(texte manuscrit - le 30 juill. 2018 vers 0h30)

—> ajouter aux préambules : « mais aussi… »
—> A trier !!

À propos de vouloir connaître le nom de l’auteur (et ce qu’il est).

Vous voulez savoir, sinon cela vous paraît suspect ?
Mais je vous retourne la question, « pourquoi donc vous désirez tout savoir ; mettre un nom sur celui qui écrit ce récit : c’est l’un de vous, cela ne suffit-il pas ? »
À quoi bon d’avoir un nom ? Vous vous obstinez, vous en faites un principe, une règle, un savoir obligatoire ; mais on ne vit qu’une fois, on ne fait que passer, tout comme nos cellules se renouvellent sans cesse, ne sont pas les mêmes à notre naissance et à la fin de notre vie, puisque notre corps a changé de forme, et pourtant l’entité que nous sommes est la même, dit-on ; sa forme a évolué. Pourtant au-dedans y est resté un patrimoine, une information, celle de sa création et de son histoire, celle d’où tu viens et c’est toujours la même histoire, en gros, même si chacun ne raconte pas les mêmes choses (en d’infinies variations) ; il s’agit de nous, enfin !
Répétées des millions de fois, des milliards de fois, au fil du temps, ces répétitions incessantes qui laissent à chaque fois une petite variation, celle de l’individu, de la différence (une singularité) ; et vous voudriez mettre un nom à cette différence ? Vous le faites déjà, pour commémorer les « grandes » différences, les « grandes » variations de notre existence ; vous appelez cela « les grands personnages » de l’histoire (notre histoire, uniquement ! là réside un problème… nous en reparlerons).

Mais de moi, cette citation (à comparaître nommé), je n’en veux pas, je n’ai pas de nom, pas cette fois, un autre jour peut-être, mais pas cette fois !

Je parle de lui, ce « İl », à la recherche d’un nom qu’il ignore, mais je ne suis pas ce « İl » ; ce qu’il découvrira, je ne le sais pas encore puisque son racontement n’est pas terminé : on ne sait pas encore, patience !

Il y a bien ce double patronyme qu’on vous donne ici à la naissance, mais ce n’est qu’un sigle pour mieux vous repérer, vous contrôlez, on y a adjoint des chiffres soi-disant pour votre sécurité sociable, vous vivez en société, c’est pour mieux vous identifier (vous tracer).
Cette manière de laisser une trace ne me repère pas suffisamment ni ne me convient. De ce nom je n’en veux plus ; de sa trace, elle sera vague et diffuse ; un parsèmement au fil du temps, sur les rampes de mon détachement.
Oui, c’est ainsi que commence mon détachement (ou : que commence un détachement).

Redéfinition :

De notre naissance à notre mort, les cellules (qui nous constitue), les atomes qui les composent ne sont plus les mêmes, ils ont été remplacés, renouvelés au fil du temps. Pourtant n’est resté qu’un groupement identique du début à la fin (ou : pourtant notre entité à conserver une unité à travers…), une information transmise de cellule naissante aux cellules mourantes, des atomes s’ajoutant à nous aux atomes nous quittant. Cette information consacre une identité, la vraie, pas ce nom que l’on me donna après (ma naissance), il n’est pas un nom, mais un enchaînement (de chaînes) pour un éventuel fusillement.

Mon vrai nom n’est pas cet identifiant, mais celui produit au-dedans de moi cette information : celle qui me forme ; elle ne prend pas de place, elle est toute petite, infime (d’une densité incroyable), et pourtant elle raconte toute mon histoire, et mon histoire, on peut la relier au reste (sans aucune difficulté, aucun problème, toujours la même histoire qui est racontée, avec des variations pour l’agrémenter).

(Peut-être, ce texte devrait-il arriver vierge aux yeux des autres, ou ne pas arriver du tout ; aujourd’hui encore, je ne sais ?)

Ne pas le corriger, qu’il ne soit pas corrigé par un autre semblable.

Stipulé : ce texte est en grande partie vierge de tout regard, sa version finale est totalement vierge de son accouchement, il n’eut qu’un seul regard, le mien, et j’ai trouvé cela bien suffisant.
Vous y trouverez sûrement quelques erreurs dans le langage où il fut rédigé, des mots nouveaux ou rares aussi, écrits comme un défi ; restera ce que vous appelez quelques fautes orthographiques ou grammaticales (les vilains mots), mais cela ne fait rien ; en fait, je m’en fous, puisque je n’ai pas de nom à y coller à cet écrit, certainement pas le mien que j’ai détaché, il ne vaut rien…
Encore une fois, ce détachement ?
Pourquoi donc ? Je ne travaille pas pour une postérité quelconque, là où je vais n’est peut-être qu’un égarement de plus, mais ça ne fait rien ; mon processus semble aller là où il n’y a apparemment rien, aller vers un rien ; rien ! Quelle joie, ce rien…

Cette information que je laisse et celle qui est en moi, c’est cela mon nom, ma trace, mon vrai « qui je suis » ; et ce n’est pas un masque, une marque indélébile rouge que l’on apposa sur mon acte de naissance, ce nom-là est frelaté !

Vous pourriez dire « il est bien seul, celui-là, à penser comme cela ? » Non non, pas du tout, nous sommes tous reliés, mais notre cervicale perception, notre entendement commun ne permet pas de percevoir ces liaisons ; elles sont permanentes et se perpétuent à notre insu tout le temps ; tout le temps, sans cesse renouvelé au gré du recommencement de nos cellules à répéter ce montage qui nous anime. Ce corps sans vrai âge, puisqu’il se renouvelle sans cesse ; et puis au bout, une faiblesse, une usure (malgré tout), un arrêtement progressif de nos cellules (elles ne sont plus aussi gaillardes qu’avant, leur renouvellement s’en va s’essoufflant) ; de nos processus vitaux, le vieillissement et la dispersion finale de nos constituants (termine le cycle de nous).
Appelleriez-vous cela « la mort ? » Rien n’est moins sûr, une trace tout de même est laissée, comme une identité véritable, est-il nécessaire de la nommer ?

(ajouts électronisés du 31 juill. 2018 à 10h48)

Je ne serai peut-être pas compris, mais c’est tant pis (me dis-je à moi-même ; avec un sourire en coin, cette idée qu’ils liront cette prose, par-dessus tête) ; je ne suis qu’une expérimentation que fait de moi la vie, il s’imposait à ma personne d’aller là où ladite inspiration me demandait d’aller ; ce n’est pas bien grave, ce n’est que quelques ratures, une expérience, une villégiature offerte à mes entendements… Toute vie ne s’élabore que dans l’espoir de laisser une information à ceux qui l’entourent et aux générations futures, dire : « la chose fut entendue de la sorte, à cet instant remémoré » ; peu importe comment cela fut transporté, nous obéissons à une loi intangible que le vivant ne cesse de transporter du fin fond des âges, au-delà de son existence, les premiers temps de cet univers (et même avant lui, cette idée avait déjà germé, qui sait…). Un gène, en mon dedans, ne cesse de me le crier ! CRIER ! entendez-vous ? C’est assourdissant, d’ailleurs j’en deviens sourd, c’est amusant… et encore peut-être, un fait exprès, pour que j’étudie plus profondément mes dedans autant que mes dehors ; le vivant a de ces drôles de rugissements ?