(texte manuscrit - le 15 juill. 2018 à 1h00)
Il se souvient lors d’une crise existentielle déjà, s’être confié à celle-ci voulant bien l’écouter ; pendant une idylle inassouvie pour, on ne sait plus quelle raison, il lui avoua être ce prophète facile et sans croix, un don naturel pour une cause quelconque. Son malheur, plus tard, la facilité du don de soi pour le principe d’une cause juste ne l’émouvait plus, ne l’enorgueillissait pas mieux, l’ennuyait plutôt, il n’y croyait plus. Il rêvait pourtant d’un absolu, mais de tous ceux déjà recherchés il le comprenait bien, de n’en avoir trouvé aucun satisfaisant, c’était peut-être sa véritable croix, sa misère ; en venir à ne croire en rien tout le temps, dorénavant. Serait-il damné ? pensa-t-il à chaque instant. La vie ne faisait que commencer à s’occuper de lui, il était encore jeune et malgré cela une vieillerie ingénue s’évertuait à lui brouiller les pistes pour évaluer probablement, jusqu’où résistera-t-il ; c’était ça aussi sa misère. Soyez miséricordieux, déjà, savez-vous, c’est qu’il devient vieux, n’ayez pas peur d’eux, ses yeux.
Quarante ans après son récit, son roman sans cesse médité, c’est risible, nous vous racontons à nouveau celui-ci.
Il s’essaya bien à tous les métiers, pour voir comment ça fait au-dedans d’eux, de leur usage capricieux, il médira après chacun d’eux.