(texte manuscrit – 21 mars 2020 à 0h26)

—> 1. « İl », peregrinatio, péroraison : 219.

La lose !
Quoi, la lose ?
En fait, vous me racontez l’histoire d’un loseur, d’un minable, d’un raté ?
En quelque sorte oui, ce sort est commun à beaucoup, chacun s’en sort comme il peut.
Oui, on l’observe en décortiquant ce qu’il y a de vivant en lui. Lui-même s’observe, il rédige son rapport…
Le rapport de quoi ?
Son rapport du passage dans ce monde, avant son disloquement, son dissociement commun à tous les holobiontes de la terre.
holo quoi ?
Holobionte ! Un eucaryote, si vous préférez !
Un iscariote ?
Non, un « eucaryote », un être multicellulaire comme vous et moi. C’est comme ça que l’on dit chez les savants du coin !
Ah bon ?
Oui ! La lose, c’est un état général du vivant, la plupart n’ont pas une existence follement réjouissante, tout dépend où tombe la graine, celle qui fera naître un arbre, si elle essaime au milieu d’un passage, il y a de fortes chances que la plante qui en émerge subisse les assauts des passants ; alors d’arbre, vous n’aurez tout au plus qu’une pousse maladive, attaqué de toutes parts. Elle s’éteindra vite laissant la place aux plus chanceux.
(Commencer le texte dans le livre quatre et le terminer en renvoi, ou relier à troisièmement, « singes savants »)
Tout ça pour vous dire, enfin, pour l’essentiel les vivants ont une vie de merde ! Malgré tout, dans ce déploiement colossal d’énergie dissipée (pour rien, semble-t-il ?), le vivant arriva à progresser aux dépens de vie misérable sacrifiée, dans ce recommencement continu d’un processus de duplication reproduisant des êtres tous similaires. Chaque espèce est soumise à ce diktat vieux de milliards d’ans, incluant à chaque fois une petite variation, une progression vers une différenciation, dans l’espoir peut-être d’améliorer ce gâchis ; la vie cherche et ne trouve pas, la plupart du temps (d’où cette dépense d’énergie irrésolue). Les progrès sont minces et les erreurs sont légion. Alors, oui, la vie de ce type, celui que nous vous décrivons ici, est celle d’un loseur, certes ! Mais, n’est-ce pas de nos erreurs que nous apprenons le plus, certainement pas de nos réussites ? Les réussites sont un acquis momentané, les erreurs sont évidemment fort nombreuses dans ce constat. La force du vivant réside toutefois dans son acharnement à recommencer sans cesse, nous le disions à l’instant, tout à l’heure. Probablement ne sait-elle pas faire autrement ? Ce serait dans sa logique, la logique des répliques, à « voir comment ça fait » de se répliquer constamment ; la variation obtenue à chaque fois dans une exploration nouvelle. Mais voilà, le vivant s’aperçoit à travers nous, entre autres, puisque nous le percevons, puisque nous faisons partie du vivant aussi, nous nous apercevons donc que cette dépense d’énergie, à se répliquer ainsi, a des limites ! Les limites sont celles de la planète, et les excès de notre espèce, ainsi que du vivant dans sa totalité, puisqu’il nous a inventés, devront être corrigés d’une manière ou d’une autre.
Loseur, oui, mais de la vie dans son ensemble aussi. La satisfaction de soi à ses limites, si nous ne les voyons pas suffisamment et ne corrigeons pas nos comportements, ces mêmes limites (énergiques, essentiellement) nous mettront au pied du mur, là où se situe un abîme ! Notre disparition sera un événement local indistinct sur une planète, dans une galaxie, elle-même située quelque part dans un univers colossal dont nous ignorons pour l’essentiel ces dimensions propres.

(ajout du 18 avril 2020 vers 11h40)
La complexité n’a pas d’échelle : nous contenons tout un univers au creux de nous, tout comme l’univers, au creux de lui, il y a nous ; dans ces deux échelles, la complexité reste la même. Comptez les éléments [particules de matière et autres] vous assemblant, ou tentez de dénombrer toutes les parties de cet univers, à un moment ou un autre, vous trouverez un horizon, pas une limite, un horizon indéfini que l’on n’arrive pas à franchir… pour l’instant… À tout considérer, il est peu probable qu’il soit franchi un jour…

(ajout du 19 juill. 2020 vers 23h40)
Un horizon franchi amènera fatalement à un nouvel horizon ! Il semble n’exister aucune limite à cela ? nous sommes quelque part, dans un monde sans limites, sans échelle, seulement des horizons, qu’on les franchise ou non !