(texte manuscrit - le 23 sept. 2018 à 0h51) 972
(corrections et ajouts électronisés, 24 sept. 2018 à 10h30)
La véritable naissance et celle d’un épanouissement, un épanouissement quelconque…
Oui un épanouissement s’avère nécessaire pour mener à bien tout projet ; si aucune passion n’est ressentie, cela devient un travail ennuyant et sans intérêt (quelle joie éprouve-t-on à vider les ordures des autres par exemple ; tâche pourtant indispensable à une salubrité commune).
Quand on interrogeait « il », sa réponse apportait une contradiction à ce concept, qu’un épanouissement peut naître d’une folie, d’une cruauté, d’un délit, même quand on a trois ans.
« Au sujet de ma personne, cette naissance se réalisa à travers un geste et il ne fut pas heureux. »
(ajouts électronisés, 24 sept. 2018 à 10h35)
Pour lui, ce fut le déclenchement d’un long éveil, géniteurs d’une certaine prise de conscience du monde et de ses attraits, une forte perception des carences de son espèce, son espèce vivante, précisons-le ; c’est-à-dire lui ouvrant toute une foule d’étonnements ; voilà cette perception ! En effet, sa naissance spirituelle, en quelque sorte, lui apporta ce lent éveil, mais révéla aussi, à lui et aux autres, sa profonde incapacité à aimer comme la société des hommes voudrait qu’il aime, en ayant de la compassion ; bien qu’il sache donner de sa personne pour un projet ayant sa préférence, il le faisait sans amour et cela le ramenait sans cesse à son geste de naguère : il se posait en permanence cette question « pourquoi n’ai-je pas cette passion ? »
Peut-être, ressentait-il trop les particularités de son espèce à force de les comparer à celles des autres vivants, sur cette terre. Oui son amour était mitigé envers ses semblables, tout comme il s’estimait imparfait ; l’imperfection de ses semblables lui apparaissait tout aussi remarquable. Pourquoi ne percevions-nous pas tout de ce monde et pourquoi fallait-il toujours chercher à résorber nos carences et nos défauts ? Il était certes passionné de ce qu’il faisait, mais il se sentait instrumenter par quelque chose, il se doutait bien que son imagination et ses choix ne venaient pas forcément de lui véritablement ; une inspiration plutôt serait le mot. Oui, une inspiration ; puisque c’est quelque chose qui vous arrive, qui vous vient, vient à vous par on ne sait quel processus de l’entendement, vous inonde l’esprit et vous dit de mettre ces mots, de réaliser ceci ou cela… vous obtempérerez probablement avec joie, puisque vous voilà passionné soudain, reconnaissant encore d’une inspiration folle !
C’est ça, sa première inspiration à lui fut folle et meurtrière, elle lui apporta un éveil, une perception accrue de ce qu’il était, mais aussi une méfiance de lui-même contre lui-même ; de quoi idéaliser un tourment suprême au creux de sa tête, ajouter à sa folie un excrément dont il aurait bien désiré se passer.
On peut naître oui d’un épanouissement sans joie et c’est bien pour cela qu’il en veut à la vie tout entière de l’avoir amené à naître ainsi ; il n’en est pas heureux, encore oui, nous rajoutons exprès pour marquer les esprits et aussi pour lancer notre théorie d’une instrumentation du vivant fait à nous-mêmes comme à toute vie sur cette terre. À chaque naissance vous y trouverez une tentative de créer une variance dans les gestes justement, et les actions futures de chaque être. À aucun moment, vous n’aurez une répétition exacte de chaque agissement, il y aura toujours une variation, même légère ; nous le disions précédemment, chaque geste a des conséquences, tout le problème réside en chacun, de savoir très vite comment réagir pour survivre, parce qu’évidemment, si nous pouvions prédire les effets de nos actions réciproques, ce serait trop facile de connaître déjà son avenir. Il sera donc, imprévisible, par la force des choses, et aussi surtout par la force d’un univers qui ne permet pas apparemment de prédire un quelconque futur ; pour une raison fort simple de notre point de vue, à cause de la nécessité de varier sans cesse, ce que nous étions auparavant a été modifié par des entropies dans la nature, des choses qui veulent que tout obéisse aux mêmes lois : naître, vivre et mourir, que vous soyez une étoile, un atome, une roche, un papillon, une bactérie, un embryon, un humain, même un univers quel qu’il soit, va naître, vivre et mourir… Les temporalités entre ces trois moments ne sont qu’un temps qui passe indéfiniment. Qu’il se dilate ou se comprime comme un élastique tendu dans l’espace, vous aurez toujours au bout du compte un résultat identique : d’un instant à un autre, une même chose n’est plus pareille, souvent infime, un changement s’est produit, une variation s’est introduite dans le processus de notre vie.