(texte manuscrit - le 8 oct. 2018 à 0h07) 957

« Il » c’est la part qu’il y a en nous tous, la part des hommes et la part des autres, ceux qui ne sont pas nous, et cette dernière part est loin d’être la plus faible, elle s’empare en tout de nous, nous n’occupons qu’une part infime du monde, malgré notre prétention à tout dominer, ou de se donner l’air d’avoir cette force. Nous vivons de beaucoup d’illusions parce qu’une part de nous ne nous dit pas tout, une vérité cachée et des rêves nous guettent, parfois nous effleure la quête d’une audace, un petit méandre au bout de nos vies, pour un désordre ou un bien, ou rien du tout, juste le passage d’un chien (errant et solitaire, la phrase est connue, cette image quand il traverse une rue, nous l’avons déjà vue).

« Prenez la vie comme une aubaine et faites des petits ! »
Voilà ce qu’on vous dit quand on a vingt ans. Vivre, voilà aussi le grand mot lâché et de mordre à pleines dents, certains les écornent à peine une bouche fermée, d’autres ont de la chance, le met leur fut fameux, il leur inspire plus qu’une danse, certains dehors furent heureux, toutes les variations de ce « il » au creux de nous, ici quelques échantillons déposés comme un trésor oublié sur une quelconque île innomée auprès d’un peuple sans nom.

« Il » leur laissa en effet, son récit, comme tous ceux qui venaient ici. Il repartit vider certainement, mais le cœur léger, de quoi finir un récit interminable jusqu’à l’ennui de celui qui le lit.
Peut-être ne lui est-il pas destiné (ce récit), peut-être est-ce trop tôt ou trop tard. C’est bien difficile de vider toute une mémoire, en découvrir chaque recoin, les mots ne suffisent plus et demeure impuissant quand il s’agit de tout dire en vieillissant, un jour ou une nuit, une main invisible et disgracieuse, viendra prendre votre instrument d’écriture du doigt (ou : saisira votre instrument d’écriture de votre doigt), le posera gentiment et te dira « voilà ! C’est fini ! »

(8h50)

Mate ! Peut-être un enfer ou peut-être une nuit ?

(9h10)

Une petite voix me dit « on ne fait que répéter la même chose… depuis la nuit des temps ! » Les histoires que nous racontons sont cet éternel recommencement, tout un univers apparaît au son de vos mots, ils ont été inspirés par cette petite voix, elle te dit de mettre tout ça dans tes écrits, dans tes romans, ton rapport, même si cela t’ennuie, je te vois noter noter cet entendement de la petite musique qui s’égrène au fond de toi, que tu ne peux arrêter, à moins d’en devenir fou.