(parole en marchant – 10 mars 2017 à 19h52) ah turlutu tu lite tu lu tu lu

(un oiseau s’exclama furtivement avec aplomb ; sans avoir eu le temps d’appuyer sur le petit bouton de la machine enregistreuse, il commente la mélodie de son chant tel qu’il l’entendit)

(récit original)
Ah ! « turlute tutu teulite teulite télite télite télite ! » Ah ! je n’aurais pas dit mieux, ah, vous avez entendu ? Hein ? « Télite télite turlute turlute ! », ah ! faut le savoir, ça ? C’est pas parce que c’est des descendants des dinosaures qu’ils sont plus cons que les hommes !
N’est-ce pas ? (snif) Moi j’aurais pas trouvé « télite télite turlute turlute ! », non ! c’est original… pour émettre un avis de la sorte, avec cette nuance, cette perception du paysage, cette sensation « turlutte turlutte ! » (proust !), non ! moi j’aurais… j’aurais dit « aaah, oooh ! » (snif), non, lui (proust !), il met l’accent, il répète, il s’adresse au monde « turlute turlute turlute ! » ; c’est pas parce que c’est des descendants des dinosaures qu’ils sont plus cons que les hommes ?
En fait, c’est que l’on n’entend pas les chants, on dit : « celui-là chante ainsi, celui-là chante comme cela », mais… qu’est-ce qu’ils disent ? Nul n’en sait rien (snif) ? Ah si, peut-être, à travers le « turlute turlute turlute ! », on dit… toujours « c’est toujours… c’est toujours pareil ? », ah ! non non non ! je regrette (snif), il y a des nuances ! Eh, c’est à travers ces nuances qu’il y a le langage, « turlute turlute ! » c’est sa façon de parler, c’est son accent, c’est sa vision du monde, comme l’anglais à son propre accent, comme l’asiatique… ou l’européen, lui, l’oiseau a son accent (snif), de sa région, de son clan ; et ces « turlute turlute turlute ! », ce n’est pas pareil que « teurlute teurlute teurlute ! », l’aut’e est autoritaire, et l’autre il dit « oh ! ferme ta gueule ! »
C’est pas parce que ce sont des dinosaures… ce sont des descendants des dinosaures qu’ils sont plus cons que les hommes !

(version)
Ah ! « turlute tutu teulite teulite télite télite télite ! » Ah ! je n’aurais pas dit mieux, vous avez entendu ? Hein ? « Télite télite turlute turlute ! », ah ! vous devriez le savoir ça ! Ce n’est pas parce que ce sont des descendants des dinosaures qu’ils demeureraient plus cons que les hommes !
N’est-ce pas ? Moi je n’aurais pas trouvé « télite télite turlute turlute ! », non ! c’est original, pour émettre un avis de la sorte, avec cette nuance, cette perception du paysage, cette sensation « turlutte turlutte ! » (proust !), non ! moi j’aurais… j’aurais dit oooh… ah ! non, lui (proust !), il met l’accent, il répète, il s’adresse au monde « turlute turlute turlute ! » ; ce n’est pas parce qu’ils descendent des dinosaures qu’ils restent plus cons que les hommes ?
En fait, c’est que l’on n’entend pas les chants (mélodies), on raconte : celui-là chante ainsi, celui-là chante comme cela, mais qu’est-ce qu’ils disent ? Nul n’en sait rien ? Aussi peut-être, à propos de cette « turlute turlute turlute ! », on s’exclame régulièrement « c’est toujours… c’est toujours pareil ? », ah ! non non non ! je regrette, on y trouve des nuances et c’est à travers ces nuances qu’on découvre un langage, « turlute turlute ! » c’est sa façon de parler, c’est son accent, c’est sa vision du monde comme une langue garde sa propre intonation régionale, comme l’orientale ou l’occidentale ; lui, l’oiseau a aussi la particularité, de sa contrée, de son clan ; et le fait de dire « turlute turlute turlute ! » ce n’est pas pareil que « teurlute teurlute teurlute ! », c’est clairement que l’un s’avère autoritaire, et que l’autre lui répond « oh ! ferme ton bec ! » ce qui se dit ici « teurlute » trois fois de suite pour indiquer qu’il s’avère relativement excédé par son voisin, en langage oiseau… ailleurs, ce serait plutôt « teurlite », mais ne nous montrons pas contrariants ; ce n’est pas parce que ce sont des descendants des dinosaures qu’ils doivent demeurer plus cons que les hommes !

(parole en marchant – 10 mars 2017 à 20h01) le temps se dilate et se resserre

(un autre oiseau passe auprès de lui et s’épanche sur son cas…)

(récit original)
En fait, le temps se dilate et se resserre, sans que je m’en aperçoive, il ne prévient pas. On m’a raconté ça ! Devrais-je le croire ? Mais j’aime pas dire « croire », devrais-je l’accepter ? Mais, je ne sais, j’ignore tellement de choses ?
(un oiseau lui répond, mais il ne l’entend pas, « tuluidi lidilu ! »)
Cet accepté-là, est-ce encore une chose de trop ?
(l’oiseau ajoute « tulu dililu… »)
Un mythe inventé encore une fois, une illumination…
(trémolo de l’oiseau « tulu tulu… »)
… une invention pour se donner encore un genre ? Il y a que je ne sais, et je sens bien que le temps ne se passe pas toujours de la même manière, selon que l’on prenne intérêt ou non aux choses ; plus on est pris par un événement, plus le temps s’accélère, mais s’accélère-t-il vraiment, est-ce imperceptible ?
Le temps se dilate et puis se resserre, je ne sais comment m’en défaire !