(parole en marchant - le 24 août 2018 à 9h49)

—> 2. « petit chemin » :

Un jour, un beau matin qu’il souhaitait se balader en forêt, il passa par hasard, dans un endroit où sous le couvert des chênaies, les trouées se font éparses (les arbres n’ayant pas encore une houppe suffisante pour tout recouvrir et se rejoindre pour fermer le couvert) ; eh, cela laisse un semblant de ronciers se prononcer (propager) rendant la marche désagréable, tant il fallait les enjamber ces ronces auxquels (dans lesquelles) on s’y prenait les pieds, et parfois l’on risquait de tomber ; à moins qu’on aille un bâton pour se soutenir… ce qu’il avait, il était habitué à ce genre d’aléas. Par mégarde ou plutôt par inadvertance, un de ses lacets se défit et il cherchait une souche, un appui, pour y mettre son pied et relacer sa chaussure ainsi défaite ; cela évidemment le gênait dans sa marche et il était désireux de résoudre ce… cet inconvénient momentané, pour progresser mieux au-dedans de la forêt. Il trouva bien une souche, un peu comme… pas tout à fait comme les autres, comme si on l’avait coupé il y a peu, aux angles de sa coupe légèrement penchée, elle dépassait le sol de quelques centimètres, oh je dirais tout au plus quinze ou vingt centimètres ; avec cet angle penché vers le sud, elle était déjà toute noire, prête à recevoir les premières mousses qui commençaient déjà à préparer le terrain ; il posa son pied dessus et refit son lacet (défait) ; ce qu’il ne comprit pas tout de suite, c’est qu’en faisant cela, ses (les) clés de (démarrage de) son véhicule auto roulant tombèrent à côté (ou du moins, c’est ce qu’il croyait), en se relevant, il n’entendit pas le bruit que firent celles-ci et continua son chemin ; ce fut quelques kilomètres plus loin en prenant conscience que le petit renflement que faisaient les clés dans sa poche (elles) n’était plus là, qu’il ne s’en rendit pas compte (tout de suite) que celles-ci étaient tombées ; il se remémora les instants où cela put se produire et très vite en vint à la conclusion que ce ne pouvait être qu’au moment où il refit ses lacets ; ou quand son corps devait traverser une broussaille, dans ces gesticulations, les épines s’accrochant à ses habits pouvaient très bien avoir d’une manière impromptue, déloger les clés, qui (elles) se trouvaient (exactement) dans la petite poche accolée à la grande (à droite) (comme il est d’usage de coudre sur les pantalons de toile robustes, de nos jours) et qu’il en faisait ressortir (le pendentif du porte-clés, par habitude ; il allait comprendre que c’était une grossière erreur cette pratique), il suffisait qu’une épine s’accroche à (un) des anneaux du porte-clés, que celle-ci tombe et qu’il ne s’en aperçoive pas, ce fut bien le cas… Il élimina relativement bien vite, le cas des broussailles, il ne restait que les souches auxquelles il s’était appuyé pour refaire ses lacets ; cela se produit à deux reprises, dont la première fut cette souche, pas comme les autres, très anguleuse et peu haute, qu’il tenta de retrouver (à) en plusieurs reprises ; il mit un temps infini à tomber dessus, à pouvoir dire « je t’ai retrouvé ! » Ce qu’il ne savait pas encore, c’est que cette souche-là n’était pas une souche comme les autres, elle abritait un lourd secret, le secret de la forêt, et dans son silence elle murmurait, elle riait même en sourdine de ses recherches infructueuses : allait-il (les) retrouver ses clés ? Perdre des clés, dans un endroit où il y a lourd secret, aaah ! n’est-ce pas là la pire des situations, on ne perd ses clés en de tels endroits, car la forêt semble les engloutir et y maintenir un grand secret ; il allait s’en souvenir (de cette aventure dérisoire), où étaient-elles donc ces clés ? Poursuivons la recherche…

(parole en marchant - le 24 août 2018 à 9h52)

C’est qu’il était entêté et qu’il ne s’avouait pas vaincu ; ainsi… il voulait la retrouver, cette souche ; eh ! qui devenait, à ses yeux, énigmatique tant il était difficile de la retrouver (ou : tant était difficile d’en déterminer l’endroit exact) ; il ne savait… il ne s’avouait pas vaincu, au contraire, plus la recherche durait, plus il désirait persister, et souhaitait ardemment résoudre cette énigme ; une souche ainsi perdue, cela n’était pas normal. C’est vrai qu’il avait le sens du secret facile, et dans sa tête s’ingéniait, des mystères, des histoires, très vite… Tient là… ah non ! ce n’est pas celle-là… eh ! il tournait, tournait, tournoyait, refaisait sans cesse le chemin, faisait (posait) des repères sur des cartes, notaient les endroits et peu à peu par éliminations successives, fini par trouver l’endroit ! (je rêve…)

(parole en marchant - le 24 août 2018 à 10h08)

Puis à un moment, un chemin, une vague allée tracée par les bêtes (de la forêt) l’amenait à un ensoleillement ; une éclaircie au loin, laissant voir la verdeur de feuilles éclairées par le soleil, d’un vert printemps éclatant, malgré que l’on soit au cœur de l’été, ce contraste était remarquable, des petits Houx fragons jonchaient tout autour de l’allée, des Houx fragons à côté du Houx vrai, l’Ilex commun… Il avança donc vers cette lumière qui l’interpellait, qui l’appelait « vient dont ! vient dont ! » La forêt se jouait de lui, cela est-il possible ? Il passa à côté d’une marne, le fond humide laissait voir le pas de quelques sangliers qui la veille avaient pataugé. Il continua son chemin vers cette lumière… mais toujours pas de cette souche dont il recherchait désespérément la présence. Au bout de cette lumière, là où l’éclaircie de la forêt se faisait la plus intense, où l’on voyait poindre le soleil en levant les yeux… (puis) une source, une autre marne, laissait voir d’autres pataugements de sangliers qui, la veille, c’est certain, étaient là pour se rafraîchir des chaleurs de l’été…
N’ayant obtenu aucun résultat, il s’en retourna et reprit son chemin pour explorer différemment ; mais cet instant il l’avait pris comme une inspiration, quelques idées, quelques instincts au creux de lui, encore indéterminé, qu’il ne décela pas tout de suite, car en se retournant il se dit « mais que la forêt est bien sombre ? » Effectivement, les rayons du soleil n’arrivaient pas où il allait, les arbres étaient plus denses à cet endroit, ils ne laissaient poindre qu’une lumière diffuse ; puis, comme si le soleil ayant compris ce qu’il pensait, laissa poindre quelques rayons sur l’allée qu’il avait prise et une lumière par tache, marquait son chemin ; comme pour lui dire « va donc par là, peut-être que par là est ton chemin ? » Oh ! il ne prit pas conscience de ce qu’on vous dit là, pas tout de suite, au moins… peut-être plus tard, à la réflexion, en y pensant. Il avançait très lentement, presque désespéré de ne pas trouver sa souche, tant méditée, tant espérée… On aurait dit que par un caprice, la forêt souhaitait l’orienter vers quelques délices qu’elle avait pour perdre les promeneurs qui s’y aventuraient ; c’est bien possible ! À un moment, il approcha auprès d’un fossé ; de ces fossés que les hommes font pour permettre une meilleure évacuation des eaux, irriguer les sols et éviter que des mares se forment un peu partout, que l’eau si vitale à tous soit mieux répartie. Le fossé était vide à cet endroit, car trop haut, il était à un point plus élevé de la forêt, il fallait donc redescendre un peu pour que l’on voie les premières traces d’eau, là où la forêt s’enfonce, et vous voyez quelques sphaignes encore s’animer au fond d’une mare… là où l’eau était suffisante pour un quelconque désaltèrement d’une bête de passage…