(parole entre deux sommeils - 15 nov. 2018 à 3h53) 919

—> 1. « İl », peregrinatio, livre 4 : 140. [fé af o] tu es dans le rêve…

—> ajout « tu es dans le rêve, refait le rêves, refait le rêve… »

Lui était ébloui et elle, se moquait de lui, de son éblouissement, elle voyait bien qu’il était amoureux d’elle et ne faisait rien pour l’en empêcher. Cela la flattait même, mais comment faire, comment lui ôter ce sentiment qui n’était pas réciproque, elle ne l’aimerait jamais comme lui l’aimera et qu’est-ce que voulait dire cet amour, ce sentiment ? Elle en savait bien trop et lui si peu, en cela (aucun) arguments ne pouvait résoudre ce problème entre eux deux. Elle voyait bien que se posait un dilemme qui le (chagrinait) et qu’il faudra résoudre un jour d’une manière peut-être abrupte et que cela lui déplaira probablement, elle ne sait pas comment il réagirait ; elle se trouve elle-même si différente de lui, en plus de ne pas être de son sexe. Elle venait de contrées dont il n’imaginait (même) pas la moindre existence, qu’elle ne lui révélera pas, jamais, parce qu’il était humain et qu’elle, était d’une autre vie, d’une autre engeance que celle de lui. Certes elle parlait son langage, elle comprenait tout de lui. C’était un idéaliste et elle serait plutôt pragmatique, ordonnée et fantaisiste même par moments ; sa féminité était réelle, toutefois, un peu coquette, parfois ; cela la flattait évidemment de plaire ainsi à celui-là qui vivra un temps auprès d’elle. Que devait-elle faire de cette engeance-là, se disait-elle, le séduire ? C’était déjà fait ! (alors) le convaincre que rien ne sera possible entre eux au sujet du moindre sentiment (du moindre attouchement charnel), qu’il devait s’y contraindre, l’accepter ! Elle se méfiait de sa réaction, elle en avait déjà éprouvé avec d’autres, des déconvenues qui ne lui convenaient guère, parce que le monde était en guerre, elle devait agir prudemment, faire en sorte que lui agisse de la meilleure façon possible dans l’assentiment de sa propre résolution.

Le monde n’était pas évident et (dans) des dehors malsains y régnaient une suspicion, des êtres terroristes qu’elle se devait de faire taire, parce qu’ils terrorisaient justement, les populaces, pas que celles des hommes, celles des forêts, celles des plaines, celles des mers et des aires. Certains diront que c’était une amazone en quelque sorte, mais elle ne tirait pas de flèches, et elle n’avait pas un sein coupé pour faciliter cet usage (façon), comme on prétendait que c’était d’usage, non ! Elle œuvrait dans une discipline inconnue, moi-même pauvre écrivaillon que je suis, je n’en discerne guère encore les contours, et je ne sais quelle histoire y ajouter à celle de lui, ni quelle romance (étaler) au sujet de son ton amoureux, puisqu’il n’y en aurait pas. Il fallait casser tout de suite l’émergence de ce sentiment délétère à ses yeux, oh ! cela n’empêchera pas sa grâce d’agir, sa sensualité évidente de le séduire ; il ne pourra s’empêcher de l’admirer, de s’extasier, de la regarder, penaud, et heureux qu’une telle femme puisse exister devant ses yeux. Elle ne se doutait pas qu’il était déjà résolu à cet amour platonique et qu’il ne désirait désormais, ne serait-ce qu’être un instant par moments auprès d’elle, la regarder faire, l’entendre, lui sourire et peut-être oser par moments, un geste, une caresse, une tape sur l’épaule, un déplacement d’un cheveu ou un froissement d’habits inappropriés qu’il aurait constatés sur son corps. Il n’osa guère plus de cette intimité, qui font que des êtres deviennent des amants, il n’oserait pas, elle le lui avait interdit, non que cela l’aurait castré quelque part, il l’était déjà malgré lui, il n’aurait de toute façon pu aimer quiconque à la manière commune des hommes et enfanter comme tout mâle bien constituer l’aurait fait, ni elle d’ailleurs, produire une progéniture, ni une maternité, elle n’était (pas) faite pour cela, nullement ! Elle ne le désirait (aucunement), nous sommes si nombreux, n’y ajoutez pas encore un malheureux à ce monde qui se délite peu à peu. Elle voulait bien qu’il soit de son voyage, puisque lui-même était dans le sien, aussi, à se déplacer, se mouvoir, explorer par-devant, pouvoir raconter une histoire et conjuguer la sienne avec elle. (Nous disions) il avait compris que cet instant serait très bref, quelques jours quelques mois probablement, même pas une année ; elle ne lui avait pas dit (ouvertement, par peur de le froisser) qu’un jour, ils devront se séparer ; lui s’en doutait bien, mais il n’osait réclamer ; seulement d’avoir vécu ces instants auprès d’elle, lui suffisait comme un contentement d’avoir vécu auprès d’un être exceptionnel à ses yeux (amoureux).

Alors qu’elle-même s’estimait d’une banalité tout à fait banale (quelconque), tout à fait sommaire en dehors de sa beauté évidente, et de son aptitude exceptionnelle de (à) ce mimétisme auprès des foules où on ne pouvait la différencier des autres tant elle adoptait instinctivement un mimétisme évident, un camouflage la rendant indétectable pour le moindre œil suspicieux, ni une machinerie qui ausculterait des déplacements litigieux, suspects. Elle apparaissait soit comme une femme quelconque traversant une allée ou une place, une rue, allant dans un commerce faire quelques achats, ou se déplaçant vers une administration pour remplir quelques détails d’un document qu’elle devait remettre ou remplir pour un usage quelconque, une demande qu’on lui aurait faite ; quoi qu’on fasse, même si on l’arrêta parfois, pour un contrôle au faciès, elle ne pouvait cacher sa réelle beauté malgré ses habits quelconques, et la seule chose embêtante parfois, qui pouvait créer une faiblesse de sa part, c’est qu’elle séduise un de ceux qui la contrôleraient (puis) qu’on tente d’abuser d’elle. Comme pour toute femme dans ce monde, elle devait se prémunir de ces égarements des mâles en quête d’une aventure, ou ne sachant se retenir dans ce besoin de testostérone à accomplir, une érection incongrue, inappropriée, à cause de ce qu’elle était. Fallait-il donc qu’elle s’enlaidisse parfois, quand la chose s’avérait délicate ? Il lui arriva (en effet) d’apparaître comme une vieille femme cahotante, munie d’un bâton pour se mouvoir, faisant semblant et qu’au lieu de la contrôler, on l’aide à traverser un passage, c’était une astuce qu’elle ne pouvait trop répéter, cela apparaîtrait suspect ! Même à travers ses rides, son faciès et son allure (habillement) ne pouvaient masquer totalement (oui) son allure, sa grâce et ses traits qu’il fallait grimer savamment pour qu’ils n’apparaissent pas suspects pour celui qui la contrôlerait un peu trop assidûment. Non, de toutes ces situations, elle savait bien les gérer, elle en était habituée malgré qu’elle n’était pas si vieille, dans la fleur de l’âge, comme l’on dit, et loin d’être fané puisqu’elle rendait amoureux le moindre badaud, si elle se laissait aller à une grâce, à une danse, à un rythme, un déplacement gracile, un égaiement de sa part ou qu’elle chante comme une sirène. Elle séduirait quiconque s’approcherait d’elle et lui, dans son malheur ou son bonheur, c’est selon, il s’y trouva bien pris au piège, dans son charme qu’elle ne pouvait indéfiniment masquer, ni restreindre, puisque c’était naturel en elle. Si naturelle, en effet, qu’on se demande comment la nature puisse engendrer de tels êtres (de) paraître aussi parfaite. Oh ! il faudrait bien qu’elle ait quelques défauts, mais ils n’apparaissaient guère, en plus de (saboté) sa beauté, de sa grâce, nous disions donc, elle avait une intelligence un peu au-dessus de la norme, elle était loin de là, une idiote ; c’était plutôt lui qui apparaissait parfois niais, et quelque peu bébête, mais sans méchanceté toutefois.

Voilà ce que nous pouvons en dire, de ce que nous savons et de ce que « il » me raconta d’elle, car moi qui vous raconte ceci, je n’ai point connu ce personnage, je me base que sur ce qu’il m’a raconté et des témoignages à droite à gauche que j’eus d’une personne lui ressemblant. Son témoignage était accablant sur les qualités de cette femme, il ne pouvait mentir et il s’en trouva heureux, nous le disions auparavant, d’avoir ne serait-ce que quelque temps, rencontré un tel personnage pour s’émerveiller. Après cela on pourrait mourir et on serait satisfait, tant son contentement lui suffisait, d’avoir pu côtoyer un pareil être. Il n’en revenait toujours pas qu’elle puisse exister celle-là. À aucun moment il ne désira la dominer d’une quelconque manière, malgré qu’il s’imaginât un jour pouvoir incarner ce dictateur… Qu’il eût essayé, on le savait bien, cela ne dura point, il n’était pas fait pour cela, mais têtu qu’il était, il voulait voir comment ça fait, d’être un sale type. Alors maintenant de vivre auprès d’un être de cette qualité, il pourrait mourir tout de suite, qu’il en serait satisfait, comme de voir un paysage magnifique, une aube extraordinaire devant ses yeux, se produire dans un rayonnement inimaginable, un rayonnement qui l’éblouissait, qu’il l’éblouirait, c’est cela ! (Eh) c’est de la sorte qu’elle l’imprégnait d’une extase, qu’elle devait mesurer ou contrôler pour qu’il ne devienne pas trop… pour qu’il ne se laisse pas aller à (de) quelconques débordements… Nous n’avons plus rien à dire là-dessus, passons à autre chose.