(parole en marchant - 26 sept. 2017 à 19h54)

Note : ce qui ne serait révélé qu’à la fin…

Subsiste bien un truc qui ne sera révélé qu’à la fin, à vous, comme à moi, qui m’apparaîtra comme une évidence et que je ne connais pas encore…
« Mais qu’est-ce donc ? » me direz-vous ! Eh bien ! justement, comme je viens de le prononcer, cela me sera aussi dévoilé à la fin, je ne puis par conséquent vous affirmer la chose puisque je ne la perçois pas, comme j’en arrive à vous l’annoncer, tout sera divulgué à la fin, à vous comme à moi ! Qu’İpanadrega la connaisse déjà, c’est bien possible ; quelque part indistinctement il sait où il va, sans pouvoir le dire vraiment, il se doute de quelque chose, cela ne l’émeut pas plus que ça ; son discours ne montre plus les emphases de naguère, il s’évertue à faciliter, comme un homme vieillissant, comme tout homme vieillissant, il court à l’essentiel ; maintenant, il ne s’encombre plus de ces fioritures qu’il gardait pour coutume de nous ajouter, à chacune de ses phrases il simplifie énormément, tant mieux pour nos cogitements, c’est tant mieux pour la compréhension du récit, évidemment ; ce que l’on saisit, c’est qu’il s’élance gaillardement sur les chemins, il a pris cette habitude dorénavant, d’avancer toujours petitement, mais certainement, assidûment, régulièrement, il progresse ! Alors cette intrigue faite à vous comme à moi, comme à tous, vers quel avenir va-t-elle nous amener ; c’est un grand mystère, en vérité ! nous devons maintenir le suspense ou le suspens selon la manière de dire ; mais il ne s’agit, dans cette élocution, d’y mêler aucun cœur à l’aventure, non, vraiment, nous ne savons pas où nous allons, puisqu’à la fin du racontement, nous n’avons pas, encore, mis un point ; ici, l’unique secret qui puisse être donné ne divulgue rien, certes ! Mais cela nous demande de persévérer, bien que moi je procrastine assidûment dans l’énoncé de son discours, je m’éloigne peu à peu, de lui, c’est certain.

Alors, je précise, « l’histoire se finira bien toute seule, avec ou sans moi ; le voilà grand, il n’a plus besoin de moi », je ne suis plus son tuteur depuis longtemps, et la narration s’est accoutumée à la manière de raconter, et les mots se sont entendus entre eux ; je sais qu’il se prépare quelque chose, je discerne ce qui se passe par là, mais je ne dis rien ; je laisse faire, cela ne me concerne plus vraiment tout à fait ; je ne fais qu’accompagner de plus en plus vaguement, alors vous voyez bien que la parole n’a plus du tout envie d’un… d’un quoi, d’abord ? D’un guide, d’un metteur de mots, d’un écrivaillon, d’un scribe, voilà à quoi je sers, pas à autre chose ; le racontement en fait ne vient pas de moi, c’est certain ; elle arrive comme ça, elle s’est insinuée en moi, et je transcris, et bientôt, l’usage des arguments réalisés par moi, je le comprends ; ne s’avère plus vraiment nécessaire ma tâche, à l’énonciation de son récit ; il le sait, je le sais, vous le savez vous-même maintenant, vous ne pourrez plus dire « nous n’avons pas été prévenus ! »

Voilà ! Les choses sont dites, c’est très clair dorénavant ; ne vous en souciez pas, vous trouverez bien une ponctuation qui succédera à quelques mots, quelques phrases, quelques paragraphes, les chapitres encore, suffisamment, pour que ce récit ait un quelconque sens dans la langue où nous l’avons écrite ; même si au bout du compte, je ne demeure pas tout à fait sûr de mettre moi-même le point final à celle-ci… Ce n’est pas bien grave, mon temps est fini (ici), nous devons savoir partir au bon moment, celui qui est le bon, malgré les critiques, malgré les manières, et quelques tiques que l’on prend dans nos coutumes, nos arrangements, nos façons de pratiquer, ce n’est pas bien grave ; le monde en a connu d’autres.

Voilà ! Je crois que j’ai tout dit, à la fin vous verrez bien ; quant à moi, demain, ce soir, ou dans quelques lendemains, c’est fort probable que je vous dise salut dorénavant ! Je le sens, je le sens bien, comme cela… Voilà ! Je me répète, vous êtes tous prévenus, du grand mystère révélé au bout du chemin, vous le verrez bien… Peut-être n’est-ce juste rien, qu’on ne trouve rien ? Est-ce probablement ça, la révélation, comme si on devait en formuler une ? Peut-être aussi, les choses demeurent plus simples que l’on ne croit, peut-être bien, ou encore, c’est infiniment plus subtil, au-delà de tout entendement ; mais, ici, je ne deviens d’aucun secours, je vous le dis, l’histoire se finira bien sans moi, quoi que je décide ; alors, que j’aille au bout y mettre un point ou que d’autres le déposent, les mots, İpanadrega, ou une quelconque entité, si l’on me la cache ; ce n’est pas bien grave, puisque cela doit se réaliser… Adieu donc ! Ou au revoir, c’est selon lui, le hasard, nous saurons bientôt…