( extrait texte manuscrit « La Partance » – 1986-96 ici et ailleurs)

—> liste des fins (péroraison)
—> corrigé et adapté

L’arrivance

L’matin me r’trouva en dormance…
l’temps a calmé ses remontrances…
v’là l’jour et v’là l’soleil, chaleureux
tant et tant cuirant la peau
dans l’ciel, seulement !…
mais j’raconte, j’raconte…
ces jours insouciants
où passions tant d’mois et d’ans…
z’on fait d’l’usage, m’ont tordu l’corps
idem à c’vieux, j’deviens tout rabouteux…
et l’temps laissant laissant
a fini par avouèr raison d’moi…
j’avions tant marché, tant d’pas après pas
y donnant l’rythme, pas à pas
sans fatiguance, pas à pas
avions appris à marcher, pas à pas
et allant, pas à pas…
p’tiotement, finissant…
usé grand’ment par c’foutu temps
pas à pas, j’creusère tant d’chemins…
et avouère tant vu, envieilli, foutu temps…
moué ! pauvret bonhomme se mourant…
ma vie m’passère devant
pas à pas, p’titement…
ne pouvions plus la r’prendre…
mes pas étions devant…
et moué, d’hier, m’élointessant
me mourant, usé par tant…
peu à peu, me décarcassant ;
m’éparpillant…
m’y r’trouvant en c’te terre…
en poussière, y’eut rin à faire !