(texte (??) – 9 sept. 2016 à 10h03)

—> 1. « İl », prolegomena, studium : 34. [s L] plaidoyer pour une thèse érudite et méchante

(récit original)

Puis parfois, vous vous étonnez d’avoir une discussion avec vous-même.
Sur cette manière de voir les choses, ce que vous avez exprimé dans vos écrits, au moment où vous réfléchissez, vous vous en trouvez plus intelligents, au sommet d’un art. Puis quand vous débattez avec autrui, cette affirmation est battue en brèche, par des contradictions, qui ne vous apparaissaient pas dans la solitude de vos rédactions. Vous êtes confronté à des propos extérieurs à ceux de votre cerveau, ces idées divergentes vous obligent à revoir votre position. Là, à cet instant, vous avez évolué à cause d’une pensée étrangère à vous-même et cela vous a fait du bien et remis un peu d’ordre dans votre perception du monde ; dis autrement, relativise vos propos, les rendant moins péremptoires. Je sais tout cela et parfois m’en écarte sans que je le veuille ni ne le souhaite vraiment ; c’est au sommet de mon écueil, rognant mes désirs les plus fous pour éviter une dérive vers je ne sais quoi, où que je corrige, pour me rendre un peu plus doux. C’est cela, le terrible apprentissage, qu’il vienne en partie des autres, c’est certain ; mais en fait, vous le savez bien, si un enseignement il y a, c’est en vous-même qu’il se produit, curieux paradoxe, me préciseriez-vous, c’est toujours ainsi ; mais j’insiste, sur la petite subtilité qui me vient à l’esprit, peut-être demeure-t-elle inusitée, qu’importe, je vais vous la raconter ; d’apprentissage, je vous parlais, il ne peut se manifester qu’en vous-même, comme un écho, un ressassement, un effet d’entraînement, une vis sans fin, un écoulement, décortiquer à l’extrême jusqu’à la formation, en dehors de tout extérieur, au fond de votre crâne, de ce déclic produit quand vous avez enfin introduit la bonne clé, la suprême assertion qui vous donne un peu d’âme, et d’abnégation, vous avez appris, plus que toute autre chose, d’un éveil, le vôtre !