(parole en marchant – 19 mars 2017 à 19h45 ou 19h35)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae : honte ! ***
—> contexte : interview et questions (à définir), aveux…
(à vérifier, manque les [snif], chants d’oiseaux discrets)
(récit original)
Mais tout de même, je n’ai pas demandé à ce qu’on mette dans ma tête toutes ces choses-là, je n’ai pas demandé à ce que l’on mette dans ma tête toutes ces choses-là, non non non non ! Cela m’est venu ainsi, sans que je demande quoi que ce soit, je vous l’affirme absolument ! Il y a que certains mécanismes peuvent nous apparaître étrange et quant à l’intuition, il n’est pas certain qu’elle soit totalement, comment dire, de notre famille, de notre engeance, il semblerait bien sans pouvoir l’affirmer absolument, qu’elle nous vient d’une sorte de… de truc ! de machin, qui insinue en nous… ce qui nous vient, comme je vous le dis, ceci exactement, ce que je dis là, tout à fait, je ne peux pas dire autrement ! C’est une drôle d’engeance, la qualité d’un être qui absorbe tout cela sans tergiverser, sans émettre une contradiction, qui copie tout de go tout ce qu’on lui met en tête ; on le dit peut-être… poète ! écrivaillons, nègre… il n’est l’auteur, que parce qu’on ne peut trouver d’où vient l’origine de ce qu’il dit, ce qui s’est insinué dans sa tête, cela vient de sa vie, pas autrement ! mais la vie, dans tout ce que nous en comprenons, elle s’immisce en nous à chaque battement de notre cœur et apporte ces pulsions, cette rythmique qui fait que l’on marche, que l’on existe et en cela, à travers le fonctionnement somme toute, mécanique, de notre enveloppe, de notre corps, ajoute une petite particularité, qui n’en semble pas dépendre, qu’on appelle l’âme, l’esprit, tout ce que vous voudrez, et en cela on n’y met ce qu’on appelle une inspiration, oui !, et des propos qui nous viennent comme ça, parce qu’on a l’intime conviction qu’il faut aller par là et à travers ce que l’on a déjà acquis, ces mots, ces mots nous viennent peu à peu et formes comme un récit, une histoire, un roman, tout ce que vous voudrez ; tout le monde raconte des histoires, tout le monde raconte des histoires, de sa vie, de ses ancêtres, de ses amis, de sa folie, de ce qu’on a vécu ; tout le monde raconte, même l’oiseau je l’entends dans la forêt parfois, quand il piaille « piou piou piou piou ! », il dit à l’autre « ah ! tu vois ce qui s’est passé hier, c’était extraordinaire : un Piaf à gober tout de go une mouche puis deux puis trois ! c’est extraordinaire ! moi, je n’en fais pas autant, si je n’en absorbe le quart c’est déjà beaucoup, mais deux, trois, à la fois, c’est un exploit ! », c’est ça que raconte les êtres dans leur vie, des harangues, des histoires, oui ! des choses qui inspire à aller de l’avant pour pouvoir, plus tard, raconter ce qui nous vient ; de l’expérience se mêle à ce qu’on appelle cette inspiration, qui nous vient encore et toujours… C’est cela le roman de la vie, nous y sommes inclus comme toute vie, même le ver de terre, à chacun de ses passages, de ses trouées dans la terre, il y remonte, il régurgite des senteurs, des excréments nouveaux, à chaque fois, qui nourrissent la terre et l’inspire, ajoute à la qualité de celle-ci des arguments, des éléments qui vont nourrir les autres ; le ver de terre participe, comme nous, nous participons à notre manière ; je dis bien « notre manière », car le fait de faire une bombe atomique est une manière quelque peu… oser ! un peu incontrôlée dirons-nous, de mettre une quelconque phobie à contrecarrer un quelconque ennemi. Eh ! la vie s’exprime aussi dans ceci, dans ce qu’elle a d’exubérant et dans ce qu’elle a d’infiniment petit, elle est tout cela à la fois. Alors ! disais-je, ce qui nous vient, du fond de notre esprit pourrait-on dire, c’est quoi ? Moi ! j’affirme, à peu près, dans l’immédiat que je n’en sais rien, mais certains, supposent, affirment même parfois, disent « cela vient d’un au-delà qui n’est pas l’homme, qui est une divinité quelconque, un être suprême ! », et de là, ils y créent un mythe qu’on vous demande de croire qu’on impose à y croire ou pas, et dans certaines régions ne pas y croire à ce mythe, vous expose à quelques travers quelque peu embêtants, où vous risquez d’être contraint à la croyance (locale), malgré vous, malgré votre entendement ; cela se pratique un peu partout… je ne parle que dans l’acte de croire à un prétendu être suprême ; il y a aussi qu’il faut croire à (un prédicateur) un chef, un dictateur, un tyran. C’est une familiarité très commune chez l’homme de s’exprimer ainsi en imposant des idées aux autres. Et, quant au dictateur, d’où cela lui vient-il cette manière exacerbée d’enchaîner les autres, de les astreindre à ses propres choix, à son propre dictat ? Il peut se poser aussi la même question, « pourquoi donc je tyrannise les gens ? Ainsi, qu’est-ce qu’il me prend ? »… je dirais qu’il n’en sait rien, lui non plus ; et dans le possible éveil que nous pourrions avoir, quant à comprendre ce fait là très précis, il est à peu près certain que (cet esprit) les despotes, de cette compréhension, en soient dépourvus… à jamais ! ou du moins tant qu’ils sont despotes, mais avez-vous vu un despote se renier ? se renier, pour lui, c’est se tuer, s’éliminer, il y perd tout son pouvoir, il ne le fera que s’il y est contraint, si on arrive à le vaincre ; et quant à l’homme qui cherche à être libre, qui se veut libre ! qu’il ne cherche pas à contraindre, lui, il s’expose en toute clarté, à des possibilités de l’entendement qui n’impose rien du tout, mais qui l’exposent au contraire, a une perception qui peut devenir comme un éclatement au fond de sa cervelle ; certains diront « c’est cela l’éveil ! » des ouvertures se font peu à peu, il n’est pas soudain, forcément, il est progressif ! Il est une ouverture plus qu’une compréhension, une perception des choses du monde où les mots ne suffisent plus, où le ressentir est essentiel. N’avez-vous par compris, quand vous caressez le petit chat qui vit auprès de vous, et qui s’empresse de venir se frotter contre vous et ronronne ; il n’a pas besoin de mots pour exprimer son consentement et vous, de même, vous le caressez, vous ne faites pas autre chose que l’exprimer à votre manière envers lui, votre contentement ; vous pourriez chacun, n’avoir aucun langage, un langage de mots, je veux dire ! il y ait un autre langage, celui de, pas des sentiments, mais… des sensations, du ressentir ! le terme me semble plus exact, et ce ressentir, cette perception, s’ajoute, est préliminaires à l’invention des mots et du langage, qui est une couche de la perception des choses, qui est dernière, qui n’est pas apparue au début, qui est apparue par nécessité, part ne sait trop quoi, un besoin d’échanger des informations, que la vie a eues, à travers certains êtres, en recherchant une façon d’avancer ; s’inventa donc, le langage ! et ces langages, divers animaux l’expriment à travers des vibrations sonores, des sensations, des perceptions chimiques, des rayonnements, tous les artifices que permet l’univers, la vie s’en est emparés, dans la mesure du possible et les a exploités à seule fin de progresser ; d’inventer cette alliance avec les choses de la nature et sa métamorphose permanente ; cette métamorphose que la vie nous apporte sans cesse et qu’elle nous oblige à perpétuer ; comme tout être à une finitude ne vit qu’un instant, très court instant dans le parcours de l’univers, qu’on appelle le temps ; s’il réplique sans cesse les mêmes choses, sa pérennité va s’atténuer et (il va) disparaître ; au contraire, elle implique que votre pérennité soit dans un recommencement, un renouvellement, une exploration permanente, une adaptation permanente aux choses ; et vous voyez bien, vous voyez bien que quand l’on vieillit, cette adaptation est freinée par l’âge, parce que, votre corps, votre esprit, n’a plus la vivacité de vos vingt ans ; c’est tout à fait normal, eh ! mais parfois, il y a des phénomènes inverses où l’être, peut-être le plus éveillé, dans ce parcours-là, aura, à force d’avoir acquis cette expérience du passé et dans sa vie, la possibilité d’apporter une ouverture, une expression nouvelle et différente ; c’est un espoir pour les autres, puisque si celui-ci arrive à communiquer ce qu’il a perçu, à travers le langage, des écrits ou toute autres manifestation, il va apporter à la vie une expérience nouvelle, qui va elle-même permettre aux futures vies, et ses contemporains, de progresser ; ainsi nous progressons tous, de la collaboration, s’il en est une, entre tous les êtres, ou du moins les échanges ; si collaboration se transforme par exploitation, enfermement et dictature, ou exploitation d’esclaves (de) vivants, comme cela se fait pour les hommes, avec les animaux qu’ils utilisent à des fins de nutrition ; de pauvres animaux qui ne servent qu’à être mangé, et dont ils se foutent royalement de leur sentiment ; c’est aussi un égarement du vivant de procéder ainsi, et quant à son éveil, il ne viendra quand il s’apercevra que cette pratique peu évoluer ! et qu’en elle-même elle ne mène à rien et n’est pas obligatoire ; d’où, enfin, la perception que nous avons des choses du monde, elle est multiple et nous permet de progresser, c’est cela le souci premier que nous avons, si nous ne progressons pas, notre lignée s’éteindra ! (un drame) ; il faut participer au processus du vivant pour s’en convaincre, mais aussi l’accepter, ne pas considérer que l’humanité est en dehors de la nature, elle est dedans, c’est évident ! et qu’elle doit, non pas s’associer, mais absorber, comprendre, percevoir, ressentir profondément cette perception qu’elle peut avoir du monde, ceci à seule fin de progresser et enfin de survivre !
…
(version)
Honte !
Mais tout de même, je n’ai pas demandé qu’on mette dans ma tête toutes ces choses-là, je n’ai pas désiré à ce que l’on ajoute dans ma caboche toutes ces engeances-là, non non non non ! Cela m’est venu ainsi, sans que je réclame quoi que ce soit, je vous l’affirme absolument ! Certains mécanismes peuvent nous apparaître étranges ; d’ailleurs, quant à l’intuition, il n’est pas assuré qu’elle s’avère totalement… comment dire… de notre famille, de notre engeance, et, semblerait-il, sans pouvoir le garantir complètement, qu’elle nous vient comme une sorte de… de truc, de machin ! qui s’insinue en nous… et qui nous arrive, comme je vous le raconte, c’est ceci exactement… presque indiscernable ce que je dis là, tout à fait ! je ne peux pas dire autrement ! C’est une drôle d’engeance tout de même, elle peut altérer ou magnifier la qualité d’un être, s’il absorbe tout ça sans tergiverser, sans émettre une quelconque contradiction, s’il copie tout de go tout ce qu’on lui met en tête ; on le nommerait peut-être… poète, écrivaillon, nègre… il n’est l’auteur que parce qu’on ne peut trouver d’où provient l’origine de ce qu’il dit, un autre part qui s’est insinué dans sa tête ; cela vient recouvrir les apparences de sa carcasse, on ne peut voir plus profondément !
Oui, la vie, dans tout ce que nous en comprenons, s’immisce en nous à chaque battement de notre cœur et apporte ces pulsions, cette rythmique, qui implique que l’on marche, que l’on existe, à travers le fonctionnement somme toute mécanique de notre enveloppe, de notre corps ; puis ajoute une petite particularité, qui n’en semble pas dépendre absolument, qu’on appelle l’âme, l’esprit, tout ce que vous voudrez ; on y met ce qu’on dénomme une inspiration, oui !, c’est des propos qui nous viennent comme ça, parce qu’on a l’intime conviction d’aller par là, à travers ce que l’on a déjà acquis, ces mots et ce qu’ils représentent ; ils nous apparaissent peu à peu, ils forment comme un récit, une histoire, un roman, tout ce que vous voudrez. Tout le monde raconte des narrations pour dire le vrai ou mentir aussi, tout le monde relate des souvenirs, de sa vie, de ses ancêtres, de ses amis, de sa folie, de ce qu’on a vécu ; tout le monde s’exprime, même l’oiseau ! je l’entends dans la forêt parfois, quand il piaille « piou piou piou piou ! », il dit à l’autre « ah ! tu vois ce qui s’est passé hier, c’était extraordinaire : un Piaf à gober tout de go une mouche, puis deux, puis trois, d’une seule fois ! C’est extraordinaire ! Moi, je n’en attrape pas autant, si j’en absorbe le quart c’est déjà beaucoup, mais, deux, trois à la fois, c’est un exploit ! »…
C’est ça que racontent les êtres dans leur vie ; des harangues, des histoires, oui ! des choses qui s’instillent dans votre imagination, vous aident à voir, à aller de l’avant pour pouvoir, plus tard, décrire ce qui nous arriva ; de l’expérience se mêle à ce qu’on appelle cette inspiration, qui nous vient encore et toujours… C’est cela le roman de la vie ! Nous y sommes inclus, au même titre que toute entité ; même le ver de terre, à chacun de ses déplacements, ses trouées aérant le sol dès qu’il remonte, régurgite des senteurs, venues de ses excréments nouveaux, à chaque fois il nourrit et inspire les entourages, ajoute à la qualité de l’humus, des arguments, des éléments qui vont alimenter les autres ; il participe, comme nous, nous contribuons à notre manière ; je dis bien « à notre manière », car le fait de concevoir une bombe atomique reste une approche quelque peu… oser ! Un peu incontrôlée, pourrait-on affirmer, à mettre une telle phobie à contrecarrer un quelconque ennemi. Eh ! la vie s’exprime aussi dans ceci, dans ce qu’elle a d’exubérant, dans ce qu’elle a d’infiniment petit, elle intègre tout ça à la fois.
Alors, disais-je, ce qui vient du fin fond de notre esprit, pourrait-on le confirmer, à quoi ressemble sa substance (ce mystère entretenu) ? Moi ! j’atteste, dans l’immédiat, que je n’en sais rien, mais certains supposent, assurent même parfois, affirment : « cela vient d’un au-delà, bien en dehors de l’homme, l’exhalaison d’une divinité quelconque, un être suprême ! » ; et de là, ils créent un mythe, qu’on vous demande d’accepter expressément, imposé peu à peu pour ne pas s’y soustraire (en cas de résistance) ; dans certaines régions, ne pas se soumettre à ce mythe vous expose à quelques travers quelque peu embêtants, où vous risquez d’être contraint à la croyance (locale), malgré vous, en dépit de votre entendement ; cette pratique perdure un peu partout… je ne parle que dans l’acte d’ajouter une foi à un prétendu être suprême ; vous aurez aussi à accorder crédit à (un prédicateur) un chef, un dictateur, un tyran. Notez cette familiarité très commune chez l’homme de s’exprimer ainsi en imposant des idées aux autres. Alors, quant à l’oppresseur, d’où lui vient-elle cette manière exacerbée d’enchaîner ses semblables, de les astreindre à ses propres choix, à son diktat particulier ? Il peut se poser aussi la même question, « pourquoi donc je tyrannise les gens ainsi ? Qu’est-ce qui me prend ? »… Je dirais qu’il n’en sait rien, lui non plus. Alors, imaginez ce possible éveil que nous pourrions avoir, quant à discerner ce fait-là, très précis ; il semble à peu près certain que les despotes, de cette compréhension-ci, en soient dépourvus… à jamais ! Ou du moins, tant qu’ils seront des dictateurs ; mais avez-vous vu un tyran se renier ? Ce serait se trahir pour lui, se mutiler, se tuer, s’éliminer, il y perdrait tout son pouvoir, il ne l’accomplira, ce geste, que s’il y est contraint, ou si l’on arrive à le vaincre.
Quant à l’homme qui cherche à devenir autonome, qui se veut libre, s’il ne désire pas astreindre autrui, lui, s’expose en toute clarté, à des possibilités de l’entendement qui ne lui imposent rien du tout, mais qui l’exhibent au contraire, vers une perception qui peut évoluer comme un éclatement au fond de sa cervelle ; certains diront « c’est cela l’éveil ! » des brèches se produisent peu à peu et laisse entrer un effluve nouveau, ce n’est pas soudain forcément, mais progressif ! C’est une ouverture d’esprit plus qu’un entendement, un discernement des choses du monde où les mots ne suffisent plus, où le ressentir est essentiel. N’avez-vous pas compris ? Quand vous caressez le petit chat qui vit auprès de vous dès qu’il s’empresse de venir se frotter contre vous en ronronnant, il n’a pas besoin de mots pour exprimer son contentement ! De même, vous le câlinez, vous ne réalisez pas autre chose que l’affirmer à votre manière envers lui, votre consentement ; vous pourriez chacun ne posséder que ce langage, en dehors de celui avec des sons, je veux dire !
La personne attentionnée verra bien l’existence d’une multitude de moyens de communication, comme… oui, en dehors de la parole, ce sentiment qui s’y colle, de l’ordre des sensations, ce ressenti… c’est ça ! Le terme me semble relativement exact, bien « ressenti » justement ; ce discernement, une perception, un agrégateur, il devient un préliminaire à l’invention du langage des mots, il apporte une nouvelle couche à la compréhension des choses. Très précoce sûrement il apparut au début, par nécessité, on ne sait pas très bien ce qui provoqua cette exigence, un besoin d’échanger des expériences, que la vie emmagasina à travers pratiquement tous les êtres, en recherchant une façon d’avancer ; certains disent que c’est le fondement même du vivant : « transmettre l’information ! » S’inventèrent donc ainsi les principes du langage ! Ceux-ci, bien des animaux les expriment à travers des vibrations sonores, des sensations, des perceptions chimiques, des rayonnements, enfin, tous les artifices permis par l’univers, le vivant s’en est emparé dans la mesure du possible puis les a exploités à seule fin de progresser et d’inventer cette alliance avec les choses de la nature, avec sa métamorphose permanente, mécanisme que la vie amène sans cesse, nous obligeant à le perpétuer ; comme tout être à une finitude, il ne vit qu’un moment, un très court instant comparé au parcours déjà accompli de l’univers, dans ce qu’on appelle le temps ; s’il réplique régulièrement les mêmes choses, sa pérennité va s’atténuer et disparaître, plus précisément : son lignage va s’éteindre dans une sorte d’épuisement, un manque d’adaptabilité aux changements systématiques de la nature ; cette dernière tant vers un agissement contraire donc, elle implique que votre existence demeure dans un recommencement, un renouvellement, une exploration permanente, une accommodation perpétuelle aux réalités ; vous voyez bien que quand l’on vieillit, ce changement est freiné par l’âge, parce que votre corps, votre esprit, n’exprime plus la vivacité de vos vingt ans ; c’est tout à fait normal, vous avez atteint votre quota d’existence octroyé, vous devrez bientôt partir (en mourant) en l’acceptant ainsi (vous n’avez pas le choix, d’ailleurs !).
Eh ! même parfois vous observerez des phénomènes opportunistes où une créature, peut-être la plus éveillée, dans ce parcours-là, aura, à force d’avoir acquis cette expérience du passé puis dans sa vie, la possibilité d’apporter une ouverture, une expression nouvelle et différente ; cela représente un espoir pour ses semblables, puisque si celui-ci arrive à communiquer (transmettre) ce qu’il a perçu, à travers son langage, des écrits ou toute autre manifestation, il va apporter à la vie une expérience nouvelle ; ceci va permettre à ses contemporains puis aux futures progénitures de prendre un risque, progresser ; ainsi nous profitons tous, de cette collaboration, s’il en est une, entre tous les êtres, ou du moins avec des échanges. Mais si celle-ci se transforme en un arbitraire, un enfermement, une dictature, à travers l’exploitation de vivants esclaves, comme le pratiquent les hommes avec les animaux qu’ils utilisent, à des fins de nutrition ; de pauvres bêtes qui ne servent qu’à être mangés, dont ils se foutent royalement de leur santé morale, c’est aussi un égarement de la vie à procéder ainsi… Quant à l’éveil de cet oppresseur, me demanderiez-vous, quel avenir lui donneriez-vous ? Viendra-t-il à ce moment où il s’apercevra que cette pratique peut évoluer, qu’elle ne mène à rien, sinon à dégrader la qualité du milieu qui lui permet de vivre, alors il pourra entrevoir un autre possible ; d’où, enfin, la perception que nous avons des choses du monde, elle s’avère multiple et nous amène à progresser ; il perdure à ce niveau le souci premier que nous avons, si nous ne nous adaptons pas, notre lignée s’éteindra ! Vous devrez participer au processus du vivant pour vous en convaincre, mais aussi l’accepter, ne pas considérer que l’humanité est en dehors de la nature, mais en dedans, c’est évident ! Elle ne peut s’en dissocier (c’est d’ailleurs impossible), mais plutôt l’assimiler, comprendre, percevoir, ressentir profondément cette sensation qu’elle peut éprouver du monde, ceci à seule fin de progresser pour enfin, survivre !…
(ajouts le soir – terminé le 27 mars 2017 à 18h42)
– Oui, mais toutes ces belles paroles ne valent pas grand-chose…
– Pourquoi donc ?
Quémande ma raison, encore tout émue d’avoir résolu un finissement acceptable à mes longues phrases…
– Je vais vous le dire, n’ayez crainte… Vous vous trouvez donc heureux d’avoir exprimé tout ceci dans votre parcours régulier au fond des bois, vous vous en retournez chez vous, ravis d’avoir réalisé aujourd’hui une telle éloquence, votre sensibilité familière exacerbée à souhait ; le chemin s’assombrit, c’est déjà le soir et puis patatras ! Un lièvre traverse, passe sous le véhicule et valdingue de l’autre côté de la route, vous vous arrêtez ; selon que vous soyez chasseur dans l’âme, s’il est mort cela fera un bon civet ; ou que vous vous sentiez plutôt pacifiste envers les animaux ajoute alors un embarras malheureux pour la cause ; quand vous sortez pour constater les dégâts, mon parti fut vite pris… À mon approche, il se relève les deux pattes en avant, assit comme un sphinx tel un Dieu, il me regarde droit dans les yeux, alors dans ma tête, il y met cette interrogation : « que va – tu décider ? » Qu’il me juge ou me teste, cet instant apparaissait irréel ; lequel de nous deux devenait le plus terrifié ? Je ne savais quoi entreprendre, sa souffrance sourde ajoutait à mon drame, alors était-il uniquement sonné, rien ne semblait en lui particulièrement abîmé, je ne voyais aucune trace de sang ? M’approchant auprès de lui, il ne bougeait guère ou si peu, je lui ai demandé plusieurs fois « pardon ! » Je demeurais dans un grand désespoir, désolé de ne pas trouver en quoi l’aider, que devrais-je donc accomplir. Dans cette irrésolution honteuse, je partis, le laissant au bord du chemin, et mes inspirations littéraires de l’instant d’avant devenaient bonnes à mettre au pilon ; avoir tant d’idées saugrenues pour ne savoir quoi entreprendre dans de telles situations, c’est déplorable, même l’achever m’aurait été impossible à réaliser ! Certains argumenteront d’une sensiblerie excessive « ce n’est qu’une bête, enfin ! », je n’ai pas vécu suffisamment d’horreurs (boucheries et guerres réunies) pour considérer cela avec froideur… La vie vous jette parfois, au travers de la gueule, les relents d’une conscience, une lâcheté, que l’on enfouirait bien vite au fond d’une mémoire où l’on voudrait qu’elle se taise à jamais ; piteux homme que je suis…