(texte (??) - 30 mars 2016 à 1h57)
à tous
Ici les écrits vous paraîtront austères et sans manière, pas de celle des hommes, car il n’y est fait référence en aucune manière de leur être, mais des univers, des matières et des particules, que traversa İpanadrega, ou due moins ce qu’il est devenu : cette substence indéfinissable qui emagasine des mémoires, des souvenirs venus de tout horizon et il se propage à l’aide de véhicules indéfinissables, pour l’entendement humain ; que seul, peut-être, un être à l’esprit suffisamment ouvert, imaginatif, sans cloisons ni barrières en lui, au-delà du dogme, de la loi, du rite, de la tradition devenue obsolète ici et qui n’existe pas en pareil monde qui n’arbore aucune de ces formes là où nous allons ; que cet esprit-là pourrait éventuellement y percevoir un quelconque intérêt de lecture, portant en lui des aises au discernement et des explorations qu’il jugerait certainement improbables ailleurs ; une possibilité des manières de monde que l’univers tout entier, pourrait bien nous offrir ou se dévoiler en de drôles de façons, que l’on ne peut transcrire ici, sans en déformer une quelconque réalité… si réalité est bien le mot approprié ? Cela n’est absolument pas certain, reste indéfinissable, car ce qui y est dépeint ne suffit pas à l’entendement, le message y semble unique ou multiple selon les perceptions et n’adhère à rien de connu ; il explose les sens, ou du moins, ce que les sens lui permettent d’entrevoir, percevoir ou ressentir — cela demeure très imparfait — et le restera tant que d’autres n’auront pas croisé sa route, et pratiqué du même usage, un parcours analogue ; c’est au-delà de l’entendement commun et rien de mystique n’entre en considération dans sa compréhension de tout cela, İpanadrega reste froid de tout jugement, ni n’idolâtre un phantasme ou un autre… Aucune science d’ailleurs n’y adhère ainsi, ni ne définit la teneur de sa situation, toute perception devant y être inventé, répertorié, avec un nouveau langage plus approprié… Il n’a rien à y perdre ou y gagner une quelconque chose, du matériel ou pour le réconfort de son l’âme, puisqu’aux yeux du monde des hommes, il n’existe plus et sa présence, impalpable maintenant, n’obère en aucune manière leur vie de chair.
Certain pourront se dire qu’il est devenu un fantôme, un de ces esprits de l’au-delà, mais lui, sait bien, qu’il s’agit d’autre chose, de plus fin, de plus subtil et que les mots enfin, semblent bien incertain ni de parfaite formule pour exprimer ce que lui ressent, ou fait à cet instant, puisqu’il n’est plus de cette chair dont on s’éprend…
Le monde à viré sa colique et İpanadrega, n’ayant plus aucune forme sur quoi se rattaché, travers les matières sans aucune contrainte et se laisse bercé par les substances qui le porte. Il croise des mémoires mortes qui n’ont plus d’âme et ne savent plus où se rejoindre, il n’ose les confondre à son transport, de crainte et par l’ignorance qu’un tel désordre puisse faire subir à sa substance.
Il n’est pas seul, il baigne dans ce champ indistinct qui lui apparaît sans dimension et perçois des sortes de filigranes engranger toutes sortes de monde. D’abord perdu, sans repère, ni rien à sa vue, ni de voix, chante ou crie, ni l’odeur des matins froids, ni le touché d’une feuille descendue de l’arbre, ni le goût d’un mets que l’on réclame, le fumet d’une cuisine exquise, rien de tout cela, il n’est plus homme, mais substance indicible intriquée entre les matières et les vides, où lui, indimensionnable, s’écarquille le semblant d’esprit qu’il croit encore entrevoir pour comprendre un peu, la signification de son état.
Il perçoit l’information d’une mémoire, celle de son passé terrestre, mais elle semble tour à tour lointaine et pourtant si présente, n’ayant plus les sens communs de l’être, à sa portée ; les souvenirs s’effilochent pour laisser la place à une certaine volupté dans des sensations nouvelles venant à lui par des champs qu’il dirait magnétiques. Ou alors ce sont des flux sans cesse un peu plus magiques : il s’aperçoit soudain qu’il perçoit tout, dans ce rien, qui n’est pas vide et trouve enfin une manière de faire viré sont transport vers d’autres frontières qu’il explore.
De quelle énergie va-t-il vivre, si tant est qu’il faille survivre à sa condition et des nourritures lesquelles seront son fruit ?
Il n’a plus d’angoisse, ni rien de terrestre à sa portée, mais ressent la terre comme une substance familière et nourricière qu’il peut capter indistinctement. Il ressent le passage de la lune et les effluves de l’astre du jour, il est donc à ces alentours ? Mais aveugle de ses anciens sens, il ne sait le dire, sa nouvelle perception lui ouvre d’autres frontières aux champs multiples d’où il ne pressent aucune limite. Son repère est brouillé, il lui semble n’avoir pas de position ni de dimension tel que les hommes l’ont conçu.