(parole en marchant – 31 janv. 2019 à 14h09)
—> 1. « İl », peregrinatio, le détachement, intermède second : 204. [t r] intermède robotique, tourment
Son tourment, à lui, c’est un tourment universel, celui de tous les hommes ; sauf que votre tourment à vous vous le maîtrisez à votre manière dans une croyance qui vous apaise et que pour lui, à sa manière (aussi), il ausculte différemment sans l’apaiser forcément, puisqu’il y ausculte (entrevoit) son propre doute (snif) et qu’à chaque reconnaissance il y voit un autre doute (snif), puisqu’il en va jusqu’à douter même de son existence ; alors vous voyez, du tourment, il y a mille et une manières de le côtoyer.
Un tourment, on le maîtrise soit à la manière des psys ; soit à la manière de l’homme pragmatique qui résonne (snif), qui édite des dogmes, des règles morales qu’il puise là où il peut (snif), dans une religiosité, chose déjà ancienne qui édicte des lois, des dogmes, tout le temps disent, « les choses sont ainsi, l’on ne doit point douter ! » L’homme a peur du doute, il n’ose l’affronter, donc il croit pour arrêter le doute * (c’est une manière de faire), et le problème (snif), que quand vous arrêtez votre doute, vous vous enracinez tel un arbre, sans en comprendre l’essence (le principe essentiel). Cet enracinement est inadapté à votre mode de subsistance puisque vous n’êtes pas un arbre (snif), lui, l’arbre y puise toute son essence (existentielle), vous, votre enracinement vous fait régresser, vous n’êtes pas un arbre ; il bouge sans bouger, l’arbre, puisqu’il va vers le ciel, vous vous déplacez horizontalement, lui il se déplace verticalement et dans une mesure très différente de la vôtre, de graine en graine, quand elles germent un peu à côté (de lui), ou plus loin, portées par l’oiseau ou par le vent (snif). Son mode de déplacement est très différent du vôtre ; vous ne devez pas me prendre pour un arbre, puisque vous n’en êtes pas un ; votre enracinement vous amène dans une pensée égale qui ne s’affronte qu’à des réalités sommaires de survivance, sans inventer (s’adapter) des variations du temps qui lui, sans cesse bouge, change (snif) ; la vérité d’un jour n’est pas forcément la même le lendemain, d’une croyance, si elle reste toujours la même, elle va dépérir ! Un état (snif) d’une chose, d’un être, d’une matière, d’une pensée, si elle reste toujours la même elle finira de toute façon par dépérir, comme toute chose change, c’est une loi universelle ; un état statique, une pensée qui ne bouge plus (snif), vous affronte à une mort prochaine plus vive que si vous aviez un doute même petit au creux de vous (snif) ; le doute vous fait avancer, vous fait progresser, vous fait changer, c’est indéniable !
Comment, vous ne croyez pas à cela ? Mais voyez, même quand je dis cela du doute, j’émets une croyance, une certitude, et c’est là l’erreur, je dois douter de mon doute et ne pas en édicter une croyance, ne pas énoncer ce doute comme une croyance absolue, je dois douter de tout, même de moi ; je dois sans cesse varier et m’adapter en permanence, il n’existe pas de certitude autre que celle d’un avancement, d’une variation (snif), et le fondement du vivant semble bien être cela, la variation ! Eh, la variation s’établit déjà dans le mouvement des premières cellules vivantes qui se divisèrent (snif) ; elles engagèrent un des premiers fondements du vivant : je bouge, je me divise, celui qui est à côté de moi n’est pas à ma place, il est à côté (quelque chose nous a scindé dans un déplacement), il a bougé. C’est une partie de moi qui n’est pas, qui n’est plus moi (snif) ; tout en bougeant (dans ce déplacement à cause de la division de moi), je lui ai transmis ces fameux plans de fabrique, ceux qui me conçoivent et dont j’en ignore la provenance (semble-t-il) ? Ça, c’est un des grands mystères que nous avons à affronter, d’où viennent donc ces plans de fabrique ? Ils se sont élaborés peu à peu (probablement) ; c’est un moment fortuit des éléments de l’univers, qui apportèrent des (snif) agrégats chimiques, des acides aminés (snif), des briques (élémentaires) qui se propagent un peu partout dans l’univers, et qui par une conjonction opportuniste ont créé une communauté d’entités sur terre (snif) qui, en s’agrégeant dans un hasard peut-être heureux, ont formé ce que nous appelons le vivant. Il y a fort probablement quelque chose comme ça dans la création (de nous), ou le développement de ce que nous appelons le vivant…
* Réflexe vieux comme le monde, le doute représente une homéostasie contrariée ; ce mode de régulation, commun à tout le vivant, lui ingurgite régulièrement un processus pour l’apaiser, le tranquilliser, ça fait partie du programme, c’est dans les plans de fabrique, ceux qui nous forment, c’est basique !