111. livre 3 affairiste (texte (??) — 23 sept. 2015 à 0 h 54)

Du plus lointain qu’on se souvienne ce peuple fut toujours innommé, car aller là-bas n’était d’aucun attrait, ne suscitait nul désir, sinon la peur d’un retour impossible, un aller simple vers son tombeau.
Les terres en ces contrées étaient si maigres et si désolée qu’on n’y traça aucune frontière ni ne décida une appartenance à qui que ce soit vraiment certaine. Aucune richesse ici ne suscitait le désir pour que l’on s’y étripe à la manière des hommes, ou d’y grappiller un quelconque bout de terre ; au plein milieu du vaste désert si inhospitalier, à quoi bon… L’impensable même était l’oubli des géographes qui comme par magie négligèrent d’achever un quelconque tracé de ce lieu improbable, ils l’ignoraient. Sur les cartes d’état-major, il n’y avait que l’indication vague de rocailles et de sables communs à tout désert, au bord d’un fleuve éphémère, sans eau ou presque les saisons chaudes et majestueuses aux saisons pluvieuses ; mais ça, c’était encore ignoré.

166.

À l’arrivée du voyageur, sur les rives du grand fleuve.
Un vieillard assis sur un rocher laisse voir un grand sourire sur son visage.
Il appelle un enfant et l’envoie chercher quelques personnes pour accueillir le nouveau venu.
Le vieil Oulsourech, car c’est comme cela que le nomment les enfants leur dit,
— Ivane tapir Majirco ! (Allez me chercher Majirco !)
— Acca, acca ! Oulsourech nani… (Oui, oui ! Grand-père chéri).
Et les enfants, avec des cris de joie, s’éloignent en courant en appelant Majirco.