(parole en marchant - 29 sept. 2018 à 8h42)
(corrigé, 1er oct. 2018 à 10h30, 04 oct. à 21h30)
—> fin de troisièmement, robote, anticipation de lui
—> intermède robote —> ajoutements
Initiés aux dialectes anciens, deux êtres échangent des paroles oubliées, pour se remémorer un temps qu’on leur a rapporté, histoire de faire revivre un passé peu glorieux, faits d’assauts calamiteux de certaines existences, ici !
Je vous passe commande pour du bois, pour une coupe d’arbres aux abois. Ah ah ah ! Cela rime bien (avec) mon vandalisme de la forêt. Tu vois ? Non, je ne vois rien ! Si, là ! Eh ! il n’y a plus rien ? Oui, ce fut le bois coupé, avant c’était une forêt. Elle a été ! Et tu es content ? Oui ! Pourquoi ? J’en ai fait mon profit, de la coupe en petites rondelles, sais-tu, de ces arbres qui ne m’ont rien fait, je l’avoue, mais je me… je les ai accaparés… Encore une fois ? Oui ! personne ne dit rien, tu peux couper tant et tant, personne ne te dit rien ! Coupe, coupe la forêt… Eh, tant que rien ne se passe, l’on coupe coupe la forêt.
« Longtemps, longtemps après, dans ces lieux où poussaient ces plantes ligneuses géantes, un passant raconte… Oh un passant, un ermite (plutôt) dans ce désert devenu envahissant ; il raconte : jadis ici il s’éleva des êtres tous droits, montant leur ramure toute verte vers le ciel, là-haut, ils germinaient la terre. Mais nous arrivâmes et nous, coupèrent tant ces êtres ; sans le savoir nous, qu’un désert plus tard, viendra ! Je suis le dernier témoin de ce temps-là, le sais-tu ? Non ! Eh bien ! voilà, je te le dis ! Je te passe le relais, mon espèce est finie, après moi, il n’y aura plus rien de nous. C’est à moi que tu donnes tout ça ? Oui, toi le nouveau venu ici ; (dit tout bas) j’ai dans ma besace quelques graines venues de la plaine lointaine… irrigue ces terres et pose ces graines (au-dedans de la terre) ; irrigue-la tant, qu’il en sorte quelques germes et qu’elle redevienne cette forêt ; et nous… l’on nous oubliera avec le temps, pour que les arbres renaissent au bout des ans ! C’est beau ce que vous dîtes ! Ben oui, je fais de la poésie ! Ah ! c’est de la poésie ce que vous dîtes ? Ben ouais ! C’est beau, ça rime ! Ben oui, c’est le but ! (rire sourd) Aaah, c’est le but ? Oui, le but c’est de rendre belle cette forêt, qu’au temps jadis nous coupèrent tant ! C’est pas correct, c’est pas du langage approprié, disons-le. Comment devrais-je dire… (silence) oui, peu importe ; de la forêt que nous coupèrent, coupionrent, coupatèrent tant ! mise à terre tant ! ces formes ligneuses toutes droites verticales vers le ciel que l’on élagua pour quelques profits palpitants eh ! de tant profiter de ces sols nous en moururent… C’est pas dans la langue ! Peu importe, je m’en fous ; moururent tant… Voilà ce qu’il faut dire, même si c’est pas dans la langue, moi j’invente, j’en ai plus rien à foutre, je vais partir ; bientôt, je ne serais plus là et mes mots, personne ne les rapportera, même toi, il est fort probable que tu les laisses là dans quelques embarras ; le temps les laissera s’évaporer ces verbes non coutumiers, imparfaits ! Oui, nous pourrions le dire, c’est le mot ! Et celui-là, il est dans la langue, imparfaits nous étions ! Voilà ce que moi j’en dis, imparfait, nous resterons ! Et comme la nature ne put nous rendre parfaits, notre bonhomie ne nous permit pas de comprendre cette entrefaite ; et eh eh ! De nous, ce fut fait, nous mourûmes, le cœur palpitant, pour qu’à la fin nous disparaissions complètement avec le temps… »
Cette parole fut exprimée par une âme lointaine, hors de la boule ronde dont on vous parle, toute bleue et blanche, vue de loin ; il y existe d’autres habitants maintenant, de formes différentes, dans ce monde incertain que nous appellerons « vivant » et nous, nous explorons, nous explorerons ce sol… ces sols, pour voir si peut-être un jour nous pourrons y habiter sur cette planète toute ronde ; remplacer ces entités qui naguère l’occupèrent tant qu’ils en disparurent de tellement d’accaparements, en tout lieu, en tout temps ; justement, la leçon fut donnée : « ne vous accaparer par le monde plus qu’il n’en faut ; laissez-en aux autres ! » Dorénavant, il reste de toute manière, sur la planète toute ronde et bleue et blanche, des êtres qui ne sont pas ces deux pattes qui l’animèrent un temps, ils ne voyagent plus dans leurs vaisseaux d’enfer tout autour du globe ni sur les mers ni dans le ventre de la terre, ils se sont effacés, la vie a dit : « trop imparfait ; il faut recommencer ! »