(parole entre deux sommeils – 7 janv. 2020 à 1h07)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae : hérédité, transmission d’une histoire
La qualité du… la qualité du monde n’était plus ce qu’elle était, et le soleil n’en était pas plus épais. Il brillait de ces pleins feux pour nous envoyer ce pour quoi l’on vit, de sa présence, ici ; car vous imagineriez une vie sans une étoile auprès d’elle, une suffisamment brillante, peut-être assez loin, mais satisfaisante, pour qu’une lumière vienne et permette une chaleur constante, une lumière, un paradigme suffisant pour l’aisance d’un déplacement, une multiplication ; que cela se fasse et permette une existence, ici…
(parole entre deux sommeils – 8 janv. 2020 à 1h08)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae : hérédité, transmission d’une histoire
Oh, mais, vous savez… Oh, mais, vous savez, c’est le même processus qui se produisit en fait ; on parlait de l’enfantement, engendrer une grande famille, cela se produit à travers les êtres, c’est le racontement d’une histoire et le vivant en quelque sorte, d’une manière ou d’une autre, ne cesse de raconter une histoire qu’il suffit de transmettre, c’est ce qu’elle demande. Alors qu’un être ne reproduit pas le processus biologique d’une transmission, d’une hérédité, n’engendre pas, ne fournisse pas de descendance, le vivant ne lui en veut pas, du moment que de l’histoire émane de lui, le racontement de lui engendre une histoire, une souvenance tant réclamée par le vivant lui-même. En fait, la conséquence est la même, vous engendrez quelques mémoires, qu’elles soient d’une biologie quelconque ou totalement immatérielle, cet engrangement il se réalise à travers le sort des choses, des savoirs, des connaissances, comme des apprentissages, le racontement de l’histoire des autres, et de vous-même sont du même ordre qu’un simple enfantement, c’est le même outrage !
Quelque part se transmettent des gènes, ils vont intervenir dans le mécanisme de transmission, de transvasement ou d’engendrement, un certain nombre d’informations vont apporter une souvenance, un patrimoine, la vie les demande… Le processus, dirais-je, du vivant nous demande seulement de perpétuer sa propre logique. Oh ! Cela s’avère très facile, nous n’arrivons pas à faire autrement, peu importe l’individu, nous racontons tous une histoire qu’on le veuille ou non, même si nous ne la racontons pas directement ; la mémoire des autres ceux différents de vous, la raconte déjà votre existence, même si vous ne la racontez pas vous-même… Et cette transmission se produit d’une manière ou d’une autre, elle permet à cette existence, cette animation, ce remuement en nous, quelle qu’en soit la forme, à s’agiter sur cette planète, de perpétrer un mécanisme vieux de milliards d’ans, il ne sait comment s’arrêter, parce qu’il n’en a pas l’idée d’arrêter quoi que ce soit, mais de se perpétuer, tout simplement.
(parole entre deux sommeils – 8 janv. 2020 à 1h15)
—> hérédité, transmission d’une histoire
Car vous croyez que l’existence humaine soit la seule entité capable de raconter des histoires, puis de les engranger en laissant leurs traces sur des supports quelconques, cette manière de faire n’est propre qu’aux hommes ? Mais vous vous trompez lourdement ! Regarder autour de vous, la nature a horreur du vide, elle laisse infiniment des traces, plus qu’elle ne devrait d’ailleurs, et puis de toute façon, cette remarque d’abord, n’a aucune importance, aucune incidence. Toute forme de vie laisse une trace, quelle qu’elle soit ; elle sera relue d’une manière ou d’une autre à un moment ou un autre par quelques entités de passage par là, pas forcément du même genre que l’être l’ayant laissé là d’ailleurs ; ou en élargissant son évolution, sa descendance, un jour, aura indirectement, à travers quelques sens, la possibilité de lire la trace laissée, mais c’est exactement ce qui nous arrive !… Mais, quoi que l’on fasse au-dedans de vous, le processus même, il vous agite, votre biologie, votre génétique engrange déjà en grand, même si sa structure nous apparaît infime, tout l’héritage du passé dans ce qu’on appelle sommairement ici, les plans de fabrique. Quoi que vous fassiez, ces plans seront transmis au double de vous-même, au dédoublement de vous-même, si vous le faites, si vous êtes une simple bactérie, un être unicellulaire, ou tout comme un être multicellulaire, la transmission se fera de toute façon. Dans la réplique, vous trouverez toujours cette information sur le passé des êtres, celle de ceux qui furent avant. Énormément de pratiques y sont emmagasinées, puisqu’elles nous définissent, nous disent : « à tel endroit, il y aura une bouche, un nez, des cheveux, des os, un organe, un pied… » et puis, plus tard, l’évolution aidant « deux bras, deux jambes, deux yeux, deux trous de nez, deux oreilles », une bilatéralité, comme on dit ; on nous coupe en deux, chaque côté est identique apparemment dans le processus qui l’anime, mais vos viscères, elles, sont uniques : de cœur, on n’en a qu’un ; d’un pancréas, on n’en a qu’un ; même si nous avons deux poumons, le reste des organes essentiels demeurent bien solitaires ; ils engrangent au creux d’eux-mêmes toute l’expérience de leur existence et cette mémoire-là ne s’écrit pas ordinairement, elle est emmagasinée quelque part dans les résidus restant de vous-même, rejetés par votre biologie, votre trace laissée d’une manière ou d’une autre, même si l’on ne l’écrit pas, même si elle n’est d’aucune parole, elle sera tout de même laissée. Après, vous pouvez la lire, apprendre à la lire si nécessaire, ou désirer vouloir la lire, cette trace ; de savantes personnes tentent de le faire, de relire les traces du passé pour comprendre ce que nous sommes, c’est ce à quoi le vivant en nous nous prédispose, en quelque sorte. On a beau faire la pose, nous prétendre illustres et considérables, voire la plus sublime espèce de cette planète, on se leurre en grand ; nous obéissons à une pratique, celle de la duplication d’une entité originelle, elle sévissait il y a quelques milliards d’ans ; et l’idée à cette époque, ce fut de se propager, de se diversifier, se répandre. Le voyage désiré a au fil du temps permis l’existence de votre être. « Patience, patience », nous dit le temps « et tu comprendras un jour peut-être ». Mais tous les êtres de cette existence lisent, apprennent, inventent, chacun a sa manière, dans leur biologie (il rit) et dans le principe même qui les anime.
On ne peut connaître l’histoire de chaque être, ils sont trop nombreux, nous ne nous intéressons qu’à l’histoire de nous-mêmes, certes, mais pas toujours, on tente de déborder et d’appréhender le monde en dehors de nous, bien souvent ; peut-être pas suffisamment ? Eh, cette perspective de voir le monde remet en cause les premières perceptions que nous avions du monde où nous nous considérions comme étant son centre ultime et où tout tournait autour de lui ; notre expérience et nos sens ne nous permettaient pas d’en savoir plus, nous ne savions pas voler comme l’oiseau ni migrer comme lui d’un continent à l’autre, il en a fallu du temps pour apprendre et un jour, voler. Nous avons découvert qu’il n’existe en fait aucun centre, mais une multitude d’endroits où subsistent des mécanismes locaux ; eh, nous sommes de cette localité ignorée de la plupart des choses de l’univers, il déverse son histoire, comme les autres ; un jour, la traversant cette localité, à cause de quelques particules, cette localité sera pillée de son histoire ; ou, à l’inverse, percuter d’une autre histoire, lui apportant d’autres mémoires. Ce mécanisme des cases… dépasse même le cadre du vivant, dirions-nous, il est idem à chaque particule nous composant, et par conséquent chaque particule de l’univers, je le pressens ainsi, conserve quelque part l’information de ce qui les composa, à cause d’une trace ! Eh, qu’est-ce donc, la lumière, celle visible et invisible à nos yeux, se propage dans l’univers, celle d’une étoile, par exemple, cette information se diffusant indéfiniment dans l’espace ? Elle ne s’arrêtera jamais, elle se propage, elle commence au début de la naissance de l’étoile, elle s’arrête quand celle-ci meurt, disparais ; eh, son long faisceau, interminable, rayonne partout où celle-ci s’exposa, si vous en faisiez son long parcours, vous devriez exister aussi longtemps qu’elle, à moins d’aller plus vite qu’elle, la lumière, et de rattraper le temps ; cela se peut-il ? L’étoile morte, elle laisse aussi une trace, ce rayonnement, qui permit en son cœur de produire l’essentiel des éléments matériels de notre constitution ; et pour se faire, elle dut rayonner des milliards d’ans, cette étoile, elle nous permit ensuite d’acquérir les éléments nécessaires à notre construction. Eh, au creux de nous, nous agglomérons des particules élémentaires, elles constituèrent l’univers à ses débuts, tout ce monde-là conserve une mémoire ; cette mémoire dite immatérielle, à une pesanteur inconnue, une présence invisible, impalpable et qui pourtant par moments nous traverse ; à travers des collisions de particules, se produisant à l’intérieur de nous-mêmes quelques éblouissements de temps à autre, cela déclenche en nous, des désordres, des maladies, des ruptures, des morts, quelques riens, parfois l’inverse aussi, des extases, des illuminations (mot adéquat), tout cela vous révélant la mémoire de ce qui fut avant ; avant qu’explosât cette collision de particules au-dedans de nous. Mais, cela se produit partout, tout le temps, en permanence et chaque entité subit ces débordements d’un univers incessant qui de toutes parts ne sait laisser nulle part justement une quelconque part de vide, de rien, d’absence. Même dans le plus paradoxal des vides où subsisteraient des absences de tout, contiens une absence de rien, il conserve toujours la présence de quelques éléments indistincts, indécelables ; des rayonnements de toutes sortes, passants, traversants ou stagnants là, selon le domaine abordé, la mesure éprouvée, celle colportée ici ou là, ce que nous répétons et découvrons se produisent à cet instant ; la parole émise à l’instant fait partie, comme toute parole d’ailleurs, de cet engrenage, cette illumination subite d’une compréhension du monde me traverse et me fait dire ceci… On n’y peut rien, ça passe, ça vient, on ne sait arrêter la musique… Mais c’est tout le processus du monde que vous reproduisez là, quoi que vous fassiez, même dans le meurtre le plus arbitraire, il y a l’expression d’un monde non choisi, un hasard diffus, un coup du sort impromptu. Vous vous trouviez là et l’assassin aussi, au même moment que vous, vous n’y pouvez rien ! Il vous trucide, vous n’êtes pas armé, vous vous abattez au sol, vous êtes ensuite dilapidé, découpé, transformé peu à peu par les éléments de votre constitution ; tout un mécanisme au-dedans de vous va vous transformer et redonner autour de vous tous les éléments de votre constitution, ils vont recombiner à leur tour d’autres choses, d’autres êtres, pour nourrir la terre si l’on vous met en terre ; pour nourrir d’autres êtres, ils vous dévorent pour permettre à d’autres biologies de profiter de ce que vous fûtes. Eh, l’information laissée, d’une manière ou d’une autre, elle sera lue, vue, on en prendra une part, une maladie à cause d’un virus malfamé, une qualité, un génome opportun, une éventualité avec une variation dans le plan de fabrique, tout ce que vous voudrez ; toutes les variations sont possibles dans ce processus, il est multiple et permanent, il ne cesse de se reproduire, rien n’est perdu jamais, jamais ! Tout n’est que recombinaison perpétuelle.
Alors, l’émotivité éprouvée, parce que l’on vous trucide là, sur place, à cause d’un assassin passant par là, cela n’est qu’une petite histoire momentanée, un événement local, il vous concerne, certes, mais vous ne pouvez rien changer ; seulement le subir… Oh ! L’on parle d’un assassinat, mais on pourrait citer une multitude d’autres choses moins sévères, évidemment, mais je ne cesserai de réciter toutes les possibilités du monde, et cela en ferait un égrainage de la chose impossible à terminer tant les variations sont grandes ; on ne peut qu’énumérer les grandes lignes, le principe essentiel, à cet instant-là, ici, localement, à cet endroit, n’allons pas plus loin ; l’information est déjà grande ici, d’aller en consulter d’autres ailleurs ferait empirer le processus, votre propre cervicalité n’y pourrait survivre, elle ne peut emmagasiner ces informations, elles ne cessent de laisser des traces partout, partout, partout…