(parole en marchant – 16 juill. 2019 à 7h36)
—> 2. « petit chemin » :
—> suite de « chemin des découvertes » du 12 juill. 2019 à 8h26
—> durée : 76’33
0’62 (un très beau chant, de deux oiseaux sûrement)
À la recherche du rayon invisible, de l’onde invisible, plutôt, enfin, inaudible pour nous, beaucoup d’animaux les entendent ces ondes-là ! Et puis, savoir si les oiseaux chantent le matin (en ce moment).
Ah ! Oui, j’entends (je les entends) au loin…
(« mais quel son nom ? » se dit l’homme, au lieu de tenter de comprendre ce que raconte l’oiseau, avec son chant si beau…)
1’34
Les deux-pattes font beaucoup de bruit ce matin avec leurs machines hurlantes, roulantes sur les routes, c’est le grand réveil de toute bête sur cette planète à cet endroit !
Vous êtes fiers de votre expérience ?
Quelle fierté devrais-je y trouver ? Ce n’est que curiosité, mon ami !
Ah ! Maintenant, je suis votre ami ?
Pourquoi vous appellerais-je mon ennemi ? Je peux vous engueuler, mais à quoi ça servirait ? Aucun signe affectif vous voulez ? Vous vous offusquez de ce propos ?
Non, il pourra être neutre, ce n’est qu’une interview !
Ah ! vous voulez pas vous engager ?
Oui, j’ai peur de… de…
De quoi ?
Parlons d’autres choses…
Le bois a été pris récemment, on voit des copeaux (des restes d’écorce) sur la route…
On peut toujours effacer un enregistrement, vous savez !
3’51 (la rumeur de la route ne cesse pas, elle enfle !)
Tout ce trafic en ce bas monde…
Oui, les machines on les entend (il s’arrête et repart)… Elles sont pénibles malgré qu’il n’y ait pratiquement guère de vent (son flux nous les ramène tout le temps en ce moment)…
4’25 (au loin, on entend vaguement quelques chants d’oiseaux…)
4’38 (il s’arrête, une Pie bavarde se rapproche et crie, il reprend sa marche)
4’52
La Pie est bien d’accord, cela l’a réveillée depuis longtemps (il s’arrête à nouveau), ce bruit tonitruant !… (il reprend sa marche) Nous allons aller dans un renfoncement où nous les entendrons moins…
6’19
Les matins frais sont agréables…
Oui, le bruit s’atténue peu à peu… nous étions exposés dans une zone dégagée, là nous rentrons sous les futaies, les arbres l’atténuent la rumeur des machines roulantes…
Cela revient ?
Ne vous inquiétez pas, cela descend encore, et encore, vous verrez, là où nous irons, si aucune machine des cultures ne sévit, ce sera le silence loin des deux-pattes, je vous l’assure !…
8’10 (il marmonne, on comprend à peine)
il lésursonmure… de ses derniers jours elles sont récentes… sur le sol l’on en compare activement encore ils ne peuvent s’en empêcher…
(mais que raconte-t-il ?)
(quelques chants discrets)
9’24
C’est calme tout de même !
Oui, je peux hurler, mais vous les ferez fuir ! Eh, vous aurez quelques mouvements désagréables, peut-être, de celui qui se cache en nous voyant, le désagrément ne sera pas de (pour) nous, mais d’eux…
10’08 (un chant sobre sept fois répété)
J’aimerais connaître cet oiseau qui fait « tuite ! tuite ! » Le son de sa voix, c’est une petite virgule, ou un accent aigu, selon l’aspect que l’on désire voir…
(en fait, il se trompe, il confond avec un autre chant tout aussi sombre, ce dernier ressemble plus à une sorte de V ; le son descend et remonte ! C’est probablement un Pouillot à grands sourcils)
10’53 (il marmonne)
salulé « tuite ! tuite ! »
11’07
Voilà, nous allons descendre maintenant, et peut-être nous aurons des surprises ? Les bêtes sont tranquilles par là, quand ce n’est pas le moment des chasses. Je dis « les bêtes », je devrais dire « des habitants », « des animaux » du coin ! Ils ne sont pas si bêtes que ça, ils font ce qu’ils peuvent face aux deux-pattes qui les ignorent, pour la plupart !…
12’01 (un chant discret)
… je suis méchant, mais je ne suis pas très loin de la réalité des sentiments que l’on éprouve auprès d’eux, nous, les deux-pattes !
C’est curieux que cette nature ait créé des frontières entre les êtres, ou alors c’est que nous avons oublié les moyens d’échanger entre tous les êtres ? Nous nous gaussons de notre langage qui ne fut apporté que par l’inspiration que nous donnèrent les oiseaux dans leurs chants (fort) probablement !
13’08 (un « tuite tuite ! » discret)
Nous n’avons fondé nos cultures (nos savoirs) que sur cette capacité à échanger, à travers une parole, alors que l’expression des sens tout entier, et du corps, serait primordiale pour communiquer, échanger encore…
Ah ! Ce bruit est tonitruant, il ne veut cesser, c’est étonnant ? Nous allons voir dans le renfoncement, ce qu’il va advenir de lui ?
La forêt est silencieuse, elle subit cette rumeur détestable…
(un nouveau bruit s’ajoute)
Voilà que les avions s’y mêlent, il y a des heures où le silence est complet, mais pas ce matin ! Je soupçonne une machine pas loin (en train de) travaillée dans une culture…
Le bruit s’atténue ?
Espérons-le, nous voulons du silence ! La forêt, elle est inquiétante ? Aucun vent, un bruit infime… et toujours la rumeur, elle ne veut cesser, elle vient de partout, on ne peut la casser !
17’13
Oui, les soirs sont plus calmes, parce que les deux-pattes sont fatigués… le vent porte ce matin, serait-ce la froideur de celui-ci ?
Le bruit s’atténue un peu, nous descendons, descendons, loin de la route… Vous l’entendez encore ?
C’est presque parfait, descendons encore un peu…
18’21
Vous souvenez-vous où le rayon apparut ?
Oui, à peu près, nous allons repasser exactement aux mêmes endroits. Nous verrons s’il revient ce rayon, cette onde que l’on ne ressent pas, invisible ! Eh, qui porte une information malgré tout dont on ignore tout !
Serait-ce une inspiration ?
Nul ne le sait ! Nos sens éveillés n’en ont aucune idée…
19’10 (il s’arrête et c’est le silence !)
La rumeur a pratiquement disparu et la forêt est calme comme jamais…
(de vagues gazouillis)
19’37 (il reprend sa marche)
Croiserons-nous un deux-pattes ?
Peut-être ? Partout, ici, ils se considèrent chez eux, c’est inévitable ! Regardez cette route, ce chemin empierré, c’est eux qui l’ont assemblée ; depuis des siècles déjà il existe ce chemin-là, ils l’entretiennent et ils coupent le bois de chaque côté, dans la forêt, qui réussit encore un peu à subsister, mais je vois bien qu’elle souffre, elle !
20’41
Un papillon jaune, mort ! Il a fini sa vie au milieu du chemin… un jaune citron… (snif)
Il n’a pas été gobé par une mouche, lui !
Une mouche ?
Non ! Un oiseau… Pardon, pardon !
La mouche aurait du mal, à moins qu’elle soit très grosse et carnivore ?
Je suis déjà fatigué, je dis des bêtises !
Mais non !
Mais si ! Ça m’arrive tout le temps, je suis vieux !…
21’51 (il remarque une trace, un bruit de moto au loin)
Les pas d’un chien ! La rumeur qui revient… et repars… à un moment serions-nous bien ?
(au loin, un hominidé à côté d’une machine roulante garée sur côté du chemin)
Ah ! Je savais bien qu’un deux-pattes sévirait par là…
22’48 (il parle tout bas, la rumeur a disparue)
Taisons-nous, il risque de nous écouter…
23’52 (il croise l’individu)
Bonjour !
Jour !
24’22
C’est un bûcheron… barbu…
Il va faire du bruit !
Sauvons-nous d’ici !
24’58 (Une Buse variable crie et s’éloigne, elle aussi)
26’04
La nature attend quelque chose… d’imprévisible, une rumeur autre que celle des machines hurlantes de la route ! Ils attendent le moment, on ne sait encore, ce sera extraordinaire, merveilleux ou maléfique, on ne sait encore, eh, déjà que l’on invente toute une histoire, on romance, on dramatise ! Et l’on pressent comme la bête ce qu’il va arriver, sans comprendre ! Mais déjà, la nature nous a avertis, elle nous envoie des effluves inconnus…
27’18 (un oiseau s’envole, « tuite ! tuite ! tuite ! », le cri d’un Pinson peut-être, que l’on dérange…)
L’oiseau, lui, a compris depuis longtemps, lui qui vit au-dedans, au-dedans de la forêt, en grand !…
27’57 (un Faucon crécerelle s’envole, et crie aussi, une légère brise…)
28’33 (il s’arrête et regarde un branchage recouvert, s’en approche…)
Des tissus sur des branches mortes, quelques détritus qu’ils laissent ; encore, celui-là ne dépareille pas, il est de la couleur brune du bois (le Pinson confirme !). Ce n’est que de la toile ! Le pire, ce sont les plastiques, ces choses innommables qui nous tuent à petit feu…
29’14 (le Pinson commente, en a-t-il mangé par mégarde ?)
… invention inconsidérée d’une multitude de structures incontrôlées. Nous avons inventé les armes de notre propre extinction, ou du moins, elles vont y contribuer !
Serions-nous passés à travers le rayon ?
Je ne sais ? Le plus puissant n’est pas à cet endroit, un peu plus loin, et je ne sais s’il sévit tout le temps. Mais, s’il existe en permanence, sa source est plus loin ; il semble se couper par intermittence en fonction de quelques critères, dont j’ignore la provenance ni le but, le déterminisme de celui-ci ? Peut-être n’est-ce qu’un artefact, une harmonique (parasite), entre la machine enregistreuse et les choses de la nature qui sévissent (persistent) à cet endroit ? Dans ce cas, ce ne serait qu’une déficience, mais, il semblerait bien que ce soit un élément extérieur à la machine enregistreuse… qui l’enregistra ?
31’16 (l’oiseau chantant très court « trui ! » plusieurs fois, toutes les deux à trois secondes, est toujours là ; probablement le cri d’alarme du Pouillot véloce ou fitis)
… Nous arrivons en plein soleil, la source ultime de tous les rayonnements intenses… et la rumeur revient, nous étions dans le silence !
(il s’arrête, et le Pouillot crie toujours « trui ! »)
Là-bas, le champ en friche nous montre de belles couleurs, entre l’Oseille sauvage et de toutes les plantes dont j’ignore le nom pour l’instant, je m’en doute, mais je ne les nomme pas, ma mémoire est défaillante (il reprend sa marche) ; j’aurai trente ans de moins que je vous les citerai d’un seul coup, d’un seul trait, moi qui sévissais dans ces champs tout le long du jour (il s’arrête à nouveau) ; je les ai énumérées (bien des fois) ces plantes qui valent le détour !
(il reprend sa marche)
32’46
Vous avez à ne parler d’aucun amour entre hommes (humains) ? Aucune passion, d’homme à homme (d’humain à humain) ? (il s’arrête)
On les ennuie !… Pensez donc, parler de choses (il reprend sa marche)… aussi insignifiantes à leurs yeux, les impressions d’un promeneur dans une forêt quelconque, ces commentaires sont incongrus, sans mesure !
33’56 (une brise amplifie la rumeur au loin)
Un petit vent léger et doux… (il s’arrête pour se moucher et reprend sa marche) (snif)…
Le rayon du soleil apporte quelques Mouches curieuses de nous, elles se collent déjà au matin, imaginez ce que ce serait vers le midi du jour, j’en aurais des dizaines sur moi à tenter de me sucer de toutes parts. Ici, il fait encore frisquet, elles sont justes en train de se réveiller ou d’éclore, c’est selon leur âge, de quelques jours, séviront encore, faire leur office, ce pour quoi elles ont été construites, alors…
35’28 (il s’arrête, quelques gazouillis discrets autour de lui)
La rumeur au loin… (il reprend sa marche)
Nous approchons des rayonnements possibles, à peu près par ici, il y en avait un qui est apparu…
Une mouche sur la machine enregistreuse, le microphone et sa mousse. Elle risque de faire des bzzz incongrus en s’envolant, ce serait amusant ! Le noir de la bonnette (du microphone) lui apporte une chaleur satisfaisante en réfléchissant sobrement la lumière, absorbant sa chaleur qu’elle lui transmet, c’est pour ça qu’elle s’y arrête…
36’46 (un arbre masque le soleil, bzzz ! Oui !)
Voyez ! Dès que l’ombre apparaît, elle s’en va ! Il faut un rayonnement du soleil dessus pour qu’elle s’y arrête…
37’10 (un Faucon crécerelle de passage crie ! Peut-être qu’il rit ?)
La rumeur revient, nous remontons (snif)… le vent porte vers nous celle-ci, c’est inévitable !
38’08 (un Pouillot véloce annonce le lieu…)
38’18
Nous approchons de la zone du rayonnement intense, là où sévissait (séjournait) cette petite musaraigne où c’est décalqué une fleur dessus (une Astéracée jaune assurément), étonnant stratagème d’un écrasement possible. Il est fort probable qu’un oiseau de proie, comme celui que je vois au loin, un Faucon probablement, l’ait déjà mangé, à moins qu’il préfère une chair fraîche ou qu’un renard s’en soit approché, nous allons le savoir tout de suite.
39’14 (le Pouillot insiste, c’est ici ! Il était là, lui !)
Le chemin est encore à l’ombre* Le soleil dépasse à peine les arbres, quelques rayons les traversent un peu, la chaleur monte peu à peu…
39’52 (il s’arrête et observe les lieux : un chant discret, « titititi iii tuuuu ! », semble lui dire quelque chose, ce chant déjà entendu les jours précédents, ah oui, un Bruant jaune !)
36’56 (il reprend sa marche, et « tititititi tuuuu ! » encore)
Tu devrais mettre la machine à puissance maximum, pour enregistrer à une valeur optimum !
Oui, oh ! Mais il faut être sûr que le rayon soit là, nous y reviendrons s’il persiste, pour essayer de débusquer ce mystère, le comprendre ?
40’42 (et toujours ce chant « tititititi tuuuu ! », et la rumeur…)
La vois-tu la petite Musaraigne ?
Il semble qu’elle ait disparu, nous aurions dû la déplacer au bord du chemin, la prendre dans notre main…
41’12 (il s’arrête ; toujours la rumeur, au loin, et ce chant incertain « tititititi tuuuu ! » Eh, que voit-il ? Rien !)(snif) (il reprend sa marche)
C’est donc une carcasse, même aussi petite, est un fruit appréciable pour certains qui s’en délecteront de toute façon (il s’arrête). Tout être offre une pourriture satisfaisante, il n’est pas une unique façon de périr, nous offrons tous un éventail à ceux qui vont nous pourrir… (il marche encore un peu et s’arrête à nouveau)…
Je crois que c’est elle ?
Vous croyez ?
À moins que ce soit une crotte ? (il s’accroupit et ausculte la forme suspecte)
C’est ça ?
C’est à l’endroit… où nous l’avons trouvée… Vous savez avec cette chaleur, le pourrissement va vite ! (il triture encore la chose et conclut…) C’est une crotte !
42’56 (il se relève et reprend sa marche)
Elle restera donc dans ma mémoire, cette petite bête, ce petit être… dépérit ! (s’arrête et observe le décor)
À plusieurs endroits, les mêmes crottes… Non, je crois que c’est fini, on l’a mangée (peut-être un oiseau de nuit ?), absorbée ! Pour elle, c’est fini, plus aucune trace laissée ; l’immense majorité des êtres de la planète vont ignorer cet instant (snif), sauf quelques êtres comme moi, ceux qui l’ont côtoyé s’en souviendront, moi qui ne la vis que quelques secondes…
Elle vous préoccupe ?
C’est étrange cette vision ?
Elle est prémonitoire, vous en tirez un mythe, une légende ?
Oh, vous savez, cela commence comme cela, très souvent, très souvent ! Non, je n’en tire pas de telles perspectives, seulement la possibilité d’un racontement qui énumère toutes les possibilités d’une telle aventure. La rencontre de cet être si petit et de cette fleur accolée à son corps, comme si c’était exprès qu’on l’avait fait, alors qu’il est fort probable que c’est un hasard somme toute très classique qui l’écrasa contre cette plante, sur sa sommité fleurie et qu’elle y resta collée dessus par on ne sait quel stratagème ? Non ! Nulle part, je la vois ?
Nous avons dépassé l’endroit, et le rayon peut-être, l’avons-nous (déjà) mémorisé dans la machine ; on ne sait encore ?
S’il se répète, c’est que cela vient d’un extérieur qui interfère avec la machine enregistreuse (snif), donc elle capte une onde, elle ne la génère pas elle-même, elle l’aperçoit tout comme la vibration sonore de ma voix. Ce n’est donc pas un artefact, mais une mémorisation réelle d’une onde locale qui se propage.
Il faut étudier la question de plus près ?
Ce pourrait être une machine (machinerie) quelconque qui sévit dans l’endroit, tout comme un phénomène naturel dont je ne m’explique pas encore la loi, j’élabore alors des hypothèses, je ne fais que ça depuis le jour où je l’ai vu, à chaque fois que j’y repense ; une intrigue ! cette musaraigne petite et cette onde ? Ont-elles un lien entre elles ? Je ne sais, je ne sais…
49’30 (il s’arrête, se mouche, puis repart, les oiseaux piaillent tout autour de lui)
50’53 (les oiseaux chantent, le Pinson et quelques autres…)
Nous allons remonter dans une zone assez dense, là-haut peut-être nous allons capter (guetter) quelques éléments d’une onde différente ; la dernière fois, nous n’y sommes pas passés, et s’il en existe une autre onde, nous le saurons bientôt !
51’00 (la rumeur de la route au loin, s’atténue peu à peu…)
52’12
On a vu quoi comme animal, en dehors des deux-pattes ?
Des oiseaux évidemment, ce rapace tout à l’heure, un Faucon probablement, il ne criait pas celui-là, il m’avait vu depuis longtemps. Il s’envola loin de moi, ne prenant aucun risque.
Je tourne la machine enregistreuse à l’opposé de la rumeur des machines roulantes, pour capter le moins possible ce son absolument sans intérêt…
Beaucoup de crottes, ce matin !
Mais vous allez voir que la nature les absorbe très vite, d’autant plus que la chaleur monte, des petits scarabées, des êtres infimes vont venir l’absorber, la triturer, la décomposer, la nature s’en occupe bien vite, cela fait partie de son terreau ; de ces nutriments apportés, peu importe leur nature, du moment qu’il s’agit d’une biologie en décomposition, toujours…
54’23 (il s’arrête, la rumeur a pratiquement disparu)
Ici, c’est plus calme ! La forêt est dense, les fossés profonds d’une eau inexistante, le temps est sec, mais la verdure persiste encore (il reprend sa marche) ; la sécheresse pointe le bout de son nez, mais elle n’est pas active encore ; une fraîcheur nous le montre, le froid intense (du matin) témoigne d’une humidité encore présente… (il s’arrête)…
Des champignons, une Amanite tue-mouche !
À cette époque, c’est étonnant ?
55’30 (il reprend sa marche)
55’47 (snif, snif !)
Vous faites « snif » ?
Oui, je fais snif, « snif ! », comme ça !
On va être obligé de l’inscrire (les inscrire) sur l’annotation que l’on fera du récit, vos « snifs » persistant ?
Oui ! Au bout d’un certain temps, je « snif » ! Aucune drogue d’abord, aucune cocaïne, seulement une adaptation physiologique qui fait couler la narine, alors on fait « snif » pour retenir l’effluve descendant du nez, pour éviter qu’elle coule sur la bouche, c’est désagréable ! Eh, offre un… Ah ? (son attention est perturbée par un intrus)
56’39 (l’oiseau, la Pie du coin, prévient « trii ! »)
Offre, quoi ?
Mon propos est sans intérêt. J’écoute le bruit de la forêt… une machine roulante arrive par-derrière.
Décidément, c’est l’heure des deux-pattes !…
(bruit de la machine roulante)
57’52 (le véhicule le dépasse)
Ah ! C’est un gars de la forêt !
Un quoi ?
Un « garde » de la forêt, c’est leurs heures, où ils travaillent…
Va-t-il aller tout droit, au bout du chemin, va-t-il tourner à droite, à gauche ? Il semble aller tout droit. Il va donc croiser le véhicule qui m’amena à la forêt ; va-t-on l’entendre ronchonner, vous éructer quelques propos propriétaires ? User de son administrative occupation, nous allons le savoir sous peu ? La forêt rigole à cette entrevue déjà, va-t-il m’attendre ?
1h01’14
Il est temps de partir de l’endroit, on arrive à l’heure où ils commencent leurs travaux, ils vont embêter tout le monde, ici !
1h01’32 (un oiseau fait « tuite ! tuite ! tuite ! tuite ! tuite ! »…)
Vous vous étonnez ensuite que la forêt soit calme, elle attend qu’ils sévissent et qu’ils s’en aillent. Elle a le temps, elle ! Elle a tout son temps, elle a des siècles à attendre, comme il en existe depuis des siècles, elle était déjà là avant que nous arrivions, il y a quelques dizaines de milliers d’années, seulement !
Une broutille !
Tant les formes originelles de ceux qui s’animèrent les premiers sévirent (ici) il y a plusieurs milliards d’années, vous pensez donc que quelques millions d’ans ne représentent pas grand-chose, on a tout le temps… On a tout le temps, ici !
Aucun oiseau prééminent aujourd’hui ! C’est pour cela que nous émettons des banalités, nous n’avons fait qu’étudier cette onde et cette petite Musaraigne… tenter de la retrouver…
1h03’41 (le Faucon crécerelle suit de loin, il prévient ! Mais on ne l’écoute pas.)
Tous les autres propos sont superflus et mériteraient de ne pas être entendus, mais que voulez-vous, il faut bien s’occuper, ne pas rester tête nue, l’encombrer l’esprit qui sévit au-dedans…
Ah ! Un petit Lapin… un Lièvre ?
Oui ! Un Lièvre court devant…
Oh ! Il va bien !
1h04’54 (encore l’oiseau qui fait « tuite ! tuite ! tuite ! tuite ! tuite ! »…)
1h05’28 (il se mouche en marchant)
1h05’53 (le Faucon crécerelle nous dit « tout va bien ! » dans son langage à lui.)
(il marmonne !) Ça y est, les Moucherons sont de retour, ça s’est réchauffé, ils commencent à servir, nous allons les voir venir !
Ne suez pas trop encore, sinon ils vont sévirent ! C’est moi qui vous le dis !
Balade austère, ce matin !
Un deux-pattes qui inspecte les endroits où il sévit (vie), tout comme celui-là, le gardien de la forêt qui me dépassa tout à l’heure… Nous allons déterminer dans quelques instants le degré de sa connerie ? Va-t-il ronchonner à cause de ma présence guère gênante, ou laisser faire, c’est selon l’intelligence de l’individu, à (vouloir) embêter ses prochains ?
1h07’36 (un oiseau fait « tiiite ! tiiite ! tiiite ! »)
Je parie : cinquante cinquante ! Il faut être méfiant, ces êtres ont des idées exubérantes. Ils ne savent pas mesurer là où il y a des êtres nuisibles ou bienfaisants, il faut qu’ils se cachent derrière des règlements, oublient de réfléchir d’eux-mêmes, c’est souvent… S’il est pressé le deux-pattes, il passera outre, il passera outre, s’il a du temps à perdre (snif), il usera d’un emmerdement, si ma tête ne lui revient pas ! C’est souvent comme ça avec ces êtres, ils ont leurs têtes !
Vous êtes médisants ?
Oui ! Misanthrope, exigeant ! Je ne supporte pas la bêtise, oh, autant la leur que la mienne… (snif)… Ne prétendez pas, que je ne suis pas… je ne suis pas innocent de ma personne, des tares de mon espèce j’en ai ma part, tout comme la vôtre ! Il faut considérer que, en ce moment…
1h11’01 (il s’arrête)
Voyez ! le vent ne porte plus, et la rumeur ne s’entend plus, c’est vraiment une histoire de vent !… (il reprend sa marche)…
1h11’14 (au loin, l’oiseau s’esclaffe ! Le Faucon crécerelle de tout à l’heure, sans doute ? Une Tourterelle dit qu’elle se méfie de lui !)
Les machines hurlantes du matin sont passées (snif), la forêt est un peu apaisée, chacun, chacune, vaque à son travail habituel. La rumeur n’est que locale, là où ils s’occupent, les deux-pattes ! Ils laissent la forêt tranquille un moment, jusqu’aux heures de leurs déplacements encore, cyclique, de jour en jour… (snif)…
1h12’55 (un oiseau dit « tirladilo tirladilu ! »)(snif)
Nous allons voir, du rayonnement, s’il existe encore, bientôt !
Nous sommes curieux du résultat, ce que la machine enregistreuse concocta…
1h13’23 (l’oiseau cri « dirlu truii ! »)(snif)
Déjà, le garde forestier n’est pas là ; ou bien caché ?
1h14’06 (l’oiseau dit « dirla dirluidadilu ! »)
1h14’15 (il se mouche en marchant)
1h15’11
Nous allons voir si… nous allons être embêtés… par une quelconque bêtise, dans quelques instants…
Rien devant ni à droite ni à gauche ni derrière, il semblerait qu’une idée d’embêtement soit écartée ? Tant mieux, un souci en moins…
À suivre…
…
* La fois précédente, le chemin était au soleil et c’était une heure plus tard, un même matin. L’analyse du sonagramme ne montre pas d’ondes, la vibration inaudible n’est pas présente. Le fait que l’endroit n’est pas encore ensoleillé peut jouer sur l’effet. Il faudra revenir un autre matin, une heure plus tard pour vérifier l’hypothèse ?
…
Sonagrammes audiométriques :
