(parole en marchant - 3 mars 2019 à 14h19)
—> réponse à un questionnement, savant fou ?
—> 1. « İl », peregrinatio, livre 3 : 117. bureaucratie, technocratie…, de la véritable identité
de la véritable identité
Vous savez, en forêt, on ne me demande pas ma pièce d’identité, il n’y a que les hommes, entre eux qui font cela, les autres vivants utilisent d’autres modes de reconnaissance, l’odeur par exemple. Chacun a une odeur unique. Quand un chien vous renifle le cul, c’est pour reconnaître votre particularité, car d’instinct il sent bien que c’est de là que les senteurs de votre corps s’exhalent le plus profondément.
La pièce d’identité (avec le nom qui est marqué dessus), on peut la fausser, on peut dire « je m’appelle untel » alors que je m’appelle « trucmuche » ; l’odeur ne ment pas, on ne peut la masquer forcément complètement, sauf avec du « sens bon », du parfumement ; mais cela ne dure qu’un temps, il finit par se mélanger avec votre odeur propre, qui de toute façon, dans ce mélange, fera que votre odeur se mélangeant ainsi aura un particularisme résultant de ce mélange des parfums, on ne peut faire autrement (votre exhalaison sera toujours unique !). De votre odeur, on ne ment pas ! On devrait dire « bonjour Monsieur, sentez-moi, là, voyez comme je sens bon, bel et bon ? » Mal ou désagréablement ressenti, l’exhalaison de votre corps malgré des affinités, indistinctement vous reconnaîtrez une odeur parmi d’autres, entre mille (entremêlée), c’est comme un visage au creux (au milieu) de la foule, quelques signes particuliers à celui-ci vous permettront de le reconnaître. Ah ! vous pourrez avoir des erreurs, des similitudes, eh, c’est que le visage, s’il n’est pas le bon, celui que vous croyez avoir reconnu, c’est qu’il ressemblait à celui qui était (inscrit) dans votre mémoire propre. Tous ces signes sont des reconnaissances qui vont au-delà du nom ; le nom n’est qu’éphémère, n’est qu’un superlatif, une étiquette que l’on appose sur vous, qui ne dit pas grand-chose, correspond (tout au plus) à une humeur du moment (celle de celle ou celui qui vous nomma), si on dépose ce nom au moment d’une naissance, pendant un affect où l’on voudrait que ce nom-là, sera celui d’un souvenir, d’un parent disparu ou d’une icône, d’un livre, ou d’une histoire racontée dans un vieux film que vous aviez vu au moment de votre jeunesse et qui vous a marqué, comme une Alice (fillette) au pays des merveilles… (ah non ! il ne faut pas mettre de nom, ah ah ! il ne faut pas mettre de nom), comme cette jeune fille au pays des merveilles, comme ce guerrier illustre au pays du soleil, toute chose, toute forme qui vous rappelle un souvenir, là le nom peut vous servir. Mais il ne sera que personnel (impersonnel, une mémoire volatile du souvenir, celui de votre référencement parmi les hommes), alors que l’odeur (représente) votre aspect, ceux qui vous constituent (vos briques, vos cellules, les bactéries qui vous habitent), lui, eux, ne mentent pas, ils sont là et bien là, son vôtre identité propre, tant que vous êtes assemblé (constitué en entité animée), ils seront reconnaissables entre tous et non anonymisés…
Ah ! du nom : on peut le rendre banal, ou mêlé à la foule (d’une multitude d’autres nommages similaires), pour (y) être anonyme, pour se cacher, un nom parmi d’autres, sur une pièce d’identité qu’il vous faut montrer lors d’un contrôle. Il est vrai que votre aspect, si vous ne le masquez pas, votre odeur, il est beaucoup plus difficile de les cacher, tout comme votre formulation propre (celle qui vous constitue), votre code ADN, lors d’un contrôle, il est imparable (infalsifiable) celui-là, reconnaissable entre tous ; à moins d’avoir changé de corps, autre code (génétique), autre mode de fabrique, lui n’est pas modifiable comme ça, très difficile, à moins d’avoir un subterfuge qui induise en erreur la machine, le robote qui vous contrôle (ils sont les seuls à savoir le lire), c’est uniquement à ce moment-là que l’on déterminera ce qui vous caractérise ; tout comme l’odeur un analyseur chimique très subtil, tel le nez d’un éléphant ou d’un chien ou d’un rat comme certain dans la pampa (ah non, pas de nom ! pas de nom !)… dans une pampa quelconque, saura déterminer, parce que leur être est construit ainsi, l’exacte formulation de votre odeur et saura la reconnaître entre tous, entre toutes (à travers une multitude d’autres senteurs) ; difficile de les contrer ou de les induire en erreur, ces nez-là, ils dépassent des milliers de fois votre propre odorat ; ce qui vous sauve, ce sera quoi ? Que l’on ne parle pas directement avec ces êtres, un éléphant, a un rat ou un chien, ils ne vous diront pas le nom de celui qu’ils sentent, il faudra emmener cet être avec soi pour qu’ils sentent et reconnaissent celui que l’on cherche ; un éléphant pose des problèmes de déplacement ; un rat, c’est plus facile, mais il faut le nourrir, tout comme le chien plus habitué à cohabiter avec nous, à moins qu’il ait un caractère incompatible avec les voyages, comme en forêt à la recherche de la senteur (du moindre gibier) (les distinguer) de l’odeur de ce particulier-là que vous tentez d’accaparer ; peu importe votre motivation, la souvenance d’une odeur, d’une information, est une mémoire dont on se sert plus ou moins versatilement pour ou contre autrui, c’est selon, c’est selon…