(parole en marchant – 6 sept. 2020 à 19h05)
—> 2. « petit chemin » :
Alors, je répète, « prends ta bourse et paye ceux qui te damnent, si à ceux-là, tu leur dois… », quelque chose comme ça, tu racontas !
C’est en train de viendre, la chose qui te traverse, sais-tu ?
Ah, je vois bien, je l’entends ! Au-dedans de moi, cela vient, petitement, toutefois… (c’est en train de viendre, comme tu dis !)
Ne t’inquiète pas, c’est ainsi maintenant, il faudra y prêter plus d’attention à ce qui te vient ; cela s’amenuise, car il n’y a pas grand-chose à ajouter, sais-tu ? La narration se termine avec toi, nonchalamment toutefois, un verbiage nouveau s’ajoute, il faudra faire avec, tu n’as pas le choix !
C’est la chose qui l’a dite ?
La chose n’y est pour rien, elle laisse faire !
La chose, la chose, mais (de) quelle chose parles-tu, ce que tu imagines, tes rêvasseries, ton orgueil à croire absolument à quelque chose qui te dépasse ? Mais toujours, le monde était là à te dépasser de partout. Eh, quand on ne s’occupe que de soi, l’on ne voit pas les choses forcément aussi clairement en dehors de soi, il faut y prêter un peu plus d’attention, voilà tout.
C’est cela que vous me dîtes ?
Oui ! Que veux-tu de plus, que veux-tu de moins ?
(quelque chose de beau l’a arrêté, il fait demi-tour)
Je retourne… je vois un Chêne au loin qui trône dans un espacement, vont-ils l’abattre prochainement ? La voie est toute ouverte à sa découpe, il n’y a plus qu’un engin s’amenant près de lui (pour l’abattre)…
(il reprend sa marche)
Pauvre chêne, je te plains !…
Le Frêne est toujours là, gaillard…
Il garde la croisée des chemins, on ne fait pas trop attention à lui, du moins les formes qui me ressemblent n’ont pas encore cette frénésie de (vouloir) le découper assidûment ?
Oh, cela sûrement, ils sont tellement cons !
Oh ! Que dis-tu ?
Je dis ce que je veux ! Moi-même, j’ai été con, je découpai naguère des petites… Des petites… des petites de ta forme ?
Nonnn ! Je veux dire des petits arbres qui gênaient les pourtours de mon habitat, je copiai en cela, ceux qui, avant moi, avaient déjà fait…
… et s’enorgueillissaient de découpes plus profondes, plus hardies avec des machines plus longues, plus raidies ; j’en ai honte, aujourd’hui, et cela me déprime… On est con parfois (snif), on est con parfois (snif), mais hélas, on trouve toujours plus con que soit, c’est navrant ! À défaut d’être le roi des cons, on devient un « petit con ! », c’est pire !
Eh, vous voulez recopier tout cela, ce que vous dîtes n’a pas beaucoup d’intérêt, vos regrets ?
Oui, je sais…
Ah ! Un oiseau s’envole, vous avez vu ?
Il faudrait te taire, maintenant que le petit message t’a traversé, il semble s’en être allé, tu n’es qu’occupé à… te morfondre dans les habitudes de toi et tes propres souvenirs, ce qui n’a pas beaucoup d’intérêt, sais-tu ?
Oui, je sais… mais j’attends un passage de nouveau…
Tu peux attendre longtemps !
C’est possible…
Il faudra rallumer la petite machine enregistreuse…
Probablement ?
Que fais-tu ? (il s’arrête, silence)
Je vais me taire, assidûment…
…
(parole en marchant – 6 sept. 2020 à 19h36)
—> 1. « İl », intermède avant « prolegomena » (??)
(je m’interrogeais à haute voix, les premiers temps avant de transcrire sa parole)
Il m’a dit « soyons lyriques », alors je vais peut-être romancer un peu son discours sans le lui dire (tenter une fausse romance). Il faut que j’apprenne moi aussi à discourir dans ce ton qui ne m’est pas habituel de le parcourir, d’apprendre en même temps que l’on dit (ou écris) une parole qui n’est pas de soi, voilà ce que j’en dis ! Un long discours, ça sera ce que ça pourra ; faisons comme il a dit ! Toutefois, soyons « lyriques » absolument, absolument ! Cela deviendra comme ça pourra ; et si j’en dérive de son ton, qu’il m’épuise, j’en changerai certainement, je me connais. Mais, tant que je n’ai pas essayé, je ne sais pas, moi, comment il faudrait dire, comment faire, comment avancer, qu’allons-nous dire, je m’interroge, qu’ai-je à dire ? Voyons voir, comment pourrions-nous commencer sa parole, à partir d’un autre qui l’a dit ? C’est pas facile, c’est pas facile ! (point de suspension)…
Et puis le texte proprement dit, après, voilà !
…
(parole en marchant – 6 sept. 2020 à 19h41)
—> petit chemin ?
Il fallut que j’aille en forêt pour trouver le ton qui va bien à toutes choses. Elle me répond indirectement, toujours de la même manière, avec un air de ne pas savoir y faire… hein hein, mais au bout du compte, c’est toujours elle qui l’emporte sur ma raison. Son air, son parfum, ses bruissements sont suffisamment inspirants pour vous amener la chose comme elle doit être dite. Son ton, sans aucune parole dite (émise), est péremptoire, plus que tout, il m’absout de toute errance ! Dans son silence, elle dit (amène) tout, raconte tout. Je disais naguère « elle a tant à me dire, cette forêt », eh, sans elle, je ne suis rien du tout, rien du tout, voilà tout !
…
Sonagrammes audiométriques :