ils nous façonnent à leur manière afin que nous puissions les transporter en dehors de la planète (par exemple) ; ce n’est pas parce que nous nous affirmons plus volumineux (cerveau compris) qu’on deviendrait ipso facto les seigneurs de la place, je pense que se trouve là quelque part une sorte de leurre et que nous sommes en train de nous en apercevoir ; la masse génétique et vivante propre à l’homme, comparé à ce qui existe en dehors de lui, reste infime ! Je suis de plus en plus persuadé que nous ne représentons qu’un instrument parmi d’autres dans cette vastitude, nous en maîtrisons que peu de chose ; cela nous apporte et apportera inévitablement quelques déconvenues quant à notre contrôle du monde, il ne s’avère pas aussi prépondérant que cela, à bien y regarder et à propos de notre prétention… il faudrait « la jouer modeste » de ce côté-là, me semble-t-il ? Ce n’est pas parce que l’on a inventé la bombe atomique que l’on doit se considérer comme les possédants de la terre ; n’oubliez pas qu’elle n’est réalisée que pour détruire et décuple une énergie que nous ne maîtrisons guère plus, on ne sait que faire exploser un phénomène naturel de physique qui n’est en rien contrôlé et ne représente qu’un anéantissement stupide ; il ne gêne en rien les êtres les plus infimes, ils prospérèrent là avant nous et un jour nous mangerons tous au moment de notre pourrissement, ne l’oublions pas. Au bout du compte, qui domine dans cette histoire ? Posez-vous de nouveau cette question même si elle peut vous sembler illusoire !
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(parole du soir – 5 mai 2017 à 19h16)
(il braille d’un ton désagréable devant le microphone de la machine enregistreuse, des propos illusoires)
(récit original)
– C’est quoi les mouches quand elles viennent chez toi, elles viennent voir si t’es pas par hasard en train de pourrir, pour qu’elles pondent dans touaaa ! vilaines les mouches… elles attendront ma mort effective ; il arrivera… elle arrivera bien tôt ou tard, attendez donc, suppôts de la pourriture immanente !
(version)
– C’est quoi les mouches quand elles s’invitent chez toi, elles viennent voir si tu n’es pas par hasard en train de te décomposer afin de pondre dans touaaa ! vilaines les mouches… elles attendront ma mort effective, oh ! elle arrivera bien tôt ou tard, patientez donc ! suppôts de la pourriture immanente !
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(Ajouter à la suite texte manuscrit sur la vermine qui finit toujours par nous absorber…)
(texte manuscrit – 8 mai 2017 à 14h17)
La vermine restera toujours plus forte que vous ! Elle s’avère extrêmement patiente, elle attend fatalement ce jour où vous pourrirez, elle a tout son temps, des millions et des millions d’ans. Elle aura régulièrement le dernier mot ! À se demander si elle ne serait pas notre maître, elle qui nous élève et nous bouffe le jour venu, quand nous deviendrons bien à point, pour le mets ultime de nos entrailles, pas le nôtre, le sien ! Ah ! nos pourrissements éclatants…
Qui vous dit que ce ne sont pas les agents de nos putréfactions inéluctables qui seraient les seigneurs du monde ? Ce sont des myriades d’abondances incommensurables pour votre entendement, bien plus que de vous décomposer à vos fins navrantes, ils vous nourrissent préalablement et vous aident à digérer ; c’est étonnant que vous ne vous en rendiez pas compte ? Ils sévissent partout et c’est nous qu’il domestique à notre insu, à notre honte… On a beau réaliser toutes les plus grandes « conneries » de la terre, tout casser, tout consommer, à la fin, notre fin, leur apportera un vaste festin…
Va ! dors, ne t’écroule pas, repose un temps, mais surtout ne t’inquiète pas.