(parole en marchant – 11 sept. 2020 à 8h28)

—> 4. « du robote à la chose » : nourriture des machines
—> durée : 18’57

Si vous demandez au quidam de remplacer toute action (de lui) par une machine, il y a le problème que cela n’est jamais neutre, ce que vous ne dépensez pas (vous-même) au niveau énergétique, pour la même action la machine la dépensera à votre place et si vous multipliez vos actions commandées par vous-même à chaque machine additionnée c’est autant d’énergie (dépensée) ajoutée. De l’énergie (du travail) que vous n’effectuez pas, celle remplacée par la machine, sera une fainéantise (une déficience, un handicap), une modification corporelle de votre être ; si vous usez d’une certaine fainéantise à ne bouger votre corps que dans un effort minimum, l’énergie que vous utilisez (utiliseriez) pour vivre sera utilisée non pas par vous, dans ce cas, mais par la machine, cela revient au même (elle vous offre un service, une aide, une aisance…) ; et plus vous utiliserez de machines, plus il y aura d’énergie consommée, tout dépend des tâches que vous demanderez. De toute façon, au moindre mouvement (déplacement) susciter vous aurez une dépense énergétique, une usure de quelque chose, un mouvement, une ostentation à quelques déplacements (transports, voyages) qui ne seront jamais neutres ; ce que vous ne faites plus, la machine le fera, et même si vous bougez tout autant, additionner aux machines, c’est autant d’énergie consommée, la vôtre ! et (celle de) la machine ajoutée à… à votre propre dépendance (énergétique), vous décuplez votre impact sur votre milieu. Si cette agitation est trop démultipliée, il arrivera un moment où la planète n’y suffira plus (trop de machineries utilisées), ça entraînera des dégradations inévitables.
(redite différemment) (il s’interroge)
Ce que vous appelez votre confort entraîne toujours une dégradation énergétique (à la mesure de ce confort) ; si vous utilisez des machines qui dépensent quelques mouvements, quelques actions que vous ne ferez plus, elles le feront à votre place, certes, mais si elles font vos courses pour vous nourrir, à votre place, c’est comme si vous-même y alliez, c’est autant d’énergie consommée, à peu près, voir peut-être même plus (à travail égal, un vivant consommera moins d’énergie qu’une machine [réf.]) ?
(il réfléchit et se souvient de propos à ce sujet, abordant cet aspect)
Une chose est intrigante toutefois, nous sommes des entités outilleuses du vivant, qui (nous) construisons des machines qui imitent en grande partie quelques-unes de nos actions et les démultiplient dans des performances que nous ne pouvons atteindre ; mais cela a un contrecoup, nous le disions à l’instant, énergétique certes, mais la disproportion d’une consommation pour un même effort n’est pas comparable. Au vu des analyses, des techniciens, des ingénieurs, il s’avère que pour un même effort, un même résultat, le vivant est beaucoup plus économe que la moindre des machines (et pourtant, ce sont des vivants qui les ont construites, sans avoir la prescience de ce qui les construit lui-même) ; la dépense énergétique de la construction d’un être vivant est un acquis, sur cette planète, vieux de milliards d’ans ; de vouloir reproduire ce même vivant, avec un archaïsme, une simulation de quelques-unes de ses actions, pour quelques efforts supplémentaires d’analyses, de travaux, de tâches diverses, ne se fait pas d’une manière tout à fait économe, au contraire, une dépense énergétique parce que cela est possible, est permis sur l’instant, une débauche d’énergie outrageuse, qu’un être vivant, pour la même action, ne dépenserait pas autant. Euh, faites le calcul, vous verrez, c’est flagrant, c’est étonnant ! Tous les mécanismes du vivant sont rodés, depuis, nous le disions bien à l’instant, depuis des milliards d’ans ; vous pensez bien qu’avec tout ce temps, la chose vivante a eu le temps d’optimiser la moindre dépense énergétique, tout comme le programme (qui nous construit), le plan de fabrique est stocké dans une mémoire inerte, modifiable à volonté certes, mais qui elle ne dépense pratiquement pas d’énergie. La seule énergie qui est dépensée c’est à (le lire) le modifier, le réparer, ce code ADN qui nous construit. Quand l’être vivant cesse d’exister, la trace qu’il laisse, ce code, ce plan de fabrique, lui, ne dépense plus aucune énergie, il reste relativement stable pendant des milliers d’années (dans les ossements, par exemple). Les mêmes machineries que nous avons inventées n’ont pas cette (science d’une) économie, elles dépensent une énergie folle pour se modifier, pour mémoriser la moindre information, la dépense énergétique pour ce faire est outrancière, au vu de ce que fait déjà le vivant pour mémoriser autant d’informations. Nous devrions, dans nos outillements, nous poser perpétuellement cette question, et toujours, ne pas hésiter à user de comparaison avec une même tâche faite par un vivant, comme un cheval tirant une charrue ou une carriole (un humain cassant des pierres ou lavant des sols) ; la même action produite par un moteur sur des roues, avançant, suscite aussi une consommation qui n’est pas neutre, nous le disions, mais plus consommatrice, la machine, que le cheval (ou l’humain) ; pour le même effort produit, l’inertie de cette machine est son manque d’autonomie, entre autres, à se renouveler, s’entretenir, chose que fait tout vivant ; en dehors des virus qui ne sont qu’à moitié vivants, entre la biologie, le minéral, ne vivent qu’aux crochets de ce même vivant en sont une complémentarité.
9’56
Le déterminisme, qui nous construit, est avant tout économe ! Et ce (cela), il l’a fait depuis le début, semble-t-il ? Tous les êtres ayant produit une dépense énergétique considérable, ne sont plus, ou ne perdurent pas. Quand vous voyez ce que nous produisons, cette débauche énergétique de tous nos réseaux webeux par exemple, pour des informations absolument anodines, ridicules d’insignifiances (où) nous nous affrontons dans des débats, euh, des scléroses absolument sans intérêt ** ; toute cette énergie dépensée pour reproduire tous ces embarras, tous ces conflits, et toutes ces informations, par ailleurs transmises, bonnes ou mauvaises, (elles) se font dans une dépense énergétique considérable. Cela ne se pourra pas indéfiniment ! Que l’on voit (entende ou lise) des études, des entreprises (financières) qui veulent que les machineries qui permettent vos déplacements soient autonomes, sans chauffeur autre qu’une machine robotisée, si elle vous simplifie la vie, l’énergie que vous dépenserez à vous conduire (ainsi) d’un endroit à l’autre, il sera fait par une machine, il n’y aura pas d’économie ! Il y aura une outrance de débauche d’énergie à vous remplacer (à la conduite) ! Vous (le corps qui vous constitue), vous êtes plus puissants que le robot, vous êtes plus économes ! Ce qui vous a construit, a été bâti à partir d’une expérience vieille de milliards d’ans ; ce que vous tentez de reproduire dans vos machineries est une pâle copie de ce que le vivant a déjà fait depuis longtemps.
(à revoir)
Si copie, il y a, elle devra copier avant tout, l’économie de cette énergie que vous faites (avec votre simple corps), non pas financière, mais dépensière d’une énergie non monétisée, mais purement énergétique (naturelle). C’est une règle de survie ! Et au fil des milliards d’ans de (durant) notre évolution, le vivant le sait (bien) depuis longtemps, d’extinction d’espèces en extinction d’espèces, pour diverses raisons il a su trouver les modes de développement qui ponctionnent dans la nature un minimum d’énergie, pour permettre sa duplication, sa pérennisation, comme s’il savait déjà à l’avance qu’il ne faut pas gâcher ce qui vous permet d’exister. Cette énergie est précieuse ! ***
13’55
Mais quand l’on dit l’énergie, c’est l’instant… (il se reprend)
Quand l’on parle d’énergie, le terme est impropre, on devrait parler de matières premières qui vous permettent de (de produire et) dépenser une énergie ! L’énergie, c’est ce qui se produit sur l’instant et qui vous permet un déplacement, ce n’est uniquement que cela ! Le pétrole, tant qu’il est contenu dans un bidon, s’il n’est pas brûlé, il n’est qu’une énergie potentielle, possible, que l’on utilise ou non ; il n’est qu’énergie au moment où vous l’utilisez ; avant, si vous le conservez il n’a que la potentialité de cette énergie consommée que vous pouvez susciter volontairement ou non, préserver par souci d’économie ou dépenser sans compter, si cela ne vous interpelle pas, d’économiser l’énergie qui vous meut…
15’16 (un oiseau s’en émeut, « tsii tsu tsu le e e » ; des cris de chiens au loin…) (sonagramme)
L’oiseau qui chante, là, à cet instant, son cri, il est le fruit de milliards d’ans, comme vous, et sa débauche énergétique, elle est tout autant mesurée que la vôtre. Il en est au même point d’évolution ! Nos évolutions sont similaires, et nos acquis, ceux donnés par le vivant, le plan de fabrique qui nous anime, qui (que) contient entre autres les molécules d’ADN, mais bien autre chose, dont nous ignorons la plupart du temps tout, le principe essentiel que nous n’avons jamais encore discerné qui suscite notre animation (l’étincelle qui a engendré tout vivant), pourquoi donc nous nous animons…
16’23 (un autre oiseau, un Pouillot, cette fois, émet un avis que le narrateur ignore, mais perçoit, inconsciemment, une réponse lui est donnée…)
… la question serait là, elle n’a pas de réponse ! Eh…
16’33 (l’oiseau lui rappelle quelques exemples… ; au loin, des bruits de machines)
Que dirait une religiosité locale ? Que celui qui sait cela ne peut être qu’un Dieu, en quelque sorte ! Eh, j’ajouterais qu’il y dépasse ce cadre même, c’est un principe d’agitation de la matière, comme nous le voyons partout dans l’univers, tout s’agite, tout est vibratoire, tout oscille d’une manière ordonnée ou non. Le chant d’un oiseau, la vibration qu’il émet dans l’air, est une oscillation de multiples fréquences…
17’22 (un autre oiseau fait une démonstration, « tii tu tu tii tu tu… »)
À de multiples fréquences de molécules d’air (aussi agitées) qui nous parviennent, à notre tympan ordonné pour cela, qui capte l’interprète, fais réagir comme je le fais.
18’12 (au loin, des machines entassent des bûches de bois le long du chemin, les oiseaux gazouillent et médisent des hominidéens, « tsiii uu tsiii uu tsiii uu… »)
Tout cela n’est pas anodin, tout cela est vital dans le principe, ils en survivront que si… (il peste à voix basse) ah, putain… nous apprenons à économiser cette énergie salvatrice, voilà tout !
(l’oiseau conclu le discours par cette remarque, « ci tu di ci tu di !)

(ajouts électronisés du 21 sept. 2020 à 18h)

* Chaque être multicellulaire n’est pas l’inventeur de lui-même, et il ne connaît pas le principe de ce qui le construit, cela lui est caché, et par conséquent il devra apprendre le mécanisme de son principe même, redécouvrir ce qui a déjà été découvert par le processus qui l’anime, bien avant lui : nous sommes habitant d’un corps dont nous ignorons tout, un corps organisé par des êtres premiers, unicellulaires, procaryotes, bactériens, archéens, pour l’essentiel ; entités apparues avant nous, construites sur le même principe, suscitant animations et mouvements, elles colonisent et habitent tous les êtres multicellulaires, elles en sont le moteur énergétique, digestif et protecteur, notre ego (un leurre) nous fait oublier (volontairement, semble-t-il) que nous en serions les pantins, les instruments. Ce ne sont pas les holobiontes hominidéens proprement dits, les instigateurs de ce monde construit de cités, de machines, de civilisations diverses, les procaryotes sont à la manœuvre et ils tentent de dompter la bête à deux pattes ; mais comme cela devient sévère, elles nous insufflent un semblant de conscience pour aider à la manœuvre, tel un bateau dans la tempête, pour éviter le naufrage ; elles ont été toujours là, et c’est depuis peu que nous prenons conscience de ce principe qui nous construit, assemble et dirige…

** Tout comme nos amusements, nos détentes, nos apprentissages, et nos travaux pécuniaires, de plus en plus réalisés au sein de ces réseaux webeux, représentent déjà une dépense énergétique considérable qu’il faudra réguler très vite, sous peine d’un effondrement rapide de ces infrastructures aberrantes ; choisir entre la chose webeuse et la survie, économiser la ressource ou mourir plus vite ? Les procaryotes arriveront-ils à nous faire corriger le tir, ou sont-ils eux aussi dominés par un processus qui les déborde ? Le vivant expérimente sans cesse, en faisant beaucoup d’erreurs !
Quelle est donc cette dualité nous venant à l’esprit, nous faisant distinguer entre le maître d’œuvre et son ouvrier, esclave plus ou moins volontaire qu’on ne cesse de leurrer sous des assauts de considérations scientistes, religieuses, autoritaires, bureaucratiques, financières ou ordurières ? Le vivant tente-t-il toutes les voies, de la plus douce à la plus pénible ? Quelle est la meilleure façon de dompter les holobiontes ?

*** Si dans nos têtes cela résonne comme un enseignement du vivant, cette insinuation représente un coup de pouce qu’il nous lâche, il le sait déjà depuis longtemps, nous sommes construits dans ce principe économe. À l’écoute de ce processus du vivant nous construisant, nous apprenons de ce qu’il sait déjà ; depuis notre inconscient, une force vitale inconnue le fait émerger à notre esprit, là où nous surnageons. Ce serait un peu du mécanisme de la vie, à reproduire et affiner un même schéma issu d’un plan de fabrique en cours de dévoilement, un long processus, au fil des ans, des siècles, des millénaires…

(parole en marchant – 11 sept. 2020 à 8h53)

—> 4. « du robote à la chose » : les machines du vivant
—> durée : 29’22

Cette discussion, ou plutôt ce discours, était une commande que l’on me fit pour que je m’interroge sur la question, comme une mémoire qui m’interpellait, que d’une manière ironique, ajouterait :
« Oh, t’a vu ce que nous sommes, regardes comment tu es construit, et tu verras ; d’énergie, ce que tu consommes est en rien comparable à ce que produit la machine, en dépense, elle n’est pas économe ; encore des efforts tu devras effectuer pour atteindre l’optimisation de ce qui t’a construit ; si un jour tu dépasses cela, “ah, bravo”, nous dirons ! »
Mais entre les deux, moi qui reçois ceci, je m’interroge, « quelle est donc cette chose qui me fait construire tout ceci (snif), ces machineries, moi donc, outilleur du vivant comme vous dîtes ? »
Moi (quand je dis, moi)… moi, ce sont tous les êtres de mon espèce idem à ma forme, que je représente symboliquement, même si je ne suis pas le meilleur des exemples, de machineries, j’en ai construit quelques-unes, aux efficacités précaires ; je n’ai jamais été un bon ingénieur de quoi que ce soit à ce niveau-là, je n’en ai pas l’expertise. Le meilleur des experts est celui qui suscite la comparaison dans ce qu’il a déjà fait (réalisé), comparer à ce que nous faisons ; et là, le vivant dans son entier s’avère être effectivement un expert au-dessus de nous (puisqu’il nous construisit, nous comme les autres). Eh, l’idée qui vient au-dedans de nous est de copier ce principe, mais pour le copier, il faut en comprendre les mécanismes, c’est ce que nous faisons, nous apprenons ! Et c’est là où je m’interroge, « quel est donc ce déterminisme qui nous pousse à nous interroger et construire ces machineries, ces outillements, pour quelle raison ? », nous n’en avions pas besoin pour exister, il a bien fallu à un moment, une nécessité ? Était-elle liée à un hasard, ou à une volonté planant par-dessus nous et qui vous dit « fais donc ceci, fais donc cela », insidieusement, insinuer au-dedans de nous pour que nous réagissions (agissions) d’une manière voulue, adéquate ! C’est ce que nous faisons en quelque sorte, dans un désordre, dans une débauche énergétique digne des premières existences, à leur naissance, qui ne savent pas trop comment faire et produisent des montages aberrants, n’ayant pas encore compris comment tout cela fonctionne, « il fallait bien que nous apprenions ! » (ou, disons-le autrement : en holobiontes nouveaux, les procaryotes au creux de nous nous domestiquent, nous éduquent, nous conditionnent…)
5’00 (monte peu à peu la rumeur de la route traversant la forêt…)
Là où je m’interroge (à nouveau), c’est « Pourquoi donc cette idée que nous avons à produire tous ces outillements ? » à notre usage, certes ! mais pas forcément complètement toujours pour nous, quelque part (indirectement, sans qu’on le sache forcément), cela sert à autre que nous, indirectement, oui ; et le leurre dans l’histoire est que nous croyons agir que pour nous-mêmes. Alors que j’en suis persuadé, moi, entité qui vous parle, qu’il n’en est rien ! Nous agissons maladroitement, certes, inexpérimentés, certes, mais apprenant de jour en jour, à domestiquer * (appréhender) les éléments qui nous composent, nous entourent, en construisant nos outillements, en faisant beaucoup d’erreurs. Eh, si vous regardez comment le vivant s’est construit, il n’a jamais cessé de lui-même faire une multitude d’erreurs en inventant des êtres vivants aberrants, qui n’ont pas duré du fait de leur aberrance, de leur inadaptation, c’était des expériences ! Nous reproduisons le même schéma, étant (une) partis du vivant, nous obéissons en quelque sorte aux mêmes schémas (plans), aux mêmes règles…
7’16 (la rumeur d’une machine roulante assommante le croise au loin sur la route bitumineuse, elle fait un bruit détestable de quelques harmoniques disgracieuses ; la petite machine enregistreuse de sa voix en témoigne)
Comment en pourrait-il être autrement ?
Entendez au loin le bruit aberrant de cette machinerie qui se déplace rapidement pour le contentement de celui qui la conduit, d’aller vite, il est grisé par sa vitesse et son bruissement dans l’air. C’est une débauche d’énergie sans intérêt (quoique dans ma jeunesse, j’eusse aussi éprouvé de pareilles sensations « pour voir comment ça fait », on devient acariâtre avec l’âge), à la moindre inadvertance, il va s’écraser quelque part, faire une culbute, mourir… L’énergie consommée sera économisée… (il reprend) l’énergie restante, à consommer, sera peut-être économisée, ou brûlera dans l’accident, on ne sait ? Nos machineries nous grisent, surtout celles qui nous permettent d’avancer plus vite qu’avec nos propres membres, pour aller plus vite… Tout autant, pour les réseaux électronisés, ceux webeux où l’information transite à la vitesse de la lumière, permettent une interconnexion entre tous les êtres (hominidéens), indirectement, dans une complexité sans cesse s’amplifiant, jusqu’à un point de saturation où seulement une petite tranche des êtres qui construisent ces engeances (électronisées) peuvent en comprendre les mécanismes insidieux ; la multitude surtout, les plus âgés ne sont plus à même d’en comprendre les mécanismes, ils sont perdus ! Et ici, deux choses nous perdent (égards) (nous les vieux), la vieillerie et le décalage de société qui engendre de tels outillements, accompagnés d’une bureaucratie outrancière, une réglementation d’une paperasserie aberrante (devenant peu à peu électronisée en choses webeuses, elle en devient plus complexe), où en permanence vous devez prouver que vous êtes vous, que vous êtes un être vivant ** ; il serait plus simple à l’avenir (dans cette logique), d’utiliser notre propre code génétique (certains y pensent, d’ailleurs), qui est unique, qui porte notre la signature de ce que nous sommes (version : il porte la signature de ce que nous sommes), difficilement falsifiable, due moins pour l’instant… que d’utiliser tous ces moyens de contrôle, de pièces d’identité multiples, de puces (électronisées), avec des codes accolés à notre être : compte bancaire, compte social de protections divers (assurances pour la vie, garanties financières). Tout cela permet un flicage très ordonné de chacun, une idée sous-jacente…
11’12 (il se mouche)
… transparaît à travers cela, de contrôler la multitude, et que certains veulent s’en accaparer pour des raisons financières, politiques, de pouvoir divers, souvent liés entre eux, d’ailleurs !
11’38 (un oiseau enjoué lui dicte à toute vitesse une inspiration, pendant qu’elle le traverse, « tidu di lui, tidu di lui… »)
C’est là qu’une folie surgit qui (et) nous dépasse où nous confondons l’évolution saine d’un équilibre entre l’outillement et la façon dont il est agencé, au service des vivants, non pas à leur compliquer la vie, mais à la simplifier, la pérenniser. Ici, tout est confondu ! Si au départ, ces intentions sont louables, elles sont perverties par ce que nous disions tout à l’heure, cette volonté de contrôler les individus, de savoir qui ou quoi pense ou dise ou fasse.
12’47 (le bruissement de la route est constant, comme un chant imitant un vent sans attrait, où surnage malgré tout un gazouillement charmant d’oiseaux affairés à le regarder passé, cet hominidéen passant sous les branchages de leurs nichées…)
À travers les réseaux webeux, tout est contrôlé, et tout cela se fait dans une débauche énergétique considérable où l’outrance des débordements ne cesse de s’amplifier. L’essentiel des informations qui transitent n’ont aucune valeur d’avenir…
13’19 (un oiseau bien informé semble énumérer vite fait la liste des débauches hominidéennes, « ti luite tiluite ti luite, etc. », faut-il traduire ?)
… n’apportent rien, sinon, que des désordres, des conflits. Ces inventions très récentes, de quelques décennies, ne sont pas suffisamment adaptées à ce qu’il serait souhaitable pour une pérennité quelconque de notre forme ; encore faut-il en définir, en comprendre les déterminismes profonds qui nous animent (un Geai, dans l’arbre, soupir, « cri, criii… ») ; eh là, il faut bien le dire, nous n’en sommes pas les maîtres, de cela, c’est ce qui nous a construits, et qui nous construit toujours, puisque nous existons, à vous parler, là… qui régit ces règles immuables, puisque permettant l’existence d’êtres tels que nous. Nous devrions la jouer modestes, dans cet engrenage. Eh, de vouloir jouer à des dieux, en consommant une énergie considérable pour subsister, ceux qui croient dominer le monde, sont aveuglés par leur semblant de puissance, qui n’est en fait qu’une domination momentanée sans ampleur. La domination d’un être sur un autre est son propre leurre… agis comme son propre leurre ; il est dominé par son envie de dominer, par un mécanisme qui lui fait faire cela ; pourquoi donc ? On pourra dire que c’est un dérangement, une défaillance, c’est aussi un apprentissage, apprendre à faire des choses qui n’aboutissent à rien, qu’à foutre le bordel et emmerder la plupart des autres, ceux qui sont sous la domination de celui qui veut être le chef, parce que lui aussi, comme les autres, tante une survie, et la sienne est celle d’être le chef, il le conçoit ainsi, il ne sait pas raisonner autrement ; et nous sommes tous conditionnés à de telles situations, chacun dans nos spécialités. L’agriculteur, dans ses cultures intensives pourries par les pesticides qu’il utilise, il est dans une logique financière qui le dépasse complètement, mûrement réfléchi par des financiers qui abusent de lui et lui font croire que son avenir est dans l’usage des produits qu’ils lui proposent, mais qui ne font que l’enfoncer encore plus profondément dans le trou béant où il s’est mis (goulûment). Ces mêmes financiers ne dominent pas plus la situation, ils croient à une logique financière qui va les écraser inévitablement, car non pérenne, n’aboutissant qu’à la destruction d’un système qui ne peut subsister en l’état. C’est curieux ? D’où mon interrogation (à ce que) que le vivant suscite (de) pareils êtres ? Moi-même, dans mes incohérences, mes comportements parfois précaires et absurdes, je n’en comprends pas pourquoi, la signification profonde qui me fait agir ainsi ? Mes balbutiements, les miens comme ceux des autres, sont ceux d’un enfant nouveau qui doit apprendre par lui-même à comprendre le monde où il vit. Eh, pourquoi cela nous est demandé ainsi ?
18’40 (l’oiseau le lui dit en insistant, « ti tu ti tu di… »)
« Rien n’est dit à l’avance totalement, il faut deviner, tenter de s’élever ! » Et en s’élevant on est leurré par un tas de mythes, de croyances, qui nous submergent, de tout bord, croyances guerrières, religieuses, financières, scientistes… de tout bord ! Même si une science tente de discerner le vrai du faux, l’inconnu de l’inconnu… l’inconnu du connu, nos balbutiements…
19’41 (un Geai réplique, il prévient…)
… ne nous apportent pas plus pour l’instant, que des errances ! Même celui que vous voyez (entendez), qui vous parle, ou dans une émission webeuse, télévisuelle (radiophonique), dit-on, apparaît comme un grand sage, vous envoyant par-dessus vous un tas de propos, euh, d’une pertinence qu’il considère comme véritable, à reproduire, à recopier, car lui a tout compris, même celui-là, qui vous abuse en fait, est dans une errance qui le domine, dans un absolu où il croit avoir trouvé une quelconque vérité, mais quelle vérité ?
20’55 (la colombe des bois lui répond, amusée, elle s’envole en lui montrant la réalité de son envole)
Qui peut s’enorgueillir de connaître une quelconque vérité, d’être en symbiose avec le milieu où il existe ? C’est une volonté que l’on peut avoir, mais l’atteindre, le peut-on ? C’est un mécanisme, une recherche qui ne peut jamais être atteint totalement, c’est une (il cherche ses mots)… volonté d’atteindre quelque chose vers une sorte d’infini…
21’36 (les oiseaux rient autour de lui, et l’un le siffle « tu uit ! tu uit ! », comme une moquerie à ce qu’il dit)
… inatteignable, comme celui qui veut s’approcher de l’étoile du jour finit par se brûler les ailes inévitablement ! On ne peut être ce qui nous construit, et ce qui nous construit est une multitude de choses concomitantes qui ont permis notre existence, nous, comme tous les êtres, tout le milieu où nous existons, ce que nous voyons n’est qu’une partie de ce qui existe.
22’17 (une machine roulante, au loin, résonne dans l’air et lui envoie un désagréable son, dont l’harmonique dominante se situe à 732 Hz exactement)
L’essentiel des choses de l’univers n’est pas perçu, d’après ce que l’on comprend ; 95 % de cet univers nous est inconnu, invisible, d’une matière, d’une énergie, dite noire, invisible, qui sous-tend les 5 % restants qui nous sont visibles, percevables. Toute la réponse se trouve dans cet inconnu ? Il s’y trouve peut-être moult informations qui construisent cet univers, et l’information est probablement cette sorte non pas d’énergie, mais de conglomérats d’éléments, qui permettent la construction de ces 5 % restants, et tout l’essentiel de tous les fondements se situe dans ces 95 % qui nous sont invisibles. On peut raisonner ainsi, on suppute, on suppose, mais on ignore tout, même le plus savant d’entre nous, avance des théories fameuses, très élaborées, mais il en est au même point. Je pense que la plupart des savants dans leur logique mathématique oublient un élément fondamental que l’artiste comprend (plus souvent) sans en déterminer la science qui la sous-tend, c’est l’infinie poésie du monde où nous vivons (mais je m’avance sans doute trop, une équation peut aussi avoir sa part poétique, pour qui sait la lire).
24’33 (l’oiseau réjoui lui lance en travers de la gueule, sa jolie poésie, qui en épaterait plus d’un hominidéen, « ti dilididi di é ! »)
Eh, dans la poésie, c’est-à-dire toute cette part indéfinissable, magique, qui permet de construire le milieu où nous existons, une sorte de déterminisme vague qui permet un tas de divagations de notre être, mais de l’univers dans son entier à divaguer dans des formes qui le construisent ou qu’il bâtit par souci de faire joli, peut-être ? Et ce que nous trouvons joli, c’est ce qui contente nos sens ! Peut-être que l’univers n’a qu’une idée à trouver les choses jolies ? Mais c’est bien le restreindre, il est plus vaste que cela, nous raisonnons avec nos propres sens, nos modes de perceptions qui sont extrêmement réduits, tant les éléments nous environnant sont divers, nous percevons si peu des choses qui nous englobent. « Englobe », et non pas « entour », nous ne sommes pas un monde… jouant dans un autre monde, nous sommes inclus dans ce monde, qui nous dépasse totalement, nous sommes partie de ce monde, une infime partie ! Eh, d’une complexité considérable, tout être est dans ce mécanisme, plus vous regarder dans l’infiniment petit ou plus vous regarder dans l’infiniment grand, vous ne voyez que des deux côtés, que d’infinies complexités, que nous arrivons à peine à comprendre, à déterminer. C’est cela qui est magique, et représente une infinie poésie que nous arrivons à peine à discerner. Je pense que le scientifique devrait, lui, se laisser aller (plus souvent) à cette poésie qui lui est donnée, elle fait partie de la formule mathématique qui le fait raisonner. Malheureusement, elle ne peut, me semble-t-il, se réduire à une simple formule (cette poésie), elle est plus vaste, inconciliable avec un simpliste… avec une simplici… une simple mathématique qui n’est qu’une réduction, une compréhension simplifiée des mécanismes de l’univers, où on ne peut tout définir, évidemment ! La mathématique ne se substitue pas à l’univers qu’il (elle) tente de comprendre (ou d’en élaborer les fondements).
La part poétique est toute aussi importante, je ne parle pas de la poésie du poète qui fait des vers, je parle de cet infini, parce que je n’ai pas d’autres mots… ce qui construit cet univers et nous construis. Je pourrais en parler d’une multitude de manières, mais le temps m’est compté et je ne sais pas faire autrement pour l’instant, à définir ce que j’essaye d’atteindre, comprendre ce qui me traverse, justement ; c’est cette infinie poésie qui me fait inscrire ce que j’inscris, écrire ce que j’écris, penser ce que je pense… Eh, dans cette poésie se trouve quelque part, le vivant qui me sous-tend, mais (aussi) une infinité d’autres choses que je ne perçois pas, pas encore !… (à) apercevoir (en allant) vers des demains peut-être plus radieux, qui sait, qui sait…

* Domestiqués ? Vraiment ? Même le langage nous trompe, ce serait plutôt nous, les domestiqués, dans l’histoire ; on voudrait bien faire de nous un animal bien appliqué à certaines tâches, oui, mais lesquels ? Eh, c’est qui cela « qui voudrait bien ? » Serait-ce ceux qui nous habitent, nous domestiquent, et au-dedans de nous digèrent nos mets incertains…

** (renvois à la « prouve de soi » et sujets abordant l’identité, dans livre 3)