(parole en marchant – 12 mai 2019 à 15h34)
—> 3. « singes savants », considérations philosophiques : interview dans la forêt
—> améliorer les phrases maladroites
Ce qui m’insupporte le plus dans ce nommage que vous faites de toutes les entités vous environnant, c’est d’y ajouter le nom d’un humain quelconque l’ayant découvert, ou en faisant un hommage à celui-ci, réduisant ladite plante, s’il s’agit d’elle, à une découverte quelconque, que ce soi-disant personnage représente ou découvrit (au nom de la science du moment), en oubliant le fait que la plante existait bien avant cet être-là, et qu’elle n’eut pas besoin d’être nommée pour être… pour exister. Le nommage est une invention de nous, pour s’y repérer et (aussi) pour se gausser de cette forme de mémoire, en la mélangeant avec des représentations d’une partie de nous-mêmes comme si nous en étions les créateurs. Par exemple, prenez la violette commune de nos contrées « Viola reichenbachiana », « reichenbachiana » en hommage à celui qui prétendit la découvrir, même si celle-là existait avant lui, c’est pas qu’il l’ait découvert, bien des gens l’ont vu avant, c’est le premier à la nommer d’une manière dite scientifique. C’est un référencement dans une nomenclature botanique que l’on fit (établie), ce n’est en rien l’inventeur ! En être l’inventeur d’une chose que l’on découvrit, est encore une bouffonnerie de l’esprit (cette expression vaniteuse usant d’une permission dite « juridique » de l’appartenance des choses et des accaparements systématiques, un droit que l’on se permet sans demander l’avis à la forme que l’on découvrit : on n’invente rien ! on ne fait que découvrir la mémoire délaissée que la vie a oubliée à force d’une si grande diversité…). Une prétention illusoire, les choses existaient avant qu’on les découvrît, on devrait plutôt être humble vis-à-vis des choses que l’on croit découvrir, nous n’en savons rien, bien d’autres avant nous, l’abeille quand elle se posa la première fois sur cette violette, elle la découvrit aussi, elle, ne l’a pas nommé pour autant, par contre, elle en a reconnu son odeur, sa couleur et son pollen, pour s’en servir, pour l’amener à la ruche (et puis de raconter à ses congénères qu’il existe à cet endroit une fleur à butiner avec cette senteur-là ; cette information, les autres abeilles vont s’en délecter, elles reconnaîtront la fleur, assurément) et ça, c’est des milliers, des millions d’années avant que nous existions, qu’elle se produisit cette reconnaissance-là ; de prétendre que notre reconnaissance à nous est supérieure, parce que faisant partie d’une nomenclature ajoutée à une sorte d’encyclopédie universelle, d’universelle, elle n’en a que le nom ! Eh, que l’on mette cela dans une époque, ou transpose cela comme on dit des lumières, n’est qu’une redécouverte d’un monde ancestral que les anciens connaissaient déjà sans forcément nommer absolument les choses (ou dû moins le nommage local, vernaculaire, n’étant qu’approximatif, mêlant souvent des plantes d’espèce différente) ; l’on reconnaissait par la couleur par la forme par l’odeur, par tous les sens, il n’était pas forcément besoin de nommer, mais de seulement montré, faire ressentir, écouter le chant des oiseaux, par exemple, et de le reproduire ensuite, à travers nos (propres) chants (imitant l’oiseau), nos chants se transformant peu à peu, se sont détachés du chant des oiseaux ou du chant du grillon, s’il en fut un qui suscita la notion du rythme. Le rythme (d’ailleurs), fut probablement apporté par les insectes, à travers une rythmique (une stridulation essentiellement) qui leur est propre, telle celle du grillon, et le chant proprement dit, (apporté) par les oiseaux, leur antériorité sur ce fait, me semble relativement évident et difficilement contestable ; leur (début d’) existence est antérieure à notre lignée. Nous fûmes inventés plus tard, et nous découvrîmes cette rythmique et ces chants-là, au fur et à mesure de notre évolution. Ce n’est que récemment, dans les derniers siècles précédents, que nous miment des noms systématiquement à ce que nous redécouvrions, la perception ancestrale de nos aïeux, afin de la nomenclaturer, disais-je, pour les ouvrages de sciences. Il faut recontextualiser la perception que l’on a des choses, c’est pour cela que je dis, de nommer un être et de s’enorgueillir en apposant (sur l’entité découverte) le nom que l’on nous a donné à nous-mêmes, est une forme de… d’égotisme (d’une vanité) surdimensionné, qui ressemble plus à de la flatterie (offerte à notre ego déjà bien boursouflé), une manière d’honorer un être qui ne le mérite pas forcément ; l’honneur ne se situe pas ici, l’usurpation… l’usurpation est plutôt de mise, ici.
Oui, je suis sévère, mais faut-il l’être véritablement, sévère, quand nous voyons ce que nous faisons, bien que nous appartenions au règne du vivant (au même titre que toutes les existences de cette planète), notre égarement mérite d’être reconsidéré et recontextualiser à sa plus juste mesure, qui (elle) n’est pas si prépondérante que ça, disais-je auparavant. Eh, vu l’expérience de mon âge, nous ne sommes qu’un amas de cellules vivantes, des eucaryotes comme nous disons, qui ne subsistent que par l’association d’êtres plus petits que nous (des procaryotes essentiellement), qui nous occupe et nous permettent d’exister, ne serait-ce que digérer les aliments que nous procure la nature ; sans eux, nous n’existons pas. Nous ne sommes là, nous, les plantes, les animaux, les champignons, que parce que des êtres plus petits se sont associés pour construire une entité multicellulaire, afin d’explorer le monde d’une autre manière, si l’on peut résumer la chose ainsi, ce n’est pas faux, forcément ; ça mérite quelques explications, et celles-ci, je vous les ai déjà données. Merci de votre attention, j’ai autre chose à faire, terminer ma promenade, donc laissez-moi maintenant ! Merci !
Oh lala ! il est pas poli… (parole marmonnée)