(forme initiale électronisée - 5 déc. 2012 à 22h39)
(texte initial)
Vous dite
la sueur de son être me lèse
mais personne ne l’a senti…
İpanadrega visita une cité en guerre d’où s’élevaient des fumées innombrables et des bruits d’enfer…
C’était une cité de forgerons, toujours travaillant, pour s’armer et s’entre-tuer en d’incommensurables endiablées, dès l’outil mortel terminé. C’est à celui qui aura trouvé le meilleur ustensile, de prendre la tête d’une armée et de vaincre les rues remplies des adversaires du jour. Aujourd’hui, c’est l’homme à la dague bleue, enduite d’un poison rare, qui gouverne la bataille…
On lui proposa d’essayer, avec un simple coutelas, de dépenailler un passant attardé, du bord d’en face. Mais il ne fut point tenté, İpanadrega, c’est dit, ne tuera point.
Esprit pourtant effilé, vif et ardent, prêt à tuer à la moindre incartade, le maitre des lieux semble raffiné, joue du luth et s’habille aux couleurs de l’océan, d’un outremer très profond. Il aimait à dépenailler l’adversaire, c’était une tradition, un rituel, une maladie, une manière de s’agacer.
Pourtant, le temps a modifié cet usage, des êtres trouvères cela ennuyant à force, on se lasse de tout et ce fut un jour ou peut-être une nuit, dans l’embrasure d’une porte qu’un fin couteau acheva l’homme en bleu, son sang mélangé à l’habit dans un mauve éclatant, au deuil idéal, brûlé sur un buché d’encens, comme pour se laver des crimes précédents, il disparut…