(paroles de la nuit – 16 déc. 2020 à 2h29)

—> livre des préalables (pas très clair), pensées brutes
—> durée : 14’44

(Ceci est une pensée brute issue d’une parole relevée au creux de la nuit (avant, au temps des premiers commencements, tout n’était pas très clair, il fallait élucider quelques éclaircissements…)

Comme à toute chose, on ne sait pas pourquoi l’on écrit tout ceci, on le fait et cela suffit ! C’est-à-dire, il y a quelque chose d’indéfini au-delà de tout ce que l’on peut concevoir et qui vous définit, ce par quoi vous existez, ce par quoi l’on vit ; et puis aussi, tous ces êtres, vous (vos) habitants et qui (ils) vous conçoivent, vous organisent, vous entretiennent, vous permettent d’exister… ceux par quoi (qui) l’on vit, vous font écrire tout ceci !
De ce qui me concerne, le « soi à moi », le « je » de ceux-ci (ceci) (les habitants de moi expriment ce que je suis, je pense à partir d’eux, ils sont les formateurs de ma voix, mon « je » serais donc multiple ? Au diable la métaphysique et la psychose des médecins de l’âme, ils n’auraient pas tout compris, les aurait-on abusés ?). Je dis d’une manière compliquée qu’il s’agit d’une chose identique, en toutes formes, en tout contexte, identique partout ; nous sommes soumis aux mêmes règles, aux mêmes lois, aux mêmes contraintes, aux mêmes exigences qui font que l’on est d’une manière ou d’une autre, et que l’on fait ce que l’on fait (à cause d’un contexte naturel, une manie universelle, semble-t-il ?) ; et en venir à compliquer la parole, en essayant de tourner autour, de… du pot, essayer (à essayer) d’appréhender la chose !
Donc, il y eut un préalable à la chose dite, une entité, s’il en fut, dut exister (avant) pour concevoir tout cela (et inventer ce moi que voilà). Eh, préalablement à cette même entité, il eut besoin d’un contexte, d’un monde, d’un univers permettant à cette dernière d’exister, l’entité (la chose, le truc, le machin, indéfini, vous ou moi et tous les autres…).
Et au-delà, que pouvons-nous affirmer, que pouvons-nous exprimer d’autre, je ne sais… ce sort indéfini qui nous maintient ? (Nous voulons, sans savoir pourquoi) Remonter aux sources indéfiniment, dans une multitude de préalables qui s’enchaînent à l’envers et qui se termineront certainement avec ma propre fin (dans ce parcours), quand il s’agit de les affirmer, écrire, dire, ici. Cela cessera quand je ne serai plus, c’est certain ! Alors je n’aurai de cesse d’en rajouter (avant ma fin). Euh… je n’arrive pas à faire autrement, c’en est même un amusement, une logique, un retournement, une enfilade dans un cheminement que l’on trouve pratique, alors on la suit, on la suit (la logique) jusqu’au bout pour voir jusqu’où ça va, c’est toujours un peu comme ça. Arrivé au bout, on n’y tient pas vraiment, on tente de continuer tout le temps ! L’intérêt dans l’histoire, dans la chose, c’est le cheminement, la destination, peu importe l’origine, peu importe, c’est ce qui se passe entre les deux, c’est ce qui nous supporte, c’est ce qui nous permet d’exister ; et toutes les mémoires, tous les racontements de quoi que ce soit, se situent entre ces deux extrêmes : entre un débutement de quelque chose, et une arrivée à une autre (chose). Quand on est arrivé, l’histoire peut se clore ! Tant que l’on n’est pas arrivé, l’histoire continue ! Et toutes fins entraînent le débutement d’une autre histoire, et cette autre histoire ne pouvant commencer qu’à la fin d’une précédente, à travers une suite d’enchaînements. Et même, encore plus, vous pouvez très bien avoir une multitude d’histoires s’enchaînant les unes dans les autres qui se commencent et se terminent, et se poursuivent perpétuellement, indéfiniment, dans une multitude de contextes qu’il nous est impossible de délimiter véritablement. C’est cela que nous essayons d’atteindre !
Mais pourquoi donc vous posez-vous ce genre de questions ?
Mais euh… je n’en sais rien, je me la pose, c’est tout ! Je ne sais pas faire autrement, je n’arrive pas à faire autrement, c’est la finalité de mon cheminement, cela m’amènera jusqu’à un destin, peu importe lequel ! Ou du moins, je le sais trop bien jusqu’où je vais, c’est toujours pareil.
Alors cela, ne finira donc jamais cette suite de préalables que vous y mettez sans cesse ?
Si, il y aura bien une fin, mais cette fin qui sera véritablement la fin de ma propre entité, de ma propre forme, sera… pour vous, qui lirez ce que j’aurai transcrit, mémorisé, sera pour vous un débutement à un racontement, celui qui me traversa et qui se déverse en ce moment. Eh, je ne puis affirmer véritablement si ce préalable, que je mets (ici), sera le premier pour vous, ni de savoir si c’est véritablement le dernier pour moi, je n’en sais rien, je le saurais à la fin ! à la fin de mon « moi » à moi… Nul ne me le dit, au creux de moi, rien ! Surtout pas ! On expérimente, me fait… on me fait passer un tas de choses au creux de ma tête, que je transpose comme je peux, je ne suis pas maître en la demeure ; le « je » (jeu) de l’entité que je représente, se trouve bien solitaire… Mais il oublie, en disant cela, qu’il subsiste à travers un leurre permanent où il ne correspond qu’à une multitude d’êtres le composant, « nous ne sommes jamais seuls », cette affirmation s’appuie sur un constat.
De solitude, vous voulez parler euh… de celle que vous éprouvez quand vous ne voyez pas un de vos semblables, mais vous-même, vous ne pouvez être une solitude, vous êtes une multitude ?
On ne peut être ja… jamais seul ?
Eh, quand bien, même, votre propre entité, si elle n’était faite que d’un seul être véritable, unique, autour de lui existerait de toute façon, une multitude d’autres êtres à toutes les échelles, dont la plupart ne nous sont même pas visibles et c’est pareil au creux de nous. En fait, nous sommes une multitude, on le constate, on ne peut le nier et cela nous « cause » en permanence, c’est ce qui se passe en ce moment ; je tente d’élaborer (une compréhension de), ce qui s’ingénie au creux de moi, je ne peux faire autrement, je ne sais faire autrement ? Et j’essaye de l’exprimer parce que, euh… ceux qui m’habitent, me dit, me disent (demande) * de dire cela, je suis mon propre instrument, ma propre genèse d’un quelconque… d’une quelconque mémoire, qui tente de redéfinir un début à cette histoire, revenir aux sources, aux origines de tout ce qui nous construit, « tenter d’en comprendre quelques bribes », voilà le véritable cheminement qui nous sous-tend, qui nous soutient, on ne sait faire autrement…

* Oh, la demande n’est pas formalisée par des mots, non, il s’agit de sensations induites par un tas de choses dont j’ignore le processus, le « moi » de ma personne reste un grand ignare ; le « je » la joue modeste ! Il est tout recroquevillé comme une peste ! Il peste tout autant du sort qui l’accable, à se trouver impuissant, cette sensation l’agite toujours, et il trouve cela remarquable, il doit jouer avec les éléments à sa disposition, user des forces présentes et se faufiler malgré les ornières : on appelle cela « vivre », il reste perplexe !