(texte manuscrit - le 13 oct. 2018 à 10h23)
—> 3. « singes savants », considérations philosophiques :
De tenter de résoudre un affect par la réflexion, que ce soit pour ou contre une jalousie, un sentiment, un état d’âme, une idée de nous, à travers un discours philosophique par exemple, ne procède à mon sens, que dans une manifestation banale, une tentative émotionnelle de raisonnement, afin de satisfaire un déséquilibre homéostatique en apportant une réponse, un solutionnement (même provisoire) à l’affect en question.
La croyance procède exactement dans le même registre, à un apaisement de l’esprit, en apportant une réponse face à l’appréhension du doute, d’une ignorance vécue comme une peur d’un inconnu. Le réflexe homéostatique tente d’établir une symbiose locale (d’une espèce vivante) dans des rites religieux, mortuaire (pendant un enterrement par exemple), ou d’ordre social généralement. Le but étant de contenir une angoisse. Que cette angoisse contenue soit utilisée à des fins politiques de domination ou de contrôle des foules, procède tout autant, pour les individus pratiquant ces comportements, à la résorption d’une homéostasie inconsciente et propre à tout être vivant ; chacun obéissant à ce mode de régulation, ce point d’équilibre recherché pour la satisfaction de soi, même si celle-ci consiste à vouloir dominer les autres. C’est toujours une volonté instinctive de l’apaisement de soi. D’en établir toute une philosophie me paraît parfois superflu, alors qu’il est si simple d’admettre un réflexe de l’instinct (l’homéostasie), un programme, un codage génétique de régulation à la base. Nous ne sommes pas si compliqués sur cet aspect de fonctionnement là.
Ce sont nos attitudes souvent perverties par une volonté de profiter de cette situation (la peur de l’autre), pour instaurer un pouvoir sur autrui ; cela relève, hélas, bien trop souvent, d’une pathologie maladive, le dérèglement d’une tentative d’établir une homéostasie, donc un aspect personnel à travers la domination d’autrui ; cela a pour effet de déséquilibrer l’élément fédérateur d’une symbiose, à travers la peur de vous que vous provoquez chez les autres. Cette instabilité chronique ne peut jamais durer, elle sera toujours annihilée par des réactions adverses de concurrence ou de défense, afin de se protéger par réaction homéostatique contre l’agression que vous représentez. Que ce soit au sein d’une même espèce animale ou entre plusieurs espèces eucaryotiques (par exemple), organismes multicellulaires dont nous faisons partie.
De ne pas prendre conscience de cet aspect, représente, dans le cas de notre espèce, un facteur aggravant. La perception de ce comportement basique du vivant, devrait nous aider à réagir à travers des actes symbiotiques d’apaisement, non pas à travers une religiosité ou une domination quelconque, mais plutôt à travers un dépassement de soi, un éveil au monde, à cette perception toute relative de ce que nous sommes. Cela ajouterait un peu plus de modestie dans nos attitudes ; je m’adresse surtout à ceux de mon espèce (vous savez, ceux de même format que la mienne) n’arrivant pas à dépasser cette volonté d’accaparement d’un pouvoir, d’un bien, pour apaiser sa propre peur de manquer (ou d’être dominé). D’en comprendre le mécanisme devrait permettre à ceux-là d’évoluer un peu de cette attitude stérile et pour le moins sans avenir possible, car annihilante.