(texte (??) – 1er sept. 2016 à 21h38)

—> 1. « İl », prolegomena, studium : 34. [s L] plaidoyer pour une thèse érudite et méchante

(récit original)

C’est vrai que certains jours après s’être émerveillé d’un écrit nouveau, vous vous écriiez ravi d’y avoir trouvé là l’ultime parole dans sa plus juste sonorité, fière de cette allure que l’on donne à un contentement de peu.
Puis au lendemain, peut-être encore, un jour ou deux, relisant cela pour la joie, la retrouver cette idylle à peine déflorée, s’en trouver fort dépourvu ; cette parole que l’on a crue miraculeusement parfaite, s’avérait « nulle », « médiocre » ou plus prosaïquement « a chié ».
Alors s’emmêlent, d’un moral déprimé, des solutions irrésolues ; fallait-il éprouver d’autres idées, abandonner là le vestige détrôné, la page manuscrite du rêve, pour qu’elle s’envole ?
Après plein de nouveaux jours, faisant passer la rancœur du désamour pour une joie facile de toujours, « laissons mûrir, voilà ! », ai-je dit à mon tour.
Le temps a fait son affaire ; un matin d’un bon réveil, en relisant cet écrit-là, par hasard, sans plaisir ni méprise, on finit par n’y trouver que peu de défauts, on ne l’estime pas si mauvais, alors on l’arrange avec la froideur d’un correcteur qui s’y colle ; enlève, ajoute ou barre ce qui détonne ; on le soumet à une dernière lecture, cette fois neutre et sévère, pour s’entendre dire, « voilà ! cela n’est pas si mal », ou encore, malgré tous les efforts, admettre enfin que d’aucuns mieux, on n’en eu été capable.