(texte manuscrit *** - le 12 sept. 2018 à 7h05) 983
(augmenté et corrigé le 14 sept. 2018 à 21h30)

récits primitifs

Un premier racontement s’est immiscé à travers ces récits, ils sont primitifs, car ils touchent à des faits très anciens venus d’une mémoire parcellaire. Ils parlent déjà d’un être imparfait.

Le biais initialement choisi pour cette histoire commence comme un roman illusoire. Nous devions casser ce type de narration, elle ne sert pas le propos.
Le propos, répétons-le, est celui de la mémoire, de la trace, du souvenir et de la sensation. Le personnage, le « İl » de l’histoire, devient le prétexte ajouté à cette mémoire et « il » est imparfait, oui, le propos donne cette souvenance d’une imperfection, d’une faille… c’est ça !

Réfléchissons… le souvenir d’un être déjà imparfait, cela ressemble à un bon commencement narratif, un début salutaire pour un décortiquement futur ; un brin de cynisme au creux de la pensée s’ingénie en moi.

Faisons comme avec la grenouille, dans un cours de sciences naturelles, attachons-le à chaque patte sur une plaque d’étude, et ouvrons-le par le milieu, ce « İl » dont nous parlons et observons ses moindres réactions. Ah oui, soyons cruels, laissons-le vivre en le dépiautant, pour voir comment ça fait un réel découpement et l’agitation d’un bras sous l’impulsion d’une décharge électrique, le grésillement d’un petit éclair qui vous bousille tout entendement quand on est sur la plaque à la place de la grenouille. Une histoire se construit tout autour et avec cette cruauté produite par des vivants, à l’encontre d’autres vivants. Observons-la cette cruauté ; où mettre le curseur de la sensiblerie, de la compassion et d’une éventuelle morale, une ostentation ; quelle est donc cette souffrance, celle de son décortiquement, ou déjà avant, celle de son imperfection quand il naquit ?

Ensuite, sous quels critères nous permettrons-nous de considérer cette imperfection et pourquoi réalisons-nous cette cruauté envers un être attaché ? Dites-le-moi, que je comprenne ? Moi ? Je suis un « cheval » et l’être attaché n’est qu’un homme, un vulgaire homme. Je pourrais être tout aussi bien, une girafe ou un lièvre, une biche ou un microbe, un procaryote ayant soudoyé une forme multicellulaire pour aller jusqu’au bout de cette expérimentation et la digérer : la cruauté ! À moins que ce ne soit un acharnement, agressivité, atrocité, barbarie, brutalité, dureté, férocité, inhumanité, maltraitance, méchanceté, sadisme, sauvagerie, torture, ou violence faite à nous-mêmes et aux autres aussi, ne l’oublions pas, la cruauté est un barbarisme que nous avons inventé !

(version et ajout du 13 sept. 2018 à 10h30)

Soyons fous ! Oui, je le sais, une part d’autisme avec un syndrome léger, ou peut-être une bipolarité diront les psys de tout poil (mais a-t-on besoin d’un tel diagnostic ?), la frontière n’est pas précisée entre la raison et la folie, une folie ordinaire me ferait agir de la sorte ! Je l’incarne déjà ce fou dans la demeure, celle où j’habite, cette boule ronde tournant autour d’une étoile, quelque part dans l’univers et je m’interroge, je m’interroge… La voici mon affaire, ma part dans le mouvement ; l’énergie que je dépense est à jamais perdue, pour une idée, celle de ma présence, une éventualité ingéniée au creux de la vie, comme pour tout être cette interrogation presque maladive : qu’ai-je accompli ? Et quelle est-elle donc cette trace que je laisse, faut-il que je la laisse ; ne devrais-je pas tout masquer, voire même effacer ? Il est des choses que certains hommes ne désirent pas entendre par on ne sait quel manque d’intérêt ; ils accomplissent des gestes que certains répugnent… La voilà, la maladive aventure dans le récit, elle y transpire sans joie sur une joie de l’écriture tout aussi maladive dans ce racontement très long, histoire de voir comment ça fait de dire autant de bêtises que je dépeins sous quelques traits. Voilà bien ma peine, très cérémonieux, je raconte, je raconte, sans forcément comprendre ce que je mets dans cette prosodie sans attrait.