(parole avant le sommeil – 1er aout 2019 à 23h34)
Regarde ! Attends ! Je ne sais plus très bien, tout un cinéma est en train de s’inventer, il t’inclut toi, euh, le scénario de mon histoire, le sujet du début, ce personnage en forme d’île, cet îlot incongru qui s’anime comme les autres et que l’on décrit parce qu’il le souhaite…
Attends ! Il y a aussi la parole du narrateur, une sorte d’entre-deux qui ne prend position ni pour l’un ni pour l’autre, il fait ce que lui dit l’auteur ; mais il n’y a pas d’auteur véritable ici, le scribe, le nègre de l’histoire, qui ne fait que rapporter ce qu’il a colporté à droite à gauche, ce qu’il a entendu de-ci de-là, l’ajouter à l’émergence de ce récit incertain, on ne sait même pas s’il l’aura fini ; et tous ces personnages improbables, où en est-il de son racontement qu’il n’arrive pas à achever véritablement ? De tout cela, on ne sait trop, le monde le perturbe tant qu’il ne sait quoi raconter véritablement ; témoigner de cette trace à laisser, cela suffira-t-il, puisqu’il vous faut ce scribe, ce narrateur et tous ces personnages qui en sont le moteur de cette histoire de la mémoire ; puisqu’il faut tout appréhender, que l’on appréhende cela aussi, que l’on émette une idée, une péripétie, un stratagème nouveau qui vous laissera indécis. Que faut-il ajouter, encore ? On n’en sait rien du décor, tant qu’il n’est pas fini ? Ce que l’on devra y mettre pour le répéter, peut-être il n’y aura rien, il n’y aura que des « peut-être », tu sauras bien tout sortir de ce qu’il y a au-dedans de la tête, voilà, ça fait du bien ! Que cela soit honnête, sans mystère, sans liens que l’on desserre…
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(parole avant le sommeil – 1er aout 2019 à 23h41)
… des liens que l’on desserre pour un rien, pour une misère, aller jusqu’au bout de ce qu’elle pourra enregistrer, cette machine enregistreuse ; on en use pour déblayer tout le désordre qui vous vient au-dedans de la tête, balayer, vider, le plus possible, avant le grand départ…
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(parole avant le sommeil – 2 aout 2019 à 0h09)
… voilà cette histoire que l’on place là, que l’on abandonne pour le mépris, pour même rien, si ce n’est l’oubli de tous nos biens, le jour quand tout sera fini, il ne restera que cette comédie, vous verrez bien !
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(parole avant le sommeil – 2 aout 2019 à 0h25)
Voilà que l’histoire veut se dérouler sans me prévenir, même quand dans mon sommeil elle s’ébruite, elle n’attend pas que je me réveille, elle m’évite, elle a besoin de passer à quelqu’un d’autre, de se déverser où elle peut, par on ne sait quel mépris, et vous devenez un lépreux si vous oubliez ce qu’elle a dit ; et vous n’êtes pas très gentil avec elle, vous la torturez, vous l’endeuillez même, de quelques sacrifices sur l’autel du mépris, oui ! Il faut crier, et il y a plus qu’une alarme, qui surgit avec dans les bras des armes ; fallait pas se méfier, voilà tout ! Fallait obtempérer au bon moment sans se poser de questions ; l’histoire n’est pas finie, c’est ce que l’on dit…