(paroles de la nuit – 9 nov. 2020 à 0h22)
—> (à tester en préalable de tout et préciser pourquoi on en arrive à ce trait, dans un intermède, après)
—> durée : 26’47
(la voix est désagréable et péremptoire, il le fait exprès, il ne veut pas être adulé pour ce qu’il raconte, même s’il parle d’une chose comparable à une peste…) *
Que voulez-vous, ils ont des velléités à n’en plus finir, ils veulent croire sans cesse à une idéologie quelconque, qu’elle soit une croyance ou d’un chef, c’est du pareil au même ! Ils ne peuvent s’empêcher de croire, d’être menés par quelques opportunismes, la vie est opportuniste dans ce qui les concerne. Ils sont construits sur ce principe versatile où toutes les compromissions sont bafouées sans aucun mérite. Comment voulez-vous qu’ils s’en sortent ? Ils ne sauront jamais s’en sortir selon ce principe, s’en évader, évoluer, progresser, collaborer plus qu’ils ne le font, sans idéologie ! Cette anarchie, personne n’en voudrait, quel qu’il soi, il (l’hominidéen) veut dominer ! Dans un quelconque sujet, y trouver une gloire, peu importe laquelle, du moment qu’il y trouve quelque affinité ; voilà comment il marche, fonctionne l’hominidéen que nous sommes…
(Une partie du récit est restée dans sa tête et il n’a pas su le régurgiter en entier : il veut parler de ce qui anime sa personne, la chose vivante en soi)
Tous, sans exception, aucune vertu réellement, il faut satisfaire un programme préétabli où cette homéostasie (est) corrompue à souhait… Elle a besoin en permanence de stabiliser l’individu, quel qu’il soit, qu’il devienne chef, croyant, médisant, sage, démocrate, tout ce que vous voudrez dans les comportements, il y aura toujours cette petite régulation qui, au bout d’un certain trop-plein exprimera un manque, une gloriole malvenue au mauvais moment. D’équité il n’y en aura jamais, il y aura toujours quelques reliquats d’individus, voulant tout casser dans une folie non acceptée (par la majorité), car non commune, celle d’une survie (la survie du fanatique se réduit au prétexte d’un suicide meurtrier à accomplir ; il tuera et sera abattu, son homéostasie le sacrifie).
3’42 (de ce qui régule)
Moi, je vous le dis, c’est râpé pour cette fois ! Il faut recommencer le processus, l’étudier de différentes manières, d’homéostasie, elle n’est pas suffisante, elle englobe quelque chose de déficient, il faut modifier !
Vous croyez ? Mais c’est un problème d’éducation ?
Mais non, ce n’est pas un problème d’éducation ! D’abord, il y a que, d’individus de votre espèce, il y en a de trop sur cette planète ; déjà cette régulation-là ne se produit pas suffisamment, elle n’est pas compensée. Trop d’énergie, vous dépensez, votre confort, vos machineries consomment une énergie considérable, quand on la compare à ce que le vivant lui-même consomme pour sa propre survie, ces machineries ne sont pas du tout optimisées ! Pour le moindre fonctionnement, il faut un carburant fondamental, qu’il soit électrique ou un pétrole quelconque, d’une énergie du vent ou de l’étoile, du soleil la lumière, peu importe, de cassages d’atomes, de fission ou de fusion tout ce que vous voudrez. D’énergie, il y en a trop consommé dans vos machineries **, il faut apprendre à économiser, se serrer hardiment la ceinture… et réduire l’ego de chacun, qui (il) domine de trop. Cela, l’homéostasie n’y arrive pas, le petit programme insinué, euh, a besoin de progresser euh… (il est ironique, il se moque de cette débauche de confort matériel qu’offrent bien des machineries délétères, comme le luxe d’une machine roulante construite que pour la frime, aux carrosseries rutilantes, pleines de gadgets et de dorures…)
Alors, c’est râpé pour nous ?
Oui ! Oh, ne vous inquiétez pas, la vie ne disparaîtra pas pour autant, elle refera une autre entité euh, à partir de l’acquis de ce que vous fûtes ! Elle recomposera et peut-être arrivera à établir une symbiose momentanée qui suffira un temps pour progresser et se développer. Rien ne sera jamais parfait vous savez, ça n’existe pas la perfection. Mais de ce que vous êtes, vous, c’est râpé, c’est sûr… à moins que… une volonté d’un grand « transformemant » (d’une transformation, d’un changement) euh, de vos comportements, je ne dis pas, mais eh eh… l’effort que vous devrez produire sera colossal, à la mesure de votre développement. Ce n’est qu’une question de survie, et des sacrifices, vous devrez en faire, reprendre la bêche, le piolet, gratter la terre, éviter trop de machineries, redevenir un temps des chasseurs-cueilleurs, réduire immensément votre consommation, en laisser un peu aux autres, aux autres que vous-même. Ah ! Vous voulez survivre, n’est-ce pas, cet effort, vous devrez le faire !… Mais vous n’êtes bons qu’à vous massacrer entre vous, à croire au petit chef, qu’il soit d’une croyance ou d’une certitude, d’une dictature quelconque enfriquée de tout, il vous fait croire à son mythe, le Dieu ou l’argent, ou sa propre pomme, cela revient au même. Non ! C’est trop tard, c’est fini pour vous, il n’y a plus rien à faire, vous pouvez vous suicider, vous rendrez service à tout le monde ! Oh ! je dis « tout le monde », les autres vivants, évidemment, pas votre espèce, elle est finie…
(Comme s’il remarquait la moue sceptique de son interlocuteur)
Vous n’avez pas compris ? Ah, évidemment, cela va… dépenser énormément d’énergie euh, eh, vous allez vous détruire vous-même, suffisamment, vous entre-massacrer, donc euh euh ! le vivant fera des énergies (économies) en vous éliminant vous-même, il suffit de modifier un peu le programme qui vous anime et de vous rendre hystérique jusqu’à une folie suprême… voilà, c’est fait !… Dans mille ans on ne parlera plus du tout de vous ; dans dix mille ans restera quelques débris, c’est tout, dans un million deux millions d’années, peut-être subsistera une évolution différente de vous, sera-t-elle mieux, sera-t-elle moins bien, on ne sait nous n’y serons pas, nous n’envisageons même pas ; seul, les éléments qui nous constituèrent, ces quelques atomes, ces quelques particules, je dis « quelques » par ironie, cette multitude subsistera et se retrouvera à combiner des entités qui seront notre suite, notre survie sous une autre forme. La vie, le vivant à plus d’un tour dans son sac, ne vous inquiétez pas pour elle.
12’01
Eh, toute cette information, qui nous anime, toutes ces variations d’entités, du plus humble au plus pourri des êtres qui soit, il faut qu’elle teste tous les comportements dans une infinité de variations, de mouvements, d’apprentissages, de découvertes, d’expériences, sans cesse « voir comment ça fait » un dictateur, un pauvre type, un pauvre, un mal foutu, un qui n’a pas de chance, un en-fortuné, un indifférent, tout ce que vous voudrez… Non, c’est fini !
Mais vous dîtes ça pour nous faire réagir, n’est-ce pas ? Pour que l’on se prenne en main un peu… un peu mieux que… on ne le ferait si vous ne nous disiez pas ça ?
Même pas ! Je n’y crois pas ! Voyez, j’utilise le mot « croire » ! Non ! votre forme telle qu’elle est, est finie, c’est évident. Il faut la transformer considérablement, à un certain niveau pour qu’elle puisse progresser et s’adapter ; votre forme fut une expérience, on parle déjà au passé, vous êtes fort nombreuses certes, mais pour survivre, vous devrez énormément progresser, le savez-vous ? Et tout ce confort, toutes ces machineries, ne pas espérer à en recréer (plus) à travers vos robotes, vos machineries un peu plus évoluées, euh, de reproduire ce que le vivant a déjà fait de vous, vous n’êtes pas capables de reproduire ce qui vous construit, vous n’avez pas compris ce pourquoi ces machineries, vous les construisiez. Ce n’est pas que pour vous, vous n’êtes qu’un instrument, « le bras outilleurs du vivant ! » Voilà ce que vous êtes ! Et pour cela, il faut rechercher un moyen de vous faire construire par quelques hasards, opportunités que le vivant trouva en vous… par quelques hasards de l’évolution vous permit de construire ces outillements, ces machineries. Ce n’est pas que pour « vous » exclusivement, c’est par une nécessité de ce qui vous anime, d’avoir (construit) une aide complémentaire au développement du vivant. C’est cela qui est recherché dans le fin fond de votre mécanisme ; il y a un déterminisme opportuniste, certes… probablement ? Moi qui vous parle, je n’en sais rien, je ne suis qu’un vivant parmi d’autres, mais je vous vois, je vous regarde d’un extérieur suffisamment retiré du monde pour en percevoir certaines choses ; je n’en réclame aucune gloire, aucun mérite, aucun nom cité dans ma parole, je ne réclame rien, je vous lâche ça et je m’en vais, mon rôle est terminé, la prise de conscience, d’une entité est suffisante, quand la chose sera dite, et elle est dite, cela suffit, je n’attends rien, ni survie ni espoir ; cela sort parce que cela vient dans ma tête, surgit et me fait renâcler toutes ces parlottes. Elles apporteront quoi (aux autres), je n’en sais rien ?
Vous vous en foutez ?
Peut-être bien, peut-être pas, je n’en sais rien, je vous dis !
C’est terrible, ce que vous nous dîtes ?
Mais encore plus terrible, ce que vous faites ! Non ! Décidément, ma place n’est pas ici, j’ai d’autres planètes à visiter, d’autres mondes à ingurgiter. La petite étincelle qui m’anime et me fait dire tout ceci va quitter la forme qui exprime ces mots ; à un moment ou un autre, elle s’en va partir ailleurs coloniser d’autres entités, d’autres formes que le vivant… tel que le vivant. Une entité n’est pas que vivante, elle est des mécanismes… il est des mécanismes à travers l’univers, d’une complexité dont nous ne pouvons que supposer l’existence… plus précaire, plus complexe, peu importe, ce ne sont que des différences, il n’y a « que » des différences ! Aucun être n’est supérieur à un autre, il n’est que différent, et c’est bien suffisant ! Mais vous, vous tenez absolument à votre supériorité ! C’est cela qui vous annihile tout complexe, toute sobriété ; soyez humbles, cela vous fera du bien ! Oh, je sais, vous voudrez me faire taire, mais je m’en vais, je ne dirai dorénavant plus rien, j’ai tout craché, j’ai tout dit… Après, de moi, il n’y aura plus rien et c’est bien suffisant. Retenez ce qui se dit, pas celui qui l’a dit ! Ce qui se dit, c’est le processus vivant qui anime une entité et la fait formuler un certain nombre de choses qui n’est qu’une mémorisation d’un pressenti de ce qui le (la) traversa, il (elle) n’en est pas le propriétaire, il (elle) n’en est pas l’auteur, « il faut vous mettre ça dans la tête une bonne fois pour toutes ! » D’auteur ? Il n’y en a pas ! Cela n’existe pas ! Ce qui nous anime est un processus complexe, généré par une multitude, dont nous ignorons les principes essentiels, c’est ce qui se… est discerné à travers ce que nous appelons le vivant. (Nous qui surnageons dans l’animalité) Nous n’avons pas les clés, le principe d’animation ne nous est pas donné dans son entier, nous arrivons à lire ces quelques agencements de molécules, mais tout n’est pas dit ! Eh, ma propre personne, dans les analyses, la compréhension qu’elle donne, à travers ce qui la traverse et fait dire ce qu’elle dit, n’est qu’un instrument de (dans) ce qui se passe à travers elle. Ma personne (vulgaire individu que vous aimez tant dénommé à l’aide d’un patronyme arbitraire donné à sa naissance), dans le processus, n’est rien ! En fait, je n’existe pas (en tant qu’entité propre ou unique), je ne suis qu’une animation comparable à toute autre animation, et qui obéit à des principes (inhérents à la vie ; je ne suis qu’une multitude noyée dans autant de multitudes, aucun particularisme…).
Un pantin, vous êtes ?
Certainement ! Probablement, un peu, il faudrait s’y faire à cette idée ?
Est-ce enviable ?
Tout dépend (de) comment vous appréhendez la chose ? Mais l’existence pourrait être belle si nous avions un tant soit peu une modestie adaptée à notre condition, qui ne nous fait pas dévorer tout ce qui est autour de nous avec autant de voracité… Voilà, c’est dit ! Cela ne me traverse plus, la parole devient stérile, il faut qu’elle cesse, qu’elle se taise ! Elle renaîtra à travers quiconque, d’une autre manière, pour alimenter une multitude de mémoires ici ou ailleurs ; à chacun de recombiner les briques de ce souvenir, de ce racontement, ajouté à d’autres, dans une multitude de recombinements (variations) ; voilà ce que nous sommes, ce que nous faisons en ce moment. Pas de nom, pas d’entité, pas d’auteur, pas de copyright, rien ! Cela n’existe pas ! Votre ego, vous savez où vous pouvez vous le mettre. Moi, à ce niveau-là, je dois bien l’avouer, il m’insupporte… Voilà, allez, je me tais…
C’est bien suffisant, n’en dites pas plus, et je m’en vais…
* « Ce n’est juste qu’un holobionte ayant terminé un œuvrage, cette tâche dévolue à ces vivants laissant quelques traces après leurs déplacements », disons-le comme ça, un archiviste est passé par là…
** Comment voulez-vous qu’un simple mortel sache reproduire à l’identique l’efficacité de sa propre construction, comme de reproduire sa propre forme, il n’est pas l’inventeur de lui-même, il est le fruit de milliards d’ans d’évolution ; au fil du temps, le vivant a appris à dissiper le moins possible d’énergie afin de préserver le développement de ses progénitures, l’énergie ce bien précieux qui la préserve. Amusant sera de remarquer ici l’accomplissement d’une de ses progénitures, ces hominidés que nous sommes, nous croyant plus évolués que les autres, à vouloir reproduire des fonctions du vivant sans son talent ? « Quelle est la raison de ce besoin envieux, à les pousser à tenter cette expérience en construisant toutes leurs machineries ; qui leur a donné cette envie ? » remarquerait un visiteur étranger à toute vie !
…
(texte manuscrit – 7 nov. 2020 à 1h45)
—> ilem, livres des préalables
(comme un amusement, pour voir comment ça fait…)
De lire à l’envers, de mettre la fin au début, permet d’y voir comme un resserrement : vous êtes au bord d’un entonnoir, irez vous vous laisser aller jusqu’à son extrémité antérieure (inférieure), jusqu’au relâchement de sa sortie contrainte, celle des premiers commencements ?