(parole entre deux sommeils - 28 nov. 2018 à 1h52)

—> 5. « ajoutements », autour et sur le récit
—> à clarifier certaines incohérences, voir à mettre en valeur les redites en variations ?

De l’histoire, à chaque fois que nous intervenons sur celle-ci, et que nous y mettons les mots piocher à droite à gauche dans la narration choisie, il y a l’action que nous menons, qui est modifiée, qui modifie le sens des mots, curieusement ; que nous voulions mettre ceci ou cela, la phrase change et s’adapte à notre canevas à notre façon de faire. Si nous laissions les choses aller en dehors de nous, la phrase en serait différente, et l’histoire narrée différemment ; que nous intervenions, il y a l’influence de notre invention, que ce soit une autre personne qui la fasse, à exprimer la même narration, il y aura son influence, les mots ne seront pas les mêmes, les expressions ne seront pas les mêmes ; et même au-delà, nous devons oublier les mots, nous devons dire les sens, les perceptions, les couleurs, les sensations, les actes, toutes ces choses qu’on exprime à travers des mots, changent, ce ne sont pas les mots qui décrivent qui changent, ce sont les actions, les couleurs, les moments, les espaces temporels, l’évolution de l’histoire, l’invention d’un mythe ou de sa destruction ; toutes ces choses qui vous font raconter des histoires interminables et qui en permanence sont perturbées par des éléments extérieurs ; qui que vous soyez, une expression, un sens, une sensation, les actes de votre part ou d’autrui seront toujours influencés par ce qui les environne ; une action n’est pas absolue, elle est déterminée par les éléments de son environnement qui font varier infiniment le racontement de l’histoire. Si le même geste, le même acte, est accompli par des êtres différents, à des moments différents, l’histoire n’en sera pas la même ; elle sera vue (appréhendée), même si la personne qui la voit est la même, elle sera vue (perçue) différemment, car chaque intervenant même s’ils agissent identiquement ils n’ont pas la même apparence, ils varieront dans leur geste ; et ici, nous exprimons ces variations de l’histoire au fil du temps, une influence qui vient, qui s’ajoute, qui en détruit une autre qui naguère était florissante et s’en va dépérir, remplacer par une perception neuve, une idée de l’esprit, un accomplissement, une action délibérée, un renoncement… Toutes ces choses que l’on exprime, à travers cette interface que sont les mots de la langue, pour exprimer en fait, des actes, des actions, des sensations, des expressions, un affect quel qu’il soit, une réflexion, une spiritualité, des faits matériels, tout comme une guerre, des affrontements… Tous ces faits que l’on exprime à travers le langage sont en permanence influencée par leurs environnements et ici, dans cette histoire, elle subit les mêmes engrenages, les mêmes façons les mêmes tourments. Dans ce processus, au fil du temps l’histoire n’est jamais la même ; elle ne peut pas rester la même, car à chaque fois qu’on l’élabore, que l’on reprenne un moment ou un autre, il y a les variations de l’humeur, qui vous font mettre une expression plutôt qu’une autre, une couleur ici verte à cet endroit, alors qu’hier vous la voyez bleu ou jaune ; c’est cela la variation, l’infinie variation. Eh, à travers cette variation des faits des gestes, il y a le sens que l’on veut exprimer pour aboutir à des conclusions identiques, à une narration identique, mais dont les chemins parcourus ne sont pas les mêmes, mais la conclusion est la même uniquement identique dans sa variation (le fait de varier) ; vous avez toutes les nuances d’un résultat, toutes les variations d’une expression ; si on dit qu’un être naît, vit et meurt, il y a mille et une manières de dire qu’il naît qu’il vit et qu’il meurt ; de raconter ces différentes étapes de la vie, nous font exprimer une infinité de variations ; il y a une infinité de façons de naître, de vivre, de mourir, autant que persiste des êtres, d’être existant, ayant existé ou qui existeront plus tard, dans l’avenir. Tous ces cheminements d’êtres qui se sont formés, selon les mêmes plans, les mêmes mécaniques ; un oiseau ressemble à un autre oiseau, un humain à un autre humain, un hippopotame à un autre hippopotame. Ils sont fabriqués selon les mêmes moules de leur espèce qui créèrent des répliques, mais les agissements de chacun de ces êtres seront à chaque foie différent et l’histoire qu’ils racontent ne sera jamais la même, d’un être à un autre ; c’est ce que raconte l’histoire (ici), cette variation infinie des choses. Certains processus comme l’édification d’un être vivant dans sa constitution, obéis à des plans de fabrique identique pour une même espèce, (ils) permettent sa reproduction, sa survie un certain temps ; et puis de mourir en fait au bout du compte, toujours un peu de la même manière, ayant usé toutes ses réserves et toute la régénérescence que le vivant utilisait, pour laisser la place à d’autres… Dans des théories de la biologie, on exprime ce fait du vieillissement, par le fait que de régénérer des cellules de fonctionnement de chaque être, génère énormément d’énergie et que cette dépense doit être contrebalancée par les autres mécanismes, un équilibre doit être trouvé et la régénération des cellules ne peut pas se faire indéfiniment, il y a un moment où il faut préserver l’être d’une autre manière, quand il vieillit. Cela, nous ne le comprenons guère, ce qui se passe, que l’on vieillisse ; et pourtant nos cellules se régénèrent (pas indéfiniment), les cellules de notre naissance ne sont plus du tout le même à notre mort ; et pourtant, de ces deux états d’un être, il y a une information qui a été transvasée de cellules à une autre et qui donne son identité, qui lui donne une mémoire. C’est cela le racontement de cette histoire (de la vie qui ne cesse de se raconter une histoire sans cesse recommencée) *.

* L’oubli de cette histoire représente une information non transmise, un drame du vivant, sa mort très certainement, n’ayant plus d’histoire à transmettre celle de ces variations dans les recommencements.