(parole en marchant – 8 juin 2019 à 16h49)
—> 2. « petit chemin », ajout d’un fait, d’un fait nouveau !
—> Dialogue avec la forêt, avec un témoin, avec les oiseaux et le bzzz d’un moucheron, malgré l’insignifiance du propos, que certains dénigreront par manque d’attrait ou d’affinité avec des choses confondantes de banalité, pensez donc, une forêt, quel intérêt ? Au-dedans, on n’y parle pas d’eux, ils s’en émeuvent et la coupèrent tant, pour se chauffer l’hiver, habiller de meubles leurs logis et bouffer goulûment son gibier, avant qu’elle ne devienne un désert, idem à celui de leur cervelle, les zommes…
—> durée : 26:32
(Le vent est toujours présent dans les branchages, après la tempête de la nuit précédente, il monte et descend d’intensité, comme un murmure inquiétant ; sur le sol, feuilles et bois cassés témoignent de l’éventement subi)
Trois petits Hêtres sur des souches des anciens de leur être ; au bord du chemin, bien mal placés, trois petits Hêtres sur les souches des anciens, s’en mettent à repousser, de leurs dernières graines, avant qu’ils soient coupés les anciens ; ils gardent en mémoire ce que les ancêtres d’eux-mêmes avaient subi. Ils ne font pas attention, ils poussent malgré tout sur la souche des anciens, ceux que les zommes coupèrent tant, ils repoussent au même endroit (lieu). Trois petits Hêtres au même endroit repoussent, sur leur souche ; la souche des anciens, des ancêtres du bois du temps jadis, ils se remémorent à travers la mémoire des racines, celle des anciens, et tentent de revivre, avant le drame de la coupe funeste, de l’arrachage subi, ce que vécurent les anciens, dans ce bois, dans ce bois très ancien…
2’10
(chants d’oiseaux, au loin)
2’39
Il faut prendre le temps d’écouter… patienter, ne pas être pressé. C’est ce que me dit l’oiseau, lui, qui ne vit pas aussi vieux que nous, dix fois moins longtemps, vingt fois moins longtemps que nous…
3’08
(un Pinson des arbres l’apostrophe…)
3’53
Que vous disait-il l’oiseau ?
Eh bien, il vient de me proposer une idée auquel je n’avais pas pensé ; du livre, en faire un racontement sonore aussi, par l’image et par le son ; « eh, dans les formes électronisées, que nous usons (vous usez) quotidiennement, il est facile d’y ajouter toutes ces sonorités, tous ces chants et toutes les paroles, les miennes (les tiennent) qui l’accompagnent ; déborder le livre lui-même, ne plus être que de papier, imprégner la chose électronisée dans la mémoire qu’elle rassemble, compléter ce que je (te) disais, graphiquement, être pluriel ; même les brouillons les plus beaux, les mettre, les brouillons de ce que j’écris (ce que l’on écrit) quand la rature est belle, elle mérite d’être transcrite dans les choses électronisées, moi je vous le dis ! » C’est ce que m’a dit l’oiseau !
Vous affabulez Monsieur, ce n’est pas scientifique votre parler !
Oui, mais votre pensée dite scientifique est trop cloisonnée, ouvrez-vous l’esprit ! Il n’y a pas que la science dans l’esprit, il y a la totalité des choses (restantes à explorer, en fait rien n’est cloisonné, nous le faisons parce que nous ne savons pas appréhender le monde autrement, trop d’informations en même temps) ; de ne voir que d’une manière les faits vous enferme dans une logique ; « ouvrez, ouvrez en grand (votre esprit) », c’est ce que me dit l’oiseau, il ne cloisonne pas, lui qui vit si peu de temps à côté de moi. Entendez ?
Oh, ils ne sont pas bavards aujourd’hui, ils se reposent, après la tempête, après la tempête.
6’49
(chants d’oiseaux dans le vent)
7’46
« Prenez, prenez le temps ! » me dit l’oiseau, « prenez le temps », me dit-il tout doucement…
7’59
(bruits de pas et chants d’oiseaux, en fond)
8’28
(chants d’oiseaux dans le vent)
9’04
Tu as raison, je ne cloisonnerais plus dorénavant…
9’12 (les pas s’arrêtent)
(chants d’oiseaux tout près, dans le vent)
9’24
Vous savez, à parler comme cela, vous inventez toute une mystique ; l’on pourrait vous prendre pour un gourou, un apôtre de la nature inconditionnelle, méfiez-vous, méfiez-vous ! Ne vénérez pas trop !
Ne vous inquiétez pas, les gourous je les ai mis à leur place, bien souvent, je les ai remis à leur place bien souvent, je ne pense pas être dupe à ce point, de les imiter assidûment. Non ! Ne vous inquiétez pas… (dit-il d’un air nonchalant)
10’24
Eh, tu as raison l’oiseau, ne cloisonnons pas ! Ne cloisonnons plus ! Mélangeons tout, tout est relié ! De trop organiser, c’est malsain…
10’53
(chants divers, au creux de la forêt, le vent toujours présent se calme)
12’11 (les pas reprennent)
12’31 (puis il s’arrête, chants intenses tout autour, un oiseau tout prêt, le vent revient, il est au cœur d’un dialogue d’oiseaux entre eux…)
à 12’37, extrait de la discussion oiselière (quels sont leurs noms à ceux-là ?)
14’19 (les pas reprennent)
14’37
Je marche sur la mousse du chemin, pour que mon pas soit plus doux, petite information en passant, sans grand intérêt, mais je vous l’ai dit quand même… Tiens ! Des champignons par l’humidité sont sortis…
15’02 (les pas reprennent)
(l’oiseau lui parle)
15’16
Il vient de me dire « fais donc un livre sonore, si tu aimes tant nos chants ! » Tiens donc, comment ferais-je un livre sonore ?
15’36 (l’oiseau lui répond)
« Il existe mille et une manières de le faire, sais-tu, le sais-tu ? Ne nous prenez pas pour des innocents, nous savons ce que vous fabriquez, vous les zommes, dans vos maisonnées, en grand. Ce que vous fabriquez tant, comme la petite machine enregistreuse où tu imprègnes ta voix et nos chants ! Ne nous prenez pas pour des innocents, nous savons bien ce que vous fabriquez tant, dans vos maisonnées, en grand ! »
16’37
Ah ! C’est vrai, nous vous croyons bête, nous, les deux pattes du coin. Nous n’imaginons pas que vous en sachiez tant de l’histoire de nous ?
Eh, tu crois que ton racontement va en intéresser quelques-uns ?
Ce n’est pas le propos, je m’en fous bien !
« Fait, ce qui te vient ! Fait, ce qui te vient ! Et ce sera bien ! Ne t’occupe pas de ce que diront les autres… »
17’53
(et puis plus de paroles, que le chant des oiseaux, jusqu’à la fin du récit, écoutez donc si vous en avez le temps…)
à partir de 19’04 : chant très expressif de l’oiseau, au deuxième complet, au loin un autre lui répond ; « quel est son nom », se dit l’homme ?
zoom à 19’12, là ou il dit « ti ii di u tsi li di lé ! », un Rougegorge ?
20’49 (le bziii du moucheron)(reviennent peu à peu, au loin, les bruits des zommes, leurs autos hurlantes, leurs avions en l’air…)
23’33 (reprise des pas, s’arrête aussitôt, l’oiseau insiste, il raconte à son rythme…)
25’43 (reprise des pas jusqu’à la fin, avec le chant des oiseaux, avec le bruit des zommes au loin, avec le vent montant, montant…)
Sonagrammes audiométriques :