(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : peregrinatio > le détachement > éveil

(J’ai réparé une petitesse, un acte imbécile, dans une demande d’excuses, j’ai demandé d’oublier un geste inconsidéré.)

L’éveil reste à ce point décisif dans le désir de percevoir l’en-dehors de soi, afin de relier (les choses), puis de s’effacer, pour que tout puisse recommencer, dans une nouvelle variante ; un cycle incessant qui ajoute à chaque fois un nouveau détour, une nuance, explorer une présence emportée…
N’y a-t-il aucun centre, aucun ventre, aucun pouvoir ? Dans ce cas pourtant tout semble relier, c’est étrange cette sensation : « devoir relier et puis s’effacer ? »

Apprendre à relier ?
Ce qui fut perdu, c’est peut-être pour cela que la vie se diversifie tant, elle tente de retrouver le vestige perdu, cette liaison interrompue… Et cela lui donne le vertige, une histoire vieille de milliards d’années, il y a tant à raconter…

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(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : ajoutements > considérations philosophiques

L’expression artistique pourrait exprimer qu’un besoin de représentation purement entre humain, une demande de reconnaissance affective ; en cela elle est biaisée par cette dérive.
L’expression artistique qui m’intéresse serait plutôt celle qui interpelle notre rôle parmi les vivants ; rechercher l’essence des principes de notre existence, en dépassant la sphère purement de « l’entre-soi », ce que nous idéalisons un peu trop à mon goût. Nous ne sommes pas seuls sur cette planète, il convient de l’admettre et d’agir en conséquence, éliminer toute concurrence ou cohabiter ? La pérennité de notre lignée se situe entre ces deux extrêmes. Apprendre dans la recherche d’une symbiose avec ce qui nous entoure. Cette quête, de vouloir toujours dominer et de s’accaparer tout et n’importe quoi reste un leurre à dépasser ; de s’en rendre compte est déjà un progrès à défaut d’une action. Le vivant n’en est pas à quelques milliards d’années ; nous, oui ! Le déclin de notre espèce est déjà en cours, la chute sera rapide.

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(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : à trois ans (variation dramatique) (parole en marchant - 13 oct. 2017 à 19h21)
—> développer la comparaison avec une histoire d’assassin

Je vais vous raconter cette histoire de celui qui ne voulait plus vivre parce que son crime était terrible. On fit des salamalecs pour déroger à la sacro-sainte tradition de (du) laisser vivre ; il dut se pendre lui-même au bout du compte.

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(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : rencontrer, laissez rêver, quête (parole entre deux sommeils - 9 nov. 2017 à 3h13)
—> ajouter à livre 4 : on l’interroge à propos d’aimer !

Rencontrer oui les belles personnes, il n’a pas rencontré les bonnes personnes.

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(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : peregrinatio > le détachement > départ

C’est comme quelque chose qui paraîtrait merveilleux, les mots se prolongent comme une rallonge, explore des contrées aux attraits ennuyeux ; justement, au passage il apparaitrait comme cet éditeur ambitieux qu’on pousserait à faire paraître une édition de tous ces mots aux traits peu capricieux, quelques éruditions de passage qu’un vent malheureux apportât de la plaine, vous le savez bien, celui-là vous pousse à mordre à perdre haleine. Cette blancheur diffuse comme un entonnoir accumule les idées les plus noires, les plus tournés vers un ciel, ces lieux pareils ajoutent un mot ou deux.
Comment voulez-vous rester raisonnable avec tous ces maux ; les lettres le laissent faire ce qu’il veut, enfin, laissons-le par prudence ; cependant par la lande s’évadent de nouveau d’autres termes tout aussi facétieux ; bien plus il faut comprendre tout ce que je dis ? C’est comme un dessin, parfois je n’en sais rien ce pour quoi je le fis. Tout comme la lune, on l’attrape, et puis, après pour en faire quoi ? Hein ! Dites-le-moi ? C’est comme la vie, au son d’un accordéon, nous raconte bien d’autres mélodies. C’est comme l’inspiration, quand ça sort ça sort, à chaque moment vous devez vous arrêter pour noter la musique, rajouter des notes des mots, c’est pareil ; à votre entendement, ajoute permanent comme une maladie, une peste bienheureuse, tout ce que l’on vous dit. Vous rendez-vous compte de quelle chance vous avez là ; ce n’est pas donné à tout le monde ce dégueulis-là.

—> l’auteur (le scribe de passage, avant de partir)

Un jeu facétieux, un ciel langoureux des outrages orgueilleux ; je ne sais pas moi, je note, je ne fais que ça, noter ! Annoter sans cesse la mélopée. Allure éteinte au petit matin, ajoute ajoute sans cesse cette prudente envolée vers toujours je ne sais quoi ? Ça vient, ça va, aller savoir pourquoi. Ah ! Ah ! Riez donc ! Ce caprice bien facétieux vous attend au coin de chaque angle, vous attrapent les mots, un ou deux au passage, même si vous n’êtes pas sages, cela se fait malgré vous ; comme un criminel à force de tuer, ils tuent machinalement, la vie vous fait réaliser de ces débordements ? Ce sont de petits détails langoureux, ils s’échappent de ma caboche comme des bienheureux.

—> à transposer > pour l’exemple lyrique que cela donne à un élan dramatique futile de la vie courante…

Souviens-toi du petit Léopold (ce petit bonhomme tout popaule), ce petit escroc mystificateur de passage qui vint me visiter, il me dit « il ne faut pas poéter plus haut que son cul ! » Et moi, dans une ivresse de colère, je jetais l’argent par les fenêtres, ces quelques billets de banque que j’avais amassée, lui très tôt s’empressa d’aller les ramasser.

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(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : livre 4 avant la colère 217.

De ses rêves, j’en retiens une île de mots avec des vagues et des repliements.

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(textes manuscrits - début 2018)

—> ajouter à : peregrinatio > livre 4 > il

Indirectement, il pensait à tout cela : le vol de l’oiseau vu de sa fenêtre, la sueur de son dos qui lui indiquait une froideur de ses os, l’excroissance au fond de sa bouche, une gêne qu’il frotte avec sa langue ; tous ces mythes qu’il observe et ce nuage indistinct microbien, un « habitement » au-dedans de lui, il n’y peut rien. Est-ce eux, les protagonistes de sa mémoire, de ces rêves, de ces histoires, il ne sait où s’arrêtent tous ces propos qui l’élèvent ; comme de percer le mystère de sa défroque, illusion ou révélation ; cela le rend dubitatif. C’est à s’y méprendre, tout être n’est pas seul, il forme une émergence mobile à la quête de la moindre bouche ! Du corps, sa nourriture, de l’esprit sa divergence et le désordre de ses actes, ses influences ou sa ténacité à préserver sa carcasse contre les aléas de sa présence ici, on ne naît pas où l’on voudrait ; au début, un hasardeux mélange organise toutes les cellules et les substances de son devenir…
à un moment précis, un détachement indécis se précise, une étape est atteinte dorénavant, il convient de naître comme la nature a voulu, c’est ce qu’on lui doit ; batifoler sur cet entendement serait ma foi bien présomptueux, on ne naît pas de sa foi, où on naît parce que c’est comme ça ! Un sort pas toujours enviable. Regardez les tortues de mer (à leur naissance) sortir du sable de la plage pour aller le plus vite possible se fondre dans l’eau de la mère nourricière, déjà dévorée par les oiseaux de passage et bientôt tout prédateur au creux de l’océan ; sur mille, combien en réchappent ?
Voyez comment nous tentons de préserver nos propres pontes, le soin que nous y mettons. Voyez, au creux de la savane, dans les pays affamés, ce même soin désemparé où l’on se démène tant et peut à pondre aussi et crever aussitôt sous les assauts ennemis ; la pourriture a déjà atteint le nouveau-né, abandonné par une mère absente parce qu’abattus par une horde envahissante, des rebelles tuent pour effacer la trace de leur déraison dépérissante. Un contraste étonnant face au confort de nos maternités luxueuses ; tous, nous n’avons pas les mêmes chances dès la naissance ; une loterie peu soucieuse d’une égalité, la vie forme des êtres et les défait presque aussitôt après un méfait opportuniste, elle refait sans cesse, au bout, en reste quelques-uns ; cette répétition n’est pas encore tout à fait comprise dans sa totalité, elle maîtrise pourtant ; méfiez-vous des méprises.

Qui parle de conscience, volatile, elle le reste, tantôt, mille en moururent de n’avoir pas eu assez de temps, d’en acquérir suffisamment de ce précieux déroulement, pour vivre ne serrais-ce qu’un éveil, quelle qu’il soit (ils sont légions, cela va du cloporte à l’animal le plus prépondérant, en pansant par l’infime bactériophage, un œuf écrasé, un soldat tuer, une libellule gobée…). Qui parle de votre conscience de ce temps, en avez-vous eu, de la chance, de naître comme il faudrait avec tous les attraits d’une justice prévenante. La conscience, c’est ce qu’il nous reste quand nous avons eu cette chance, de perdurer, de s’instruire du monde comme il est, de se nourrir convenablement, d’avoir des amitiés, de partager, d’avoir de quoi aimer enfin, parce que ce serait notre destin ? Mais vous rêvez, réveillez-vous ! Ce n’est pas cela la vérité, elle est bien plus claire que cela, elle ne mâche pas ses mots, toutes les images de nos radios et les sons des TV nous les montrent, votre imaginaire fait cette inversion, le monde est saignant ! Le moindre râle comme le mien en ce moment reste une chance inouïe de laisser une petite trace de sa conscience, celle d’être là à cet instant, dans la pénombre d’un abri, sous un toit quand il pleut dehors et qu’il fait froid l’hiver, ou qu’il tombe des éclats d’obus à la moindre guerre inévitable. Cette vie balbutiante de déraison s’entre-tue pour de vulgaires raisons, toujours les mêmes : la folie, la folie ordinaire et sans passion, au moins ceux-là ont de quoi s’occuper, ils tuent sans raison, c’est une occupation comme une autre. Où voyez-vous de la conscience là-dedans ? De la vie laissée à l’abandon, comme la nôtre au bout, vous y verrez toujours un désastre qui pue !