(texte (??) - 11 sept. 2016 à 9h48)

Je vais vous dire ma profonde conviction, depuis que les premiers hommes ont laissé leur imaginaire inventer des formes, des présages, des entités imprévisibles et des opportunités qui leur encombrent le fond de leur pensée, une sorte de mal s’est insinuée, entraînant les dérives que nous connaissons maintenant ; certes, au début nos ancêtres n’avaient pas encore acquis la conscience vive d’aujourd’hui ; mais à force, nous avons conçu des mots pour mieux les désigner, et établir la somme de nos choix et de ce que sont devenus nos pensées, notre esprit et la relative sagesse de nos actes parfois, entremêlés et anéantis hélas ! par cette irrépressible envie du massacre organisé ; alors, teinte l’un de ces mots (maux) : la « guerre », peu importe qui, l’a fomenté, son rituel reste partout le même ; l’attitude de leurs protagonistes demeure toujours similaire, adossée à cette maniaquerie maladive de l’acquisition du pouvoir, ajoutée à cela comme un argument de plus, la croyance de divinités unique ou plusieurs, c’est égal, la dérive reste sans cesse identique. Il faudra bien un jour que quelques-uns au moins s’émancipent de ces sombres pratiques, sinon je n’imagine vraiment pas comment nous pourrons survivre avec de pareilles insanités. Alors, quand quelques-uns d’entre nous, peut-être les moins sots, proposent de dépasser tout cela, en ensevelissant ces pratiques du passé, pour les remplacer par des nouvelles, ne serait-ce que pour tenter d’évoluer un peu, aussitôt ! vous verrez s’élever certains esprits sourcilleux, s’indigner que l’on puisse permettre de tels changements ; vous trouverez à leurs côtés, des petits malins, qui prendront les armes pour combattre cette dérive ; bien qu’elle leur apporterait les débuts d’un salut, d’un espoir, aveugles et fanatiques, ils élaboreront des stratagèmes pour annihiler ceux qui ont osé remettre en cause l’ordre établi. Ces actes représentent le modèle classique du comportement humain, la répétition coutumière de la sottise. Décidément, de connaitre l’histoire de notre passé n’arrive pas à imposer une véritable leçon de sagesse, ou si peu. Ainsi, considérez, avec de pareils agissements où la force prime plus que tout autre chose, nous voyons bien qu’elle n’apporte que l’aveu d’une faillite, un échec de perception, un ratage d’éducation, une évolution en déroute… Et s’ajoute à cela une croissance galopante des peuples à enfanter tant et plus, que la surpopulation devienne un réel problème, multipliant par là toutes les sources de nos maux. Je ne vois vraiment pas comment vous allez vous en sortir, et je présume que dans peu d’années, il va falloir véritablement statuer sur l’aveu de ces échecs, et puis décider des solutions terribles ; tant celles que nous choisirons, tant celles que la nature appliquera sans se soucier de nous plus que de toute autre vie ; le rouleau compresseur de l’évolution, celui des matières de l’univers, il persiste inexorablement à produire des changements et tout ce qui tente de s’y opposer s’en trouve tout disloqué ; et cette fois-là laissera l’humanité de côté, livrée à sa déchéance dans ses tueries incommensurables qui finiront par l’achever. Je suis navré, mais c’est cela que j’imagine dans l’avenir qui nous est auguré. À moins d’un miracle extraordinaire, mais certainement pas divin, je ne vois vraiment pas d’autres lendemains à notre aventure. La vie continuera comme depuis ses débuts d’évoluer à travers les êtres qui la composent, cette fois sans nous ; il existe en son sein tellement d’espèces vivantes des plus petites aux plus grandes que je ne trouve vraiment pas ce qui l’amoindrirait, tant cette diversité demeure foisonnante ; non, elle n’en reste pas moins à court d’idées, en quoi le remplacement de l’homme deviendrait-il une difficulté ? La vie en a vu d’autres et elle ne s’en tiendra pas à un échec près ; des millions d’années s’annoncent devant elle, tant que la terre subsistera…

Il y a suffisamment de choses à accomplir dans ce bas monde pour que l’on puisse se passer de ces insanités de l’esprit, qui ne cesse de le fourvoyer. Traduisez cela comme vous voulez, mais à mon humble avis, l’éveil ne procède pas dans l’invention de nouveaux mythes ni l’affermissement de croyances, peu importe lesquelles, religieuses ou non. C’est que notre cerveau, son mécanisme ancestral nous dupe, il possède les cailloux indélicats de la discorde, de l’orgueil et des préjugés. Je pourrais vous parler de cela pendant mille ans encore, si je le pouvais ; pour vous raconter tout ce que j’ai entendu et vu, en démontrer toutes les combinaisons qui furent inventées par les plus malins d’entre nous ; tout cela, hélas ! dans un seul but, je vous le dis encore, nous abuser ! Et je rajouterais même ceci : celui qui cherche tant à te berner se dupe lui-même ; il y croit tellement à son alchimie, nourrie d’un égo à sa mesure pour lui permettre d’acquérir ce pouvoir, né de son phantasme ; qu’il y mêle la volonté d’un esprit supérieur et divin, n’ajoute qu’une banalité à de tels actes ; tous ces mensonges n’ayant pour buts que de servir une seule cause, la sienne ; oui ! cet homme-là te ment !

À moi-même aussi, mon imaginaire me joue des tours, je m’en méfie tout autant que celui des autres, quand il nous fait agir, penser ou vomir des arguments frelatés, accomplir des actes irraisonnés, à l’infini nous pourrions les décrire ou en établir une liste, tâche illusoire des enfermements qui me semblent nécessaires d’éviter à tout prix. Enfin, pour finir mon propos, ne persiste qu’une simple et unique solution, qui s’énonce d’un seul mot et qui englobe toutes les autres, les résume : évoluer !