(paroles de la nuit – 1er nov. 2020 à 1h57)

—> ilem, livre des préalables
—> durée : 10’34

Discours préalable et amoindrissements…
(la parole est péremptoire)

D’abord, il y eut, euh… l’idée d’inventer toute une poésie… eh, ce que des choses dans cet univers décidèrent qu’il fallait une quelconque fantaisie à toute… chose (invention), à tout élément, à toute variation ; euh, que cela ne se passe pas communément comme une habitude que l’on reproduirait, il fallait sans cesse des variations. Et les éléments de tout ce qui constitue ce dont vous êtes fabriqués, s’ingénièrent quelque part dans ces fantaisies, dans ces remuements ; il y avait comme quelque chose de déjà vu déjà entendu, dans ce que l’on disait à ce moment-là. Bien entendu, de ce qui nous construit, une mémoire s’ingénie à transmettre quelques plans de fabrique de part et d’autre, dans toutes les constructions de cet univers-ci, comme d’un autre (probablement, une loi universelle qui ne manque pas de sel…) ; il faut bien que quelque part il y ait quelques principes qui s’ingénient par on ne sait quel désire, volonté, fantaisie… c’est les prémisses d’une sorte, diront les mathématiciens, d’algorithme qui s’ingénia, une formulation qui nous dépasse ; toutefois, on n’en connaît pas le fondement exact, il y a bien plus qu’une simple mathématique en cela. L’élément poétique dont nous parlions, nous n’en avons pas d’autre terme pour l’exprimer, pour l’instant, c’est une infinie variation d’une inspiration qui vous vient, qui n’est pas de vous, elle vous est apportée, elle vous est donnée (sans droit d’auteur), et son fondement même vous en ignorez la source, sa source propre et son origine. Ce mécanisme ne peut être résumé en une quelconque logique, il obéit à des règles qui dépassent le cadre même de notre entendement, ou d’une quelconque religiosité que l’on aurait posée par-dessus, euh… affirmant qu’il y eut une création, c’est au-delà ! C’est bien plus ! C’est ce qui fonde un univers, ne l’oubliez pas ! Eh, dans toutes ces affirmations, il y a bien plus qu’une inconnue.

Amoindrissements…
Par contre, tout ce que nous écrivons, tout ce qui nous construit, tout ce que nous semblons avoir inventé et inventons sur le moment, aujourd’hui et demain, obéit à des règles qui nous traversent continûment, elles dépassent le cadre même de nos croyances, de nos affirmations, c’est au-delà de nous ! Nous sommes (une) parties (infime) d’univers, nous sommes construits de (à partir de) lui, nous venons de lui, et chacun d’entre tous contient en son sein cette mémoire essentielle de tous les fondements de ce monde-ci ; de (dans) la plus petite des particules, il y a une petite (maigre) information, une légère information probablement indétectable aujourd’hui par nos sens (notre conscience), qui (elle) nous amène… une réalité, qui vous dit, si la particule, la moindre particule qui vous anime pouvait parler, elle vous dirait peut-être, « tu vois, je fus construit il y a tant de milliards d’années et avec mes conjointes nous te formons, nous te construisons, et au-dedans de nous il y a le petit message de notre construction, de notre assemblage, et cette poésie même qui te bâtit, dont l’univers est l’unique inventeur (probablement, nous le pensons ainsi), c’est nous qui te construisons, quoi que tu fasses, tu es le fruit de cet équipage… » Ou, peut-être une main en dehors de lui, cet univers dont nous sommes les témoins, incluses en son dedans et les objets animés ou non, peut-être qu’une main fabrique tout ce monde, sans que nous le sachions, intervient d’une manière ou d’une autre, et il est évident que toute propension à croire à une religiosité quelconque est bien vite accomplie au sein de notre cervelle démunie… (il tousse)… Elle n’arrive pas à penser en dehors de son principe (notre cervelle), elle veut y mettre une science, mais la science est insuffisante à tout définir, elle admet (toutefois) son ignorance, chose qu’une religion quelconque n’arrive pas à accepter, qu’il existe des choses dont nous ignorons tout (toute religiosité clôt le débat en définissant les choses). Alors, pour tranquilliser l’esprit (de celui voulant absolument avoir une certitude), l’apaiser, il faut absolument qu’il croie pour arrêter de se torturer ! Et ce fondement même, est récupéré par toutes formes politisées ou non, afin de réunir quelques adeptes, pour subsister, survivre apaisé, dans une croyance momentanée de l’espèce (animée), toute forme d’existence, ici, peu être voué à ce mécanisme qui le régule. Il faut bien… qu’il y ait quelque chose qui le régule, qui l’apaise, il ne sait pas faire autrement, le bougre (sa forme est construite ainsi), il a peur ! Et dans sa peur, il tut aussi celui qui ne croit pas comme lui (ou : n’y crois pas, n’a pas les mêmes certitudes que lui), il a peur d’être amoindri, il a besoin d’une certitude ! Il y fonde toute sa vie, il ne sait pas faire autrement que d’accomplir cette certitude, et de faire en sorte qu’elle soit partagée par d’autres, il n’accepte aucun compromis, il ne sait plus faire autrement, son esprit s’est amoindri. Il défaille, il va mourir bientôt avec sa connerie, le maître mot (maux) de ce fondement même d’une logique amoindrie.