(texte (??) primitif - 2 janv. 2015 à 1h38)
s’estomper
peu à peu
Voilà, le voyage se termine,
İl en a assez vu,
« le jour du dernier souffle arrive »,
pense-t-il, presque satisfait.
Ayant vu le monde comme il lui apparaissait pénible et sans grand intérêt finalement à ces yeux ! Ayant postulé à toutes les entreprises du genre humain, leurs facéties, leurs manières et leurs dédains. Ayant mille raisons de feindre, rire ou pleurer, toutes les humeurs ainsi explorées. Estimant avoir parcouru le tour de la question, de son sort et du rôle qu’on lui fit jouer. Avec une forte plénitude et dans la solitude la plus absolue, il décida de s’initier enfin, à la dernière aventure possible, celle des rêves éternels où tout s’évapore peu à peu dans une infinie douceur…
Je voulais vous parler de l’endormissement, de toutes les sortes de manières et de son endossement. Force est de reconnaître qu’il s’agit là d’une étrange façon, la chute de ses membres jusqu’au bout des reins que l’on enfile pour un rien, sa métamorphose et le vide qui lui vont finalement si bien…
Drôle ce monde où tout un jour pourri
ma vie s’en va nourrir les vers comacs ! i
me suis beaucoup ennuyé
ils ne sont pas drôles ici
allons vieille carcasse
je te quitte, te dit adieu
m’en vais vers d’autres horizons
trouver un sens à ma raison
J’ai cherché à prendre la beauté et la contraindre
J’ai cherché pareillement la laideur pour l’éteindre
J’ai brisé des chaînes que je voyais, elles étaient pourtant irréelles,
mais on m’avait appris la croyance et le dédain
il m’a fallut oser bien des outrages pour atteindre
l’inaccessible envie de bien des hommes
et c’est avec une amère clairvoyance plus que de raison
que je découvris le fond mon âme dans des écrits
plus qu’improbables
et pourtant
j’y ôte une morale et un pâle dessin, derrière,
il est inscrit, sous la suffisance des mots,
au-delà des sens, comme une essence, un baume, une opale
la fraîcheur d’un matin de mai…
Aussi, avant de disparaître dans cet inexorable destin de l’être
aboutir enfin à la plénitude qui me vient
jusqu’à l’épuisement du tout qui fait ce moi
jusqu’à la dernière impulsion, la dernière vibration
du dernier de mes neurones vivant
à l’aube de mon grand voyage
où j’ai bâti une maison
dans un jardin
à l’abandon
je pars sans un merci…
Vivre ne dure qu’un temps, avant la naissance et au-delà de la mort, il est des mondes dont on ignore tout, mais que des bribes de matières à peine explorées, à bien y regarder, nous dévoilent certaines réalités. Sommes-nous prêts à les contempler ?
Dans divers mémoires, j’ai vu des univers des plus divers et ai pu comparer le vôtre aux autres. Il n’est pas forcement meilleur, ni plus heureux, ni plus orgueilleux. Il y a seulement les différences… qui sont le sommet de votre ignorance.
À cet instant, après ces derniers mots, je ne suis plus.
Et il se tut…
Aujourd’hui « İl » n’est plus
le vent l’a perdu de vue
chose entendue