(parole en marchant - 8 mai 2018 à 13h50)
—> 2. « petit chemin » :
(des oiseaux piaillent aux alentours)
– Dans le chemin, à côté de l’arbre à la branche tombée et coincée… dans une zone un peu verte, où pousse… aaah, le Millepertuis, les pieds de Scrofulaires, de Digitales et d’herbacées divers, Carex ou autres, une graine d’Ambroisie est venue, et un jour au beau milieu du chemin, l’Ambroisie s’est élevée à côté d’une Ronce, d’une Digitale…
(il cherche par terre avec son bâton)
– je repasse l’an suivant et je regarde si la plante a essaimé… je ne la vois plus. Il est vrai que le contexte ne s’y prêtait pas, ici dans une allée forestière ; pour l’Ambroisie, il lui faut quelques éclaircies, pour pousser ici, mériterait que l’on éclaircisse mieux ; ce ne fut qu’une graine qui tomba là du dessous d’une chaussure, d’un sac déversé qui la contenait, on ne sait… peut-être un oiseau qui chia une de ses graines, on ne sait ? Il est que… de la petite plante je n’y retrouve rien de sa descendance, encore aujourd’hui, sinon les habituels Millepertuis, Digitales et Scrofulaires… Sinon là, je m’arrête, que vois-je ? Si, elle revient, peut-être elle… une touffe ? La feuille ressemble… quelques pieds semblent s’être propagés à l’endroit même, nous attendrons donc un mois ou deux ; en revenant, nous verrons bien…
(parole en marchant - 8 mai 2018 à 14h28)
(sans le savoir, les oiseaux le lui soufflent sur son passage, cette légende qu’il transcrit lentement, maladroitement il répète, se redit, au fur et à mesure de leurs chants ; les oiseaux, dans les ramures, se moqueraient-ils de lui ?)
– Dans une cabane de forestier abandonnée, au creux de la forêt, le long d’un chemin, un peu à l’écart, se cachait un Loup. İl perturbait le parcours des vacanciers ou des promeneurs, leur apportant une petite frayeur ; ce passage était réputé pour être une épreuve, une épreuve à celui qui s’aventurait en pareil endroit, car le loup y était, il guettait ; non pas par gaîté de cœur, mais parce qu’on lui avait appris que dans la vie pour survivre il devait mordre.
– Peu importe qui le lui apprit, il ne devait sa survie qu’au fait de mordre, et parfois en mordant un peu plus emportait un bout de chair, de l’intrus qui l’avait croisé par mégarde. C’est ainsi qu’il survivait et comme toute vie à une fin, la sienne porta un symbole, apportant un symbole à ceux qui la vécurent, ou celui qui la vécut.
– C’était un vieux promeneur avec son bâton, voyant le loup s’avancer auprès de lui pour le mordre, encore une fois mordre à belles dents ; on voyait bien qu’il n’était plus ce gaillard d’antan, plus tout à fait vif, mais vindicatif. Il avançait vers sa proie pour le mordre à belles dents, comme autrefois. Était-ce le coup du sort, était-ce une manière de mourir enfin, au moment où il voulut mordre, le vieillard leva son bâton pour frapper du peu qu’il pourrait. Le loup manqua sa proie, à mordre, ses dents se refermèrent sur rien du tout, pour la première fois, il ne mordit point. En effet, fut-il contrarié à tel point, que son cœur, d’où sa fin, ne put le maintenir plus avant ; d’une crise anxieuse d’un avenir incertain, tout son corps s’effondra et ce fut sa faim (réellement, qui eut raison de lui).
– Oh ! le vieil homme s’enorgueillit et raconta qu’en levant son bâton, il terrassa le loup, celui qui endeuillait autrefois toute la contrée, à ce passage, celui-là qu’on redoutait tous comme une épreuve, le loup cette fois-là ne mordit point et ce fut (assurément) sa fin, le symbole était approprié ; le vieil homme en usa jusqu’à son dernier souffle, sa petite gloire éphémère (celle) d’avoir terrassé le loup ; il avait omis bien vite que ce dernier n’était plus tout à fait frais et que c’était un loup se mourant, qui pour une dernière fois l’assaillit et loupa sa proie (snif), ce qui le vexa tant (ce dernier), par un haut-le-cœur exorbitant, il s’effondra sur le sol péniblement.
(un oiseau comme pour assoir l’éloge funèbre du loup siffle à plus reprise, « triii triii triii ! »)
– Plus tard, oh ! peu de temps après, le vieil homme imbu de sa gloire avoua, ah, au dernier qui l’entendit qu’il vit mourir un vieux loup devant lui, honnêtement (c’est ce qu’il) dit ; il acceptait cette dernière fois (snif) que ce dernier (aveux) annonçait sa (propre) fin prochaine ; et de cette gloire éphémère… et de cette gloire éphémère, il n’en tira rien du tout (snif), sinon des désagréments, à tant l’expliquer, cette fin (snif) peu glorieuse du loup (autrefois) terrifiant. Il oublia de dire lui-même qu’en levant le bâton il était terrifié lui-même (snif) et fut bien surpris quand le loup referma sa bouche, sa gueule, sur rien du tout et s’effondra. Le vieil homme voyait mourir devant lui une gloire s’envolant (s’éclipsant) vers lui, pour annoncer sa (propre) fin à lui aussi, etc., etc. en rajouter des qualificatifs sur le sujet que voilà !