(texte manuscrit – début janv. 2020)
—> 1. « İl », livre 4, 161. (193.) affect démuni
Holà ! Ne cesse de t’emballer.
Quelle est cette outrecuidance qui m’a ôté toute souvenance de mon engendrement ?
…
(texte manuscrit – 5 janv. 2020 à 2h15)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae : ce « moi » disparut dans une chimère
ce « moi » disparut dans une chimère
Il n’y a pas d’origine (à redonner) à cet homme que l’on veut déraciner de son sol. Du vivant, tout est relié, nous n’y voyons que des différences, chaque vie a des dépendances avec d’autres existences, famille, engendrement et persistance. (version : Du vivant, tout est relié, nous y voyons des différences, chaque vie a des dépendances avec d’autres existences, famille, engendrement et persistance.)
Nous n’existons qu’à travers les autres ; ses hôtes nous habitent et font fonctionner la machine, la chimère organique. Chaque être multicellulaire n’est qu’un agglomérat d’entités associées. Dans un seul de ces êtres, vous en avez une multitude indénombrable nous permettant d’exister. Infimes, unicellulaires, tout le temps en nous, des êtres bactériens, archéens, forment les constituants essentiels de nos vies ; ces êtres infimes, invisibles, étaient là depuis le début (d’une existence sur cette planète), nous en sommes les héritiers, les descendants, et pourtant ils nous habitent en permanence, agencent l’eucaryote que nous sommes, lui permet de digérer, se reproduire, ils réparent les cellules vivantes et les organisent. Sans ce monde invisible, nous ne sommes rien, nous n’existons pas. Ils sont à la base de notre inspiration ou de son émanation, afin de permettre une évolution d’un possible avenir à construire.
Nos croyances sont un leurre archaïque qui permit quelques avancées, il faudrait bien pourtant un jour, demain, tout de suite, dépasser ce schéma. Elles nous y préparent, elles tentent une domestication docile. Ce sont nos maîtres oui, ni méchants, ni gentils, ni faciles, à comprendre et apprendre, voilà ce que ce monde-là me raconte.
Dans ce racontement, « moi » n’existe plus, il a disparu, « je » n’y suis plus. Ce « moi » enfermant l’être dans une altérité qui lui gangrène l’esprit. Elles me disent « éveil chez toi ! » Alors, le « je » tente cela, un éveil en grand, une tentative d’aventures en grand, oui, dépasser le cadre de sa propre personne, s’oublier un peu et naviguer dans les vastitudes du monde tel qu’il est ; plus qu’un marigot de formes guerrières et hostiles, une prédation d’être en devenir, etc., etc.
l’esprit se fige, n’arrive plus à évoluer, l’inspiration lui dit « va te coucher ! Ton processus a besoin de ce repos, il est tard ! »
Nous ne sommes pas les êtres « supérieurs » que nous « croyons » être, par la simple raison que nous sommes le fruit, la conception d’êtres antérieurs. (version : Nous ne sommes pas les êtres « supérieurs » que nous « croyons » être, nous sommes seulement le fruit, la conception, d’êtres antérieurs.) Nous ne sommes pas les créateurs de nous-mêmes, mais le fruit, la crème en surface d’un principe existentiel vieux de milliards d’ans sur cette planète. L’éveil (mot pompeux, certes, hélas, je n’en ai pas d’autres), où la perception qui serait la plus approchante demande une modestie d’âme, un rabattement de caquet considérable. Tout se passe au-dedans de soi. Au-dehors, il existe ce même processus, il veut relier quelques égarements, quelques informations à travers l’espace grandissant, du temps passant errant, en perdition ; et les espacements nous séparant de nos origines, au temps où naquirent les premières idées de concevoir plus grand que soi, construire des êtres associés pour de plus amples déplacements (des associations de nous, empilées les unes sur les autres, formant des êtres considérables si on les compare à notre échelle devenue infime en comparaison) ; des nécessités opportunes de se diversifier, de se propager, retrouver le chemin de ses origines, voilà ce qui nous est demandé, aussi !
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Prendre le temps de vivre,
voilà le cheminement que je me donne à suivre.
Je ne garde ni mémoire ni peine,
tous les penchants d’une mémoire qui s’égrène.
Est-ce que tu me prends pour une poire ?
Quelle drôle d’histoire tu me chantes là !
Quelle drôle d’histoire me chantes-tu là !
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(texte manuscrit – 6 janv. 2020 à 21h45)
—> 3. « singes savants », considérations philosophiques :
Le jour où tu comprendras la raison du leurre qui te poussa à « croire » à tant de choses, son illusion disparaîtra, et à la place, tu y trouveras peut-être une raison d’évoluer, de progresser, de t’éveiller, à un degré de perception supérieure aux choses de ce monde. Ce sera bien ça la raison de tout ce charabia.
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L’inspiration, c’est l’étude d’un possible qui vous vient comme ça, par hasard, sans crier gare !
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(texte manuscrit – 12 janv. 2020 à 0h25)
—> 149. (182.) écoutez les hommes
(Imaginons une entité se permettant de regarder la manière d’exister des formes de vie prépondérante sur cette planète, elle en verrait peut-être des contradictions étonnantes où la vie ne cesse de lutter contre elle-même, ses propres débordements, ses propres énervements, comme si la multiplicité des êtres la constituant tentait en permanence de rompre les équilibres qui pourtant la maintiennent et la perpétue)
Écoutez, les hommes !
Votre justice juge au nom de votre espèce, elle ne se soucie guère des êtres autres que vous. Y a-t-il une justice plus libre que celle du vivant dans son entier, par-dessus celle des hommes, celle… (cette part d’un inconnu indéterminé ayant envisagé autant de diversité, une part animée considérée vivante sans que l’on sache aujourd’hui pour quelle raison toute cette biologie s’anime, une part indéfinie pourtant, nous amène un modèle au-delà de toute religiosité, et dans ce modèle, tous les plans de notre conception, plan de fabrique, modèle génétique, génome intransigeant où tout est dit de la manière dont nous devons commencer à exister) ? Cela reste invraisemblable, que le vivant se permette de juger un des siens pour le motif qu’il outrepasse ses droits. Mais voilà, du droit, au nom du vivant cela n’existe sans doute pas. Imaginons par-dessus ce droit qui n’accorde ni pardon, ni excuses, ni privilèges, ni raisons ; les naïfs appelleront cela « amour », d’autres, plus sévères, oseront des termes savants, comme « symbiose », « harmonie », où tout est possible en réduisant l’exclusivité de certaines espèces à des privilèges étroits et sans horizon autre qu’une survie précaire. La symbiose régule, permet l’échange réciproque, l’accord tacite d’une entente momentanée ; elle maintient un équilibre où chacun existe avec une part raisonnable sans abus, elle répond aux hommes pour leur demander « qui abuse » justement, « qui ? » Elle laisse aux hommes un peu de raison pour que leur « bon sens » renaisse, avec peut-être quelques efforts à élaborer de leur part, pour qu’il revienne à la surface ce « bon sens » égaré. Ce que ce « bon sens » permet ou s’ingénie en lui, autorisant une évasion, cachée au tréfonds de la cervelle, la vie l’a élaborée pour lui, il doit s’en servir, il n’a pas le choix pour survivre, simplement ; de dire « n’allons pas plus loin, tout est déjà dit, inscris », suffit-il de savoir lire, ou d’apprendre si l’on ne sait, rien d’impossible…
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(texte manuscrit – 15 janv. 2020 à 22h)
—> 1. « İl », le détachement, il, lui, 230. (262.) mon inaptitude à domestiquer
(il parle comme s’il n’était pas un des leurs)
Mon inaptitude à domestiquer la chose vivante (dans toutes ses formes) m’offre un prestige minable sans attrait. C’est peut-être pour cela que vous me trouverez toujours un peu en train de fuir par mes devants.
Quoi ? Que dites-vous, nous ne comprenons pas la fin de la phrase ?
Je reprends : c’est peut-être pour cela que vous me trouverez toujours un peu en train de fuir toutes sortes de sentiments ! Cela vous convient-il mieux, cette façon de dire ?
Il semblerait bien, oui, nous comprenons à peu près votre langage maintenant, merci !
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(texte manuscrit – 21 janv. 2020 à 10h)
—> 174. (206.) quelqu’un s’adresse à lui
L’histoire de ce personnage sans nom dont vous me parlez, donc vous m’exprimez sa défaillance depuis l’âge de trois ans, à cause d’un geste et cette pirouette de l’esprit où vous envisagez la seconde avant ce geste, si elle s’écoulait en un instant, soixante ans de sa vie pour voir les conséquences d’un pareil geste, là où il irait. C’est emblématique, votre racontement, bien entendu, oui, nul n’est parfait ; quel être pourrait le prétendre ? Il existe toujours une faille, une déficience, une tare inexpugnable que l’on doit affronter, ne serait-ce que pour s’en sortir et vivre du mieux possible ; cela va de soi.
La plupart des vies ne mériteraient pas d’être vécues tant leur sort est insidieux. Mais, faute de mieux, le vivant a dû toujours s’en accommoder de ces redondances d’existence faillibles : elle apprend de ses erreurs et ses recommencements incessants nous montrent dans cette persévérance, une volonté de progresser vers une amélioration de son principe, ce qui l’anime, elle explore tous les possibles, eh oui ! Cela représente une dépense de ressources considérables sur cette planète. Comment pourrait-elle faire autrement ? Je vous le demande ? Ce questionnement ne me met pas en dehors de ma condition, celle d’un être vivant parmi d’autres. Ce questionnement, si je l’exprime, c’est qu’il représente alors, un questionnement du vivant lui-même, une expression de son ignorance toute relative et de son balbutiement. L’exploration se réalise non pas uniquement dans des territoires planétaires, elles se réalisent aussi au-dedans de soi. Nous sommes multiples, multicellulaires et reliés au monde où nous habitons, nous ne sommes pas en dehors, nous sommes dedans (ne cessera-t-on jamais de le répéter afin que l’on comprenne ce qui n’est pas encore perçu tout à fait ?).
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(texte manuscrit – 26 janv. 2020 vers 18h40)
—> 237. (269.) Lettre à la presse (suite)
A propos de la trace laissée : le récit en question
N’ayant pas trouvé un quelconque être pouvant préserver un pareil ouvrage et n’ayant aucune confiance dans les institutions de tous ordres maintenus par les hommes de maintenant, ne sachant guère plus moi-même si pareille exigence vaut la peine, j’hésite toujours, selon mes humeurs, entre m’en foutre royalement, et préserver une mémoire déversée ni désirée ni rejetée ? Avec peine, mon propre ego tout rabougri tente une folie que je rabroue tout de suite. De gloire, je m’en fous infiniment, et que vaut cette mémoire, enfin, je n’en sais fichtrement rien ! Et ce n’est en fait pas mon affaire du tout. Et ce n’est pas mon affaire en fait. Quelque chose au fond de moi me crie « laisse une trace, la mémoire de ce qui te traverse dans le commun du jour ou de la nuit, puis des rêves et des oublis, tenter de s’en souvenir, traverser la vie et puis s’en aller, partir ! » Je devrais me soucier de cela ! Dans ma petite folie ordinaire, je tente de m’y résoudre, mais le spectacle offert à ma vue me montre une réjouissance décevante ; que dire de plus ?